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Brassard FFI avec tampon du mouvement "Vagabon-bien-aimé", Le Havre

Légende :

Brassard FFI de la région du Havre

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en toile

Date document : 1944

Lieu : France - Normandie (Haute-Normandie) - Seine-Maritime - Le Havre

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Analyse média

Le brassard a été confectionné à partir d'une toile beige. En son centre ont été ajoutés une bande bleue et une bande rouge pour représenter les couleurs nationales. Dans le partie centrale figure une croix de Lorraine. Ce brassard est agrémenté de trois tampons : 
- un tampon rouge FFI surmonté d'une étoile
- un tampon bleu avec croix de Lorraine et mention "RF - Comité de la Libération région havraise"
- sous la croix de Lorraine, un tampon ovale avec la mention "BVA" pour Vagabon-bien-aimé et la devise de ce mouvement "On n'a rien donné tant qu'on n'a pas tout donné".


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Dès la fin 1940 c’est un des premiers mouvements de résistance havraise. Il est notamment l’auteur de nombreuses opérations visant à mobiliser la population et il se rattachera au BOA ou à l’ORA ou à Libé-Nord selon les documents. Nous ne possédons pas beaucoup d’éléments quant à la création de ce groupe, si ce n’est aux archives de la mairie du havre (journaux) et ces quelques indications que nous trouvons dans l’ouvrage d’Alain Guérin : « Le 3e groupe « Honneur et Patrie » est né en juillet 1941 au Havre, ceux qui l’ont fondé étaient des adolescents puisqu'ils n'avaient alors qu’entre treize et dix-huit ans. À l'origine du groupe, l'amitié de deux garçons qu’avait réuni une passion commune pour les modèles réduits. C’est en collant ensemble ailes et carlingues d'avions miniatures que Jean Maltrud et Louis Pellerin ont d'abord, en 1940, échaudé le projet de quitter clandestinement la France pour gagner l’Angleterre. Malgré leurs efforts, ils n'ont pas pu réussir à trouver les moyens de réaliser leur rêve et ils ont dû se résigner à rester de ce côté-ci de la Manche. Mais pas à rester inactifs. En effet, avec un de leurs amis, Jean Langlois, ils ont commencé à rédiger, imprimer et répandre en ville leurs premiers tracts. Bientôt le petit groupe auquel se sont joints Jean Denis et d'autres adolescents va disposer d'un local. C'est une septuagénaire que son âge n'empêche pas de vouloir à tout prix « faire quelque chose », une amie de la famille Langlois, Constance Foucher, qui leur prête une villa vide, sise au 8 de la rue François-Millet. Là, rédaction et impression vont se perfectionner et, tandis que le petit mouvement mérite son nom, les tracts que ses membres non seulement distribuent furtivement, mais réussissent parfois à faire voleter dans l'air gris des rues du Havre, seront désormais signés « le Vagabond bien-aimé ». Tant de romantisme n'exclut pas l'efficacité. Le temps viendra vite des papillons collés sur les murs puis des sabotages contre le matériel de l'Organisation Todt, entreprise principale du soutien logistique à la Wehrmacht ... D'autant plus vite qu'un adulte expérimenté, un garagiste d'origine yougoslave, Svetislav Tsiritch, qui en 1914-1918 a fait la guerre comme volontaire dans l'armée belge, rejoint ses cadets après les avoir, depuis plusieurs mois, discrètement observés pour savoir s'ils étaient sérieux. Ainsi, au milieu de l'année 1942 est-ce déjà par dizaines de milliers que les tracts sortent de la villa de la rue François-Millet. Un véritable journal clandestin va suivre, un journal au titre plus grave : Le Patriote." 


Renseignements communiqués par Michel Baldenweck
Alain Guérin, Chronique de la Résistance, éditions France Loisirs, omnibus, Paris 2000.