Brassard "Commissariat de la République" d'Henri Duprez

Légende :

Ce brassard a appartenu à Henri Duprez de Hem, fondateur du groupe appelé "La vraie France" rattaché aux réseaux Pat O'Leary, Gloria, Voix du Nord et au MLN.

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Danièle Lheureux Droits réservés

Détails techniques :

Brassard brodé en tissu

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Nord

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Analyse média

Ce brassard blanc est agrémenté d'une croix de Lorraine rouge cousue en son centre. La mention "Commissariat de la République" a été brodée en bleu. Il comprend le cachet "République française - Préfecture de Lille - Commisariat régional de la République".

Son détenteur, Henri Duprez, fondateur du groupe de résistance La vraie France et de la 17e compagnie du MLN avait été missionné par le Commissaire régional de la République, François-Louis Closon, pour assurer des réquisitions et protections de locaux (journal de Roubaix notamment). Il disposait d’ordres de missions signés du Commissaire et d’autres vierges laissés à sa seule initiative. 


Auteur : Fabrice Bourrée

Contexte historique

Né le 15 février 1904 à Wattrelos (Nord), Henri Duprez est industriel, gérant d’une entreprise à Hem. Mobilisé fin août 1939, il est libéré le 31 octobre 1939 pour raisons familiales (5 enfants à charge). En juin 1940, à Fort-Mahon (Somme), malgré la présence des Allemands, Henri Duprez installe un poste sur accus (Fort-Mahon était alors privé d’électricité), pour la diffusion publique des appels du général de Gaulle.

En juillet 1940, il fonde avec Jean Chevalier le groupe de résistance La vraie France à Roubaix. Ce groupe sera étroitement lié au réseau Gloria SMH puis au MLN. Les principales missions du groupe sont l’évacuation et l’hébergement de soldats et aviateurs alliés ainsi que la transmission de renseignements à caractère militaire. A ce moment, Henri Duprez travaille également en liaison avec le réseau Pat O’Leary. Entre décembre 1940 et mai 1941, Henri Duprez assure lui-même le transport en zone libre de documents à caractère militaire. En décembre 1940, lors de l’un de ses voyages, il tient à Toulouse, devant les réfugiés du Nord, une conférence anti-allemande et anti-collaborationniste ce qui lui a valu d’être ramené en gare par un inspecteur de la Sûreté sous menace d’arrestation.

Au début, la Vraie France participe à la rédaction, à l’impression et à la diffusion du journal clandestin Les Petites Ailes. Trouvant ce journal pas assez virulent vis-à-vis de Pétain, Henri Duprez et son adjoint, Jean Chevalier, décidèrent de lancer leur propre journal en mars 1941. Le journal La vraie France publia 9 numéros tirés chacun à quelques centaines d’exemplaires à l’exception des numéros « La vérité sur Pétain » et « Lettre ouverte au maréchal Pétain » qui furent tirés à plusieurs milliers d’exemplaires.

Ce sont les dirigeants de la vraie France qui furent également à l’origine de la création du Secrétariat d’assistance judiciaire des inculpés devant les tribunaux allemands. Cette organisation avait pour mission :
- Aider les résistants incarcérés en recherchant des avocats qualifiés, en assurant les frais de la défense quand cela était nécessaire, en suivant les dossiers de l’instruction, en établissant les dossiers de recours en grâce ou de remises de peine.
- Réconforter matériellement et moralement les résistants emprisonnés et leurs familles (colis, courriers…) ; des fonds étaient mis à la disposition des familles privées de ressources…
- Installation au sein-même de la prison de Loos d’une cuisine qui a assuré aux frais de l’organisation des repas chauds. Cent mille rations furent ainsi servies par le Comité.

Henri Duprez est aussi le fondateur du groupe franc qui devient la 17e compagnie du MLN en 1944. C’est cette compagnie qui fournit les cadres de l’état-major FFI de la place de Roubaix et de ses cantons.

Durant la Libération, Henri Duprez est missionné par le Commissaire régional de la République, François-Louis Closon, pour assurer des réquisitions et protections de locaux (journal de Roubaix notamment). Il disposait d’ordres de missions signés du Commissaire et d’autres vierges laissés à sa seule initiative.

Capitaine FFI, Henri Duprez est nommé président du comité local de libération de Hem avant de devenir en 1945-1946 délégué régional du Service de recherche des crimes de guerre ennemis.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Service historique de la Défense, 16 P 202 522