Répartition des brassards FFI, 17 juillet 1944

Légende :

Note de l'état-major FFI de Londres adressée au SOE le 17 juillet 1944 relative à la répartition des brassards et aux quantités à parachuter.

Genre : Image

Type : Document

Source : © Archives nationales, 3AG2/457 Droits réservés

Détails techniques :

Note dactylographiée

Date document : 17 juillet 1944

Lieu : Angleterre - Londres

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Analyse média

Par cette note datée du 17 juillet 1944, l'état-major FFI fait savoir au SOE que le commandant Lejeune, chef du 3e bureau, souhaite que des brassards soient parachutés sur trois départements spécifiques avec un nombre déterminé, à savoir :

- Creuse : 10 000 brassards
- Corrèze : 5 000
- Haute-Vienne : 5 000



Fabrice Bourrée

Contexte historique

Ces trois départements (Creuse, Corrèze et Haute-Vienne) font partie de la région R5 qui comprend également la Dordogne et l'Indre. Dans cette région, sous l'autorité du chef régional FFI Maurice Rousselier, les opérations militaires ont pris une ampleur considérable depuis le débarquement allié en Normandie. 

Dès le 6 juin 1944, les plans de sabotage sont exécutés à 100 % en Corrèze, en Creuse et en Haute-Vienne. Toutes les communications ferroviaires sont interrompues. Les maquisards harcèlent les troupes allemandes dans toute la région. Le 7 juin, Guéret est libérée après six heures de combat mais les Allemands contre-attaquent et reprennent la ville le 9. On se bat à Ussel. À Tulle, les FTP encerclent la garnison dès le 5 juin et passent à l’attaque le 7. La ville est entièrement sécurisée le 8. Mais dans la nuit, le détachement de reconnaissance de la 2e 
Panzerdivision SS entre dans la ville et s’en rend maître. Les SS pendent 99 habitants et en déportent 149 autres à Dachau (101 n’en revinrent pas).

Chargée d’écraser les « bandes » (la Résistance) sur son chemin avant de rejoindre le front normand, la tristement célèbre Das Reich s’acharne le 10 juin sur le village d’Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne : 642 hommes, femmes et enfants sont fusillés ou brûlés vifs. Accrochée par les embuscades des maquisards, la division allemande se rendit coupable de bien d’autres crimes contre les blessés, les prisonniers et la population civile. La sauvagerie des SS n’entame pas la détermination des FFI, bien au contraire. Mais s’ils ne manquent pas de courage, les résistants se trouvent en revanche dans un état de dénouement matériel parfois total, face à des troupes allemandes toujours très bien équipées. Les armes sont rares, l’armement lourd quasi inexistant, les équipements vétustes. L’opération du 14 juillet 1944 tenta d’y remédier. Sur ordre de l’état-major des FFI de Londres et avec l’accord des Alliés, une spectaculaire opération de parachutage d’armes fut organisée, le jour de la fête nationale, afin de ravitailler les régions du Vercors, du Cantal, de la Saône-et-Loire, de la Corrèze, du Lot et de la Haute-Vienne. En Corrèze, 689 containers furent parachutés au Puy Quinsac, 419 à Moustoulat. Les armes furent ensuite réparties entre les différents maquis. Désormais ravitaillés, les FTP de Georges Guingouin, le « préfet du maquis », affrontent les forces allemandes des groupes Ottenbacher et Jesser et la Milice française dans la région du Mont Gargan (17-23 juillet).


Extrait de : "Le régiment de marche Corrèze-Limousin. Des résistants limousins dans la 1 re armée française 1944-1945", Office national des anciens combattants et victimes de guerre des régions Auvergne et Limousin, 2014