Rapport du médecin légiste sur les corps exhumés des deux fosses du vallon de Signes

Légende :

Rapport du Docteur Georges Beroud, médecin légiste, sur les corps exhumés des deux fosses du vallon de Signes, 20 septembre 1944

Genre : Image

Type : Rapport légiste

Source : © SHD- DAVCC 27 P 244- charnier de Signes : PV d'enquête et exhumations Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de 18 pages (voir l'album).

Date document : 20 septembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Analyse média

Ce rapport médico-légal du docteur Georges Beroud, directeur du laboratoire de police technique de Marseille, dévoile la brutalité des exécutions opérées par les Allemands dans les bois de Signes en juillet-août 1944. On trouvera l'intégralité du rapport médico-légal dans l'album.

Le docteur Beroud, médecin légiste, est alors chargé de procéder à l’autopsie des 38 corps découverts dans le vallon de Signes le 16 septembre 1944, dans deux fosses distinctes et contenant respectivement 29 et 9 corps, en vue notamment de déterminer les causes des décès et d’aider à l’identification des victimes. Il s’agit également de savoir si les victimes ont été fusillées, comme à la suite d’une « condamnation à mort » par un tribunal militaire, ou si d’autres modes d’exécution ont été employés. Les autopsies et l'identification des victimes ont lieu au cimetière Saint-Pierre, où les corps ont été rapatriés.

Dans son rapport, le médecin souligne l’état de décomposition et de putréfaction avancé des corps (enterrés, en ce qui concerne les victimes du 18 juillet, depuis environ deux mois), qui les rend méconnaissables et rend très difficiles les identifications, autrement que par les vêtements, la dentition ou des caractéristiques physiques encore visibles.

Parmi les différentes « causes de la mort » relevées par le médecin légiste et reprises dans la conclusion de son rapport, figurent :

-  les victimes « mortes par éclatement total de la partie arrière du crâne », au nombre de 25 ;

-  celles mortes par « éclatement du crâne, mais avec des orifices d’entrée au niveau de la face », au nombre de 5 ;

-  une victime morte par « lésion de la colonne vertébrale » ;

-  trois victimes mortes par « fractures du crâne consécutives à des coups donnés à l’aide d’un instrument contondant » (par exemple par des crosses de fusils, précise le médecin dans son rapport, soulignant également que les coups furent donnés avec une extrême violence) ;

-  une victime morte par « balle dans la nuque » ;

-  deux victimes blessées par balles mais mortes « asphyxiées par enfouissement dans la terre avant la mort » ;

-  et une victime morte « par strangulation ».

Le médecin légiste indique enfin qu’il n’a constaté aucune trace de torture caractéristique sur les différents corps retrouvés dans le charnier de Signes. Les différentes « causes de la mort », relevées dans son rapport, éclairent toutefois sur la brutalité des exécutions de Signes, qui ne correspondent pas aux caractéristiques d’un peloton d’exécution conventionnel des armées.


Laetitita Vion