Francis Ninck

Légende :

Francis Ninck, Gilbert, chef de l'Armée secrète (AS) de Marseille, sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © ANACR de Marseille Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Voir l'album photo lié.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Contexte historique

Francis Paul Dieudonné Marie Ninck naquit le 28 septembre 1913 à La-Roquette-sur-Var (Alpes-Maritimes), d’un père dessinateur et d’une mère institutrice. Militaire d’active, il était, en 1937, sous-lieutenant au 15e bataillon de chasseurs alpins. Il épousa Yvonne Marie Émilie Civatte à Nice le 29 septembre 1937. Le couple eut deux enfants, Marie-France et Jacques.

Le décret attribuant à Francis Ninck, à titre posthume, le grade de chevalier de la Légion d’honneur fait état de son appartenance à un groupe de Résistance depuis décembre 1942, de sa participation à plusieurs transports clandestins et à des reconnaissances d’ouvrages gardés. En mars 1944, il organisa, sous le pseudonyme de Gilbert, le secteur de l’Armée secrète (AS) de Marseille, dont il était le chef et avec lequel, le 8 juin 1944, il prit le maquis dans les Basses-Alpes. Arrêté le 17 juillet 1944 « au cours d’une mission particulièrement dangereuse », il fut incarcéré aux Petites, puis aux Grandes Baumettes. En 1945, le commissaire de police, chef du 4e secteur de Marseille, interrogea à ce sujet Ernst Dunker-Delage, homme clé du SIPO-SD (la Gestapo) de Marseille. Pour celui-ci, l’arrestation de Francis Ninck fut la conséquence directe des renseignements fournis aux Allemands par Maurice Seignon de Possel-Deydier, qui avait trahi ses camarades.

Les dépouilles des fusillés de Signes furent transportées le 17 septembre à la morgue du cimetière Saint-Pierre à Marseille. Mais celle de Francis Ninck ne fut pas formellement identifiée. Après les obsèques nationales célébrées pour l’ensemble des martyrs de Signes au cimetière Saint-Pierre, le 21 septembre 1944, son corps, considéré comme celui d’un inconnu, fut inhumé au cimetière Saint-Pierre.

À la Libération, les dernières nouvelles reçues par la famille dataient de juillet 1944. On savait que Francis Ninck avait été arrêté par la Gestapo le 17 juillet 1944. On le supposa déporté à Dachau. Il fut également déclaré décédé « vers le 12 ou 13 août 1944 dans la vallée du Rhône » par un avis officiel remis à son père daté du 25 avril 1946. Mais quelques semaines plus tard, l’« avis officiel de décès » du service central de l’état-civil, des successions et des sépultures militaires, portait la mention « fusillé par les Allemands » à la date du 13 août 1944, à Signes. Son corps ne pouvait être que parmi ceux des 9 victimes enterrées par les Allemands, le 9 août 1944, de manière très sommaire dans la « deuxième fosse ». Son père fit alors toutes les démarches pour qu’il puisse être procédé à l’exhumation et au transfert du corps à Nice où, en 1948, il fut déposé dans le caveau familial. Le nom de Francis Ninck fut inscrit sur la liste officielle des victimes de Signes en 2011.

Francis Ninck fut reconnu interné résistant le 25 juin 1953, Mort pour la France, homologué au grade de capitaine à titre FFI, décoré de la Croix de guerre avec palme, et de la Légion d’honneur. Le nom de Francis Ninck est gravé, dans les Alpes-Maritimes, sur les monuments aux morts de Villeneuve-Loubet et de Tourette-du-Château. Une plaque commémorative a été apposée au lycée Masséna de Nice et une autre dans la cour d’honneur de la mairie (au nom de François Paul Ninck).


Auteur : Robert Mencherini

Sources : Actes de naissance et de décès ; DAVCC Caen, 21P 266640, dossier Francis Ninck ; pièces diverses, dont le rapport du commandant de police du 4e secteur de Marseille, 2 mars 1945, décret portant promotion et nomination dans la légion d’Honneur, 4 juin 1946 ; correspondance de la famille avec madame Chiny-Moulet, mai 2011 ; Simone et Jean-Paul Chiny, La Résistance et l’occupation nazie à Marseille, Marseille, comité de l’ANACR, 2014, p. 291.