Insigne de la 157e division

Légende :

La 157e division de réserve de la Wehrmacht a été surtout employée pour réprimer la Résistance, notamment dans le Vercors.

Genre : Image

Type : Insigne

Source : © Collection Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Insigne en couleur.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

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Analyse média

L'insigne représente un alpiniste gravissant une pente abrupte. Il symbolise le domaine d'action de la 157e division, la montagne.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

La liste de ces unités est fournie par les rapports journaliers de la Wehrmacht du 21 au 23 juillet 1944, et par l'ordre que l'état-major de Lyon donne à Pflaum de préparer le déclenchement de l'opération « Bettina » contre le Vercors. Il s'agit :

D'unités de la 157.Reserve Division :

2 Grenadierbataillone [bataillon de grenadiers].
2 Pionierkompanien [compagnie de pionniers].
4 Gebirgsjägerbataillone [bataillon de chasseurs de montagne, souvent traduit dans les ouvrages français par chasseurs alpins]. Ils n'appartiennent pas à la 157ème division.
D'unités du régiment de sécurité 200, dont celles stationnées à Valence, qui sont déjà intervenues au Vercors en janvier 1944 et à Crest le 6 juin 1944.
Le Ost-Bataillone [bataillons de l'Est] n° 406 appartenant à la Freiwilligen Stamm Division stationnée au nord de Lyon. 
De la Feldgendarmerie et des Alarmeinheiten [unités d'alerte], 200 hommes en tout.
Du Polizei-Regiment 19 I [Régiment de police 19 I] qui est une unité de police SS.
D'un bataillon de la 9ème division Panzer, le Kampfgruppe (groupe de combat) Zabel.
D'un commando aéroporté, avec lequel sont impliqués le II./KG (Zweites/Kampfgeschwader) 200 [2e groupe/escadron de combat 200], et le I./LLG 1 (Erste Gruppe/Luftlandegeschwader 1) [1er groupe/escadron aéroporté 1]. Ces forces terrestres sont appuyées par la Luftwaffe : l'escadrille Bongartz stationnée à Valence-Chabeuil-La Trésorerie.

Toutes ces troupes ont un point commun. Elles sont spécialisées dans la lutte contre les partisans et aptes à remplir leurs missions. Pour les Allemands, l'emploi des forces est prévu et planifié, chaque unité connaît la mission générale. Il n'en allait pas de même pour les résistants qui attendaient d'intervenir dans le cadre d'un débarquement allié sur les côtes méditerranéennes. La 157ème division prend la place des troupes d'Occupation italiennes en septembre 1943, et va assurer le même rôle qu'elles. Il s'agissait davantage d'une unité territoriale chargée du maintien de l'ordre en France occupée. L'essentiel des troupes de la 157.Reserve Division n'est pas destiné à rejoindre le front de Normandie. Mais assurer le maintien de l'ordre, en juillet 1944, signifie aussi assurer la sécurité des moyens de communications.
Les chefs militaires allemands concernés ne perdaient pas de vue l'axe de repli Sud-Nord : la vallée du Rhône et ses bordures. En juillet 1944, ils s'efforcèrent de les dégager, rive droite et rive gauche :
- du 4 au 7 juillet : intervention à Mercoire-Le Cheylard, dans l’Ardèche ;
- 12 juillet : opérations vers Nantua-Oyonnax, dans l’Ain ;
- 20-24 juillet : combats du Vercors.
Les historiens français insistent sur les combats des grands maquis, les sources allemandes accessibles traitent souvent ces actions en quelques lignes et s'intéressent surtout aux moyens de communication. Ce dernier point paraît fondamental. Gilbert Joseph le souligne : « En disloquant en moins de trois jours le maquis du Vercors, le général Pflaum protégea les mouvements des armées allemandes qui transitaient dans la région ».
Une autre mission importante, consiste en la couverture du flanc nord-ouest de l'armée allemande d'Italie après le débarquement du 15 août. En août 1944, ce qui restait de la 157.Reserve Division n'a pas accompagné la 19ème armée lors de sa retraite vers les Vosges. Elle est allée protéger le flanc ouest de l'armée allemande à la frontière franco-italienne. L'évacuation rapide de l'essentiel des troupes de la 157.Reserve-Division vers le Mont Cenis, avant l'arrivée des Américains en août 1944, montre que cette mission de protection des flancs ne pouvait plus être accomplie en Dauphiné, la Résistance en ayant sa part de responsabilité.

Pour les bataillons de grenadiers et les compagnies de pionniers : « insbesondere die wenigen Strassen, die in das Gebiet hineinfürhten, abzusperren » (traduction : bloquer en particulier les quelques routes qui mènent dans le territoire). Pour les troupes et les batteries de montagne, elles devaient attaquer le Vercors, par l'est et le nord-est, ainsi que la vallée de la Drôme par le col de Grimone en progressant vers Die par l'est, pendant que les unités de la 9e Panzer le faisaient par l'ouest. Le nombre de soldats engagés par la 157.Reserve Division est généralement estimé à 10 000. Les unités du IIe bataillon du Sicherungs-Regiment [régiment de sécurité] 200 stationnées à Valence doivent bloquer le Vercors par les bords nord-ouest. Pour les OstBataillone, il s'agit de soldats recrutés parmi les populations rencontrées sur le front soviétique. Leur recrutement étant quelquefois d'origine asiatique, certains ont été surnommés les Mongols. Les éléments de la Freiwilligen Stamm-Division stationnée au nord de Lyon semblent intervenir pour bloquer le flanc nord-ouest du massif, et d'autres faire partie de la Ostkompanie qui est aéroportée sur Vassieux-en-Vercors le 23 juillet, avec 50 chasseurs-parachutistes. D'autres accompagnent Zabel le long de la vallée de la Drôme. Certains ont agi avec les unités de la 9e Panzer qui remontent la vallée de la Drôme. Comme les régiments de sécurité, ils sont sous la responsabilité du Militärbefehlshaber qui les met à la disposition d'autres états-majors. Ils feront leur réputation dans la vallée de la Drôme où on leur attribue les exécutions sommaires, les viols, les incendies. Les éléments de la 9e Panzer, le Kampfgruppe Zabel est composé [en juin] d'un bataillon de grenadiers et d'une compagnie de reconnaissance. Ce groupe intervient au Vercors du 20 au 24 juillet 1944. Il part ensuite en Normandie. Les services de renseignements de la Résistance identifient le regroupement de ces unités près de La Paillasse avant qu'elles ne remontent la vallée de la Drôme jusqu'à Die puis la route du col de Rousset pour atteindre le sud du Vercors et rejoindre les troupes aéroportées à Vassieux. Ces unités, d'un effectif estimé par les auteurs français à 3 000 hommes, sont équipées de blindés, surtout légers, également de type semi-chenillés, automitrailleuses ou autocanons, et de véhicules de transport divers. Certains auteurs écrivent qu'il s'agit d'unités de la 11e Panzer-Division. Celle-ci est encore stationnée dans le Sud-Ouest à cette époque. Au même moment, la 9e Panzer, stationnée dans le Vaucluse, n'a pas encore rejoint entièrement le front de Normandie dans sa totalité, ce qu'elle fera fin juillet. La 11e Panzer-Division ne sera dans la vallée du Rhône qu'en août, lors de la retraite allemande après le débarquement de Provence. Le régiment de police 19 est constitué d'unités de la SS ayant des missions antiterroristes. L'effectif engagé au Vercors et les lieux d'actions ne sont pas déterminables ; compte tenu de la mission principale de police, l'effectif devait être faible, correspondant peut être à quelques spécialistes accompagnant les autres troupes allemandes. L'ordre de l'état-major de Lyon précise que le « 19ème régiment de police y restera comme soutien pour l'hôpital militaire ».


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.