Eléments du groupe FFI Bir Hacheim

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © La Rochelle, musées d’Art et d’Histoire. © Max Roy Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1944-1945

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime

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Analyse média

Les FFI sont instruits au déminage, à l’organisation des tranchées pour la défense ; des écoles de cadres sont créées à Saintes et aux Sables-d’Olonne. Malgré leur nouvelle dénomination et leur nouveau commandement, les Forces Françaises de l’Aunis ne sont pas pour autant mieux dotées. L’armement reste hétéroclite, insuffisant en armes automatiques et mortiers. Si les services sanitaires sont à peu près assurés, il faut trouver la nourriture sur place la plupart du temps. Malgré les demandes aux ministères, les hommes n’ont pas d’uniformes, l’habillement est disparate et insuffisant pour lutter contre le froid.


Christiane Gachignard

Contexte historique

Le maquis Bir Hacheim a été créé par trois résistants de la région de Chasseneuil en Charente : André Chabanne, Hélène Nebout et Guy Pascaud. Il tire son nom de la bataille de Bir Hacheim ayant opposé les français libres aux troupes de Rommel en Afrique en 1942. C'est l'orthographe connue à l'époque en France qui a prévalue. Les débuts du maquis remontent à l'été 1943, époque où quelques réfractaires trouvent refuge dans un gourbi, dans les bois de Cherves, près de Chasseneuil.

En octobre 1943, Guy Pascaud réussit à obtenir l'affiliation du maquis à l'Armée secrète. En décembre, le maquis reçoit son appellation officielle : Bir Hacheim. En fin janvier 1944, quelques jours avant son arrestation et sa mort tragique, le colonel Bonnier, alias "Hypothénuse", délégué militaire régional, visite le maquis et est frappé par l'esprit de discipline et le comportement des maquisards. 

Le 5 février 1944, un accrochage a lieu de nuit à Saint-Mary près de Chasseneuil. C'est l'un des premiers engagements de Bir Hacheim. Après ce combat, les maquisards, prévoyant une réaction en force des allemands, se dispersent pendant quelques semaines à l'exception d'un petit groupe. La réaction allemande advient le 22 mars quand une division entière envahit Chasseneuil mais le maquis n'est pas repéré. Durant les mois d'avril et mai 1944, il y a une sorte de pause mais à partir du Débarquement, le maquis Bir Hacheim voit arriver des volontaires de plus en plus nombreux. L'effectif monte à 250 hommes puis bientôt à 500. L'aviation alliée s'étant aperçue que le terrain de parachutage de Cherves offrait toujours d'excellentes conditions, les aviateurs reçoivent l'ordre de l'utiliser si pour une raison quelconque ils ne peuvent pas accomplir leur mission initiale ailleurs. En fin août, les parachutages permettent d'armer 1 800 hommes. La période des mois de juin, juillet et août est fertile en combats sur toute la partie nord de la Charente. Combats à Xambes le 30 juin, à Confolens en juillet en appui d'autres unités dont le maquis Foch, combat à Pleuville le 2 août, combats multiples autour de la voie ferrée Paris Bordeaux et de la nationale 10, et le 31 août attaque d'Angoulême qu'investiront les maquis FTP de Dordogne. 

Puis le maquis Bir Hacheim prend la direction de Matha qu'il occupe le 4 septembre, et celle de Saint-Jean-d'Angély qu'il occupe le 5, appuyé par des éléments du maquis Jean Bernard. Les maquisards commandés désormais par le colonel Chambre poursuivent leur progression vers Rochefort qu'ils occupent définitivement le 12 septembre. Ils prennent position autour de Rochefort à Breuil Magné, à Fouras, à Tonnay-Charente et sur la rive sud de la Charente. C'est à Rochefort qu'une station de radio sera rapidement installée : Radio Bir Hacheim, à l'adresse des habitants de La Rochelle et Royan demeurés dans les poches. Le 15 septembre, Bir Hacheim subit dans le secteur d'Yves une attaque sérieuse, et le 25 septembre à l'est d'Yves un violent tir d'artillerie. Le 27 novembre, les hommes de Bir Hacheim participent à un coup de main au Grand Agère.

A la fin du mois de septembre, le régiment Bir Hacheim, grossi par l'effort de divers groupes (Moulin, Vernon, Robin à Rochefort, Bernard etc.), atteignait 4124 hommes et constituait la formation la plus importante de la région. Le régiment Bir Hacheim constitue ensuite l'essentiel du 6e RI lors de la constitution de ce régiment. C'est probablement l'une des unités du maquis du sud-ouest ayant participé au plus grand nombre de combats et ayant eu à déplorer le plus de tués.

 

Yves Tricaud in CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime, AERI, 2010