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Plaque en hommage au réseau Johnny, Quimper

Légende :

Recto : Plaque en hommage au réseau Johnny, commémorant la première émission de radio clandestine du réseau à destination de Londres, située 24, avenue de la France Libre, Quimper (ancienne commune de Kerfeunteun)

Verso : Plaque commémorative rappelant le nom de victimes du réseau de renseignement Johnny, située sur un mur près de l'église de La Trinité, angle de la rue de Missilien et du boulevard des Frères-Maillet, Quimper

Genre : Image

Type : Plaque

Producteur : H. Moreau

Source : © Wikimedia commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : Janvier 2015

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Quimper

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Analyse média

Transcription de la plaque :

« Réseau Johnny

D'ici fut lancée, le 22 mars 1941,

la première émission clandestine 

reliant la métropole à la France Libre à Londres »

 

Cette plaque a été apposée le 8 mai 1995. Sculptée par René Quillivic, elle représente, de profil, un agent du réseau faisant face au général de Gaulle, au-dessous d'une croix de Lorraine. Par cette représentation, le réseau Johnny est rattaché à la mémoire gaulliste de la Résistance.


Auteur : Paulina Brault

Contexte historique

Le réseau Johnny est créé en Bretagne au printemps 1941 par Robert Alaterre, chef du réseau, et Jean Le Roux, âgé de 19 ans en 1939, qui devient son adjoint. Tous deux viennent de rentrer de Londres qu'ils avaient pu rejoindre après la défaite. Ils ramènent d'outre-Manche du matériel radiophonique et leur objectif est de mettre en place un réseau de renseignement. Alaterre s'occupe de développer le réseau alors que Le Roux est plus spécialement chargé des émissions à destination du BCRA. Le réseau connaît bientôt des extensions en différents points de la zone occupée. Il peut notamment compter sur des relais à Paris, Bordeaux ou encore Rouen. 

Des arrestations surviennent en Bretagne vers la fin du mois d'août 1941 qui obligent Jean Le Roux, brûlé, à rejoindre la capitale, le chef du réseau demeurant sur place. Jean Le Roux reprend ses émissions, notamment à partir de Bois-Colombes. Pour les renseignements, il peut compter sur le Dr Le Guyon, directeur du laboratoire d'hygiène de la ville de Paris. Les connaissances de ce dernier au sein du haut personnel de la SNCF sont précieuses : d'après le témoignage de Le Roux, il aurait notamment fourni, trois jours à l'avance, l'horaire des trains blindés conduisant Goering à Saint-Florentin pour y rencontrer Pétain. Autre contact, un cousin d'Alaterre, ingénieur au ministère de la Production industrielle, fournit des bilans économiques. 

De nouvelles chutes en Bretagne, début septembre 1941, contraignent Jean Le Roux à retourner dans cette région pour y réorganiser les émissions radio. Deux postes fonctionnent bientôt à Rennes. Il retourne régulièrement à Paris pour transmettre les informations stratégiques glanées sur place et change régulièrement de lieu pour procéder aux émissions. Ainsi, le bibliothécaire principal à la Préfecture de la Seine (Paris), Bérard, met sa maison à disposition. Le Roux s'adjoint également les services d'un radio. À la fin du mois de novembre 1941, Robert Alaterre rejoint Londres par liaison maritime avec pour fin de demander au BCRA des opérateurs radio compétents et de revenir avec eux. Avant de partir, il se préoccupe de trouver un successeur et laisse le réseau entre les mains d'André Malavoy. Ce dernier dispose de relations étendues, mais se voit bientôt trahi par une jeune fille qui est l'amie d'un agent de la Gestapo. Les conséquences sont désastreuses pour Johnny : Malavoy est arrêté à la mi-février 1942 et de nombreuses autres arrestations ont lieu dans les mois qui suivent. François Le Guyon le remplace un temps à la tête du réseau, mais rejoint l'Angleterre à la mi-juillet 1942. L'existence du réseau Johnny semble s'interrompre à cette époque. 

Le réseau Johnny a été homologué en tant qu'unité combattante pour la période allant du 18 mars 1941 au 15 juillet 1942.


Auteur : Emmanuel Debono

Sources :

DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2005.

Archives nationales, 72 AJ 59 (Réseau Johnny, témoignage de Jean Le Roux, recueilli par E. Peroy le 4 mai 1946).

46 Mi 6 (archives du BCRA, réseau Johnny).

Archives du Bureau Résistance, synthèse des dossiers d'homologation des réseaux réalisée par le Commandant Housset.