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Article de La Marseillaise sur le régiment « La Marseillaise », 12 septembre 1944

Légende :

Article intitulé « Dignes descendants du bataillon des Marseillais – La première unité constituée par les F.T.P.F va rejoindre sur le front l’armée française », paru dans La Marseillaise du 12 septembre 1944

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Document imprimé sur papier journal avec reproduction de photographie analogique en noir et blanc (voir recto-verso).

Date document : 12 septembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Dans cet article intitulé « Dignes descendants du bataillon des Marseillais – La première unité constituée par les F.T.P.F va rejoindre sur le front l’armée française », paru dans le journal du Front National, La Marseillaise, on rend compte du départ pour le front de la 1re compagnie du régiment « La Marseillaise », composée de FTPF ayant participé à la libération de Marseille et sa région.

Dans son article, le journaliste (L. M.) créée volontairement une filiation entre ce régiment, composé majoritairement de FTPF, et les volontaires marseillais de la Révolution, partis rejoindre l’armée du Rhin. Il inscrit ainsi les FFI de cette nouvelle unité comme les héritiers ou « descendants » du « "bataillon du 10 août", ce fameux bataillon composé de 600 Marseillais qui, en 1792, apporta à l’Armée du Rhin les strophes immortelles de Rouget de Lisle ».
Il dresse une comparaison entre l’amalgame militaire de 1793, qui conjuguait des bataillons de volontaires à des bataillons de militaires professionnels pour former des demi-brigades, et celui en train de s’opérer, visant à incorporer les FFI à l’armée « régulière » de Libération.

Avant son départ pour le front, la 1re compagnie du régiment « La Marseillaise » est passée en revue par le général Schmidt, devant le palais Longchamp à Marseille. La 1re compagnie sera intégrée au 141e RIA (dont une rue de Marseille porte le nom) et rattachée aux commandos d’Afrique. Le journaliste rend compte de l’enthousiasme de voir ces jeunes FTPF qui ont libéré Marseille partir rejoindre l’armée de Libération et se montre confiant quant aux futures victoires dont ils seront les acteurs.

À la fin de son article, il insiste sur la responsabilité de préparer une « France belle et joyeuse » pour le retour de ces hommes partis poursuivre le combat, ce qui est significatif de l’état d’esprit du contexte post-Libération conjuguant la nécessité de continuer la guerre, qui n’est pas achevée, et celle de reconstruire le pays.


Laetitia Vion

Contexte historique

Dès le lendemain des combats pour la libération de Marseille, les membres des FFI sont encouragés à rejoindre les rangs de l’armée régulière pour poursuivre le combat. La question de leur incorporation au sein de l’armée B du maréchal de Lattre, qui désire l’amalgame de cette « jeunesse héroïque » aux troupes débarquées en Provence, est ainsi posée.
D’abord réalisé par engagement individuel, deux décrets publiés en septembre 1944 officialisent les unités de FFI préexistantes comme unité de réserve générale au sein de l’armée régulière.

À partir de début septembre 1944 - et à l’appel de Guy Serbat, dit Raymond Cayrol, commandant militaire adjoint des FTP de la zone Sud - les unités FFI de Marseille et sa région se regroupent à la caserne Busserade, non loin de la gare Saint-Charles. Cette formation est composée majoritairement de Francs-Tireurs et Partisans (FTP), qui composaient le régiment FTP préexistant nommé « La Marseillaise », soit trente compagnies. Ils sont également rejoints par des membres issus de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) et des corps francs de libération (CFL), les différents groupements militaires de la Résistance ayant fusionné au sein des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).
Ce nouveau régiment prend le nom de demi-brigade « La Marseillaise », renvoyant ainsi aux demi-brigades créées lors de l’amalgame militaire de 1793, qui réunissaient des bataillons de volontaires révolutionnaires et des bataillons de militaires professionnels.

Le 11 septembre, la première compagnie du régiment, incorporée au 141e RIA comme « unité de tradition », part pour le secteur français du front des Alpes, après avoir été passée en revue par le général Schmidt devant le Palais Longchamp. Elle est rejointe en novembre 1944 par un nouveau bataillon.
Deux autres bataillons sont intégrés dans la 1re armée en février 1945, moment où s’achève l’amalgame des FFI à l’armée régulière de Libération. Ces bataillons participeront aux combats d’Alsace et à la campagne d’Allemagne.


Auteur : Laetitia Vion

Sources :

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières, tome 4Paris, Syllepse, 2014.

Roland Eluerd, « Guy Serbat (1918-2001) », in L'Information Grammaticale, n° 90, 2001, pp. 3-4.