Commandant René Calloud

Légende :

Le commandant René Calloud, pionnier de la Résistance ardéchoise, qui deviendra chef d’état-major des FFI ardéchois - sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la résistance et de la Déportation en Ardèche Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né le 1er octobre 1907 à Chambéry (Savoie).

René Calloud, ingénieur des Travaux publics de l'État, capitaine de réserve ayant servi dans l'arme blindée, démobilisé en 1940, n'accepte ni la défaite, ni les arrangements que l'État français recherche avec l'ennemi. Il rencontre, fin juillet 1940, le général Gabriel Cochet, qu'il connaît. Ce dernier prêche le refus de la soumission : « Des groupes de renseignement et de défense doivent s'organiser, dit-il, et des dépôts d'armes se constituer ».

Calloud accepte de créer en Ardèche des unités d'action dans l'esprit de ce que recommande Cochet. Le 13 octobre 1940, à Bourg-Saint-Andéol, à son instigation, une réunion est organisée en vue de mettre sur pied une telle formation.

À la fin de la même année, Calloud est mis en relation avec un Belge réfugié à Privas, Louis Govers, du réseau Sabot, qui lui suggère une collaboration entre les deux réseaux (Cochet et Sabot). Lors de l'arrestation de Govers et de son épouse le 29 septembre 1943, Calloud est sérieusement malade et doit s'effacer, passant le relais à Pierre Lavéry.
Une fois rétabli, Calloud anime les services de renseignement (du secteur de Privas) de l'Armée secrète. Les écoutes téléphoniques sur les lignes allemandes lui apprennent qu'il est sous surveillance. Dans la matinée du 12 mars 1944, il est prévenu de son arrestation imminente par la Gestapo et la Milice. Il saute sur sa moto et disparaît... Le 10 juillet 1944, c'est à lui que les formations armées de la Résistance en Ardèche font appel pour prendre le commandement de l'état-major FFI unifié qui vient de se constituer à Antraigues.
Quatre jours plus tard, le général Koenig le nomme au grade de chef de bataillon (commandant). L'officier promu s'acquitte avec un grand sens des responsabilités, et en parfait accord avec son adjoint FTP Ravel, de la mission qui lui est confiée, sans surestimer ses forces ni sous-estimer celles de l'ennemi.

Début août, ils préparent l'investissement de Privas en mettant en action plus d'un millier de volontaires sous leurs ordres, obligeant l'occupant à abandonner la place. Privas est ainsi l'une des premières préfectures de la France continentale libérées par les FFI, le 12 août 1944.

Calloud et son état-major ont ensuite à faire face à la flanc garde du 59e corps d'armée allemand battant retraite par les routes du sud de l'Ardèche. Calloud participe, avec plusieurs bataillons ardéchois, à la libération de Lyon. Ceci lui vaut d'être promu chef du 3e Bureau (opérations) de l'état-major régional FFI constitué sous les ordres du colonel Descour. Le commandant Calloud a donc, en fait, la charge de commandant militaire de la place de Lyon. Il est profondément affecté par la vision des ponts détruits et l'estimation de l'ampleur des nécessaires travaux de reconstruction. Il s'investit notamment dans la reconstruction du pont de l'Université à Lyon.

En novembre 1944, après la dissolution des FFI, il est nommé lieutenant-colonel commandant le génie de la 27e division alpine (DIA). Il occupe, par la suite, le poste d'adjoint au colonel commandant le centre 221 de parachutistes de la Ie Armée française.

Après cette période, René Calloud réintègre la vie civile. Il est nommé directeur régional de l'Équipement à Marseille. On le retrouve en 1962 au poste de délégué général, directeur départemental du ministère de la Construction pour le département de l'Oise. Cet homme de panache apprécie certainement d'être promu officier de la Légion d'honneur.
Il termine sa vie à Lamorlaye, dans le département de l'Oise. Il décède dans une clinique à Paris, le 11 janvier 1974.


Auteur : Michel Rigaud

Sources :

Michel Rigaud, biographie de René Calloud, in CD-ROM La Résistance en Ardèche, AERI, 2004.