Poème intitulé "Au souvenir de Marcel Dupin !" de Ludovic Chabredier

Légende :

Poème intitulé "Au souvenir de Marcel Dupin", faisant partie d'un recueil poétique composé par Victor Cabane, qui n'est autre que Ludovic Chabredier - 14 juin 1991

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection Famille Chabredier Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié d'une page.

Date document : 14 juin 1991

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

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Analyse média

Cette prose poétique, écrite le 14 juin 1991 dans l'urgence et sous le choc, le chagrin expliquant une confusion dans la localisation de La Forestière, rend hommage à Marcel Dupin, né le 28 décembre 1920 à Mauves et décédé le 13 juin 1991 à Tournon.

À travers les différentes strophes apparaît la fraternité qui unissait ces combattants de l'ombre ; ainsi s'explique la répétition du mot "frère". Victor Cabane veut aussi témoigner de la longue et profonde amitié qui le liait à Marcel, amitié que les expressions affectueuses de « mon vieux Marcel, mon vieux frère, mon frère, mon copain » rendent palpables. C'est un texte à l'ami qui s'en va et au souvenir qui demeure.


Alain Martinot

Contexte historique

Ce texte porte essentiellement sur la période de maquisard clandestin et, plus encore, sur la nomadisation forcée entre fin février et début juin 1944 afin d'échapper à l'occupant allemand et aux forces répressives de Vichy. Marcel Dupin, alias Gros Marcel ou Targette, ouvrier, réfractaire au STO en mars 1943, fait partie des FTP envoyés vers Bourg-Saint-Andéol pour créer un maquis d'action dans le sud de la vallée du Rhône. Il appartient au groupe Salomon qui sera le noyau constitutif de la 7102e compagnie FTP. Les maquisards traqués se déplacent de la maison forestière de Bidon (en réalité celle de Saint-Marcel-d’Ardèche), attaquée le 26 février vers Saint-Remèze, Gras, la grotte de Larnas où ils séjournent quelque temps, Valvignères, Alba. Puis, guidés par Ludovic Chabredier qui a préparé les étapes avec les hébergements, ils passent une nuit chez M. et Mme Duplan, beaux-parents de Chabredier, à proximité d'Allemands qui logent dans l'ancienne filature de Rochemaure, propriété aussi des Duplan, et rejoignent le camp de Gibraltar situé au Pic d'Allier à Saint-Martin-le-Supérieur, aujourd'hui Saint-Martin-sur-Lavezon  dans le Coiron, atteint le 18 mars. Le survol du Coiron par un avion allemand le 12 avril conduit les maquisards à quitter une nouvelle fois leur camp qui est investi par les Allemands le 13 avril 1944 et à prendre la direction du plateau de Montselgues, vers Thines.

Pendant ces quelques mois, les conditions de vie sont difficiles dans les montagnes d'Ardèche : marches avec des sandales aux pieds malgré le froid cinglant, le pardessus en loques, sans pain. Ils ont connu l'angoisse, la peur, le chagrin, mais aussi la haine de cet ennemi et de ses sbires qu'ils ont harcelés, utilisant grenades, mitraillettes et cordons pour saboter les voies ferrées. Ils étaient tout à la fois gibier et chasseurs. Soudés par les risques encourus, partageant le même idéal : la liberté, refusant l'asservissement de la France et le collaborationnisme d’État instauré par le maréchal Pétain ; en quelques semaines des amitiés durables vont naître.


Auteur : Alain Martinot

Sources : Archives privées de Ludovic Chabredier.