Micheline Blanc, épouse Croibier-Muscat, membre du groupe-franc de Combat dit "Groupe Vallier" de Grenoble

Légende :

Micheline Blanc, épouse Croibier-Muscat, membre du groupe-franc de Combat dit "Groupe Vallier" de Grenoble - ici, en janvier-février 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Famille Croibier-Muscat Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Janvier-février 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère

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Contexte historique

Micheline Croibier-Muscat, née Blanc, est née à Paris le 18 janvier 1925.

En avril 1944, alors âgée de 19 ans, elle arrive de région parisienne, où elle travaillait à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, et s'installe dans la région grenobloise. Micheline ne détenait pas de diplôme d'infirmière à proprement parler, mais avait développé de grandes compétences de secouriste en raison de sa pratique Scout.

Elle s’engage alors au groupe-franc de Combat, dit "Groupe Vallier", à Grenoble, où elle commence par assurer des liaisons entre le "Groupe Vallier" et des agents du NAP (GF, Police, Poste).

Fin avril 1944, grâce aux filatures qu'elle a personnellement effectuées, Micheline permet l'identification du milicien grenoblois Oddos, dénonciateur et tortionnaire notoire de résistants.

Elle participe, aux côtés de Marcel Dorier, dit Bayart, et de Thomas Robert, dit César, à différents coups de main, notamment à la société Air Liquide à Fontaine, en mai 1944, pour approvisionner l'hôpital de Saint-Martin-en-Vercors en bouteilles d'oxygène. 
Elle prend part à l'enlèvement d'armes au commissariat de police de Grenoble et à une tentative d'exécution du collaborationniste Guy Eclache (ou Esclach), tueur tortionnaire au service de la Gestapo, qui sera d'ailleurs condamné à mort et exécuté après la libération.

Fin mai 1944, Le Ray, dit Rouvier, chef militaire de l’Isère, donne l’ordre au Groupe de rejoindre le Vercors (Autrans, La-Chapelle-en-Vercors) et de se placer à la disposition de l'état-major. Cantonné d'abord à Autrans par le Docteur Chauve, puis à La-Chapelle-en-Vercors, à la villa Donnadieu, elle effectue des missions de liaison, souvent à  pied entre le plateau du Vercors et Grenoble, et jusqu'à Crest, dans la Drôme, pour recueillir ou apporter des renseignements. Le 13 juin 1944, elle rapporte au commandant Huet des renseignements sur les effectifs allemands se dirigeant sur le Vercors, transmis par Louis Richerot, dit Tencin, responsable des MUR, président du Comité de Libération de l'Isère à la Libération.

D'autres missions et opérations dans le Vercors incluent la récupération de conteneurs lors du parachutage de Méaudre, le 13 juin 1944 ; le ravitaillement en matériel, carburant et nourriture, destinés aux combattants du Vercors, et plus précisément, lors des combats de Saint-Nizier, le 15 juin 1944 : la récupération d'un poste émetteur pour l'état-major à Beaurepaire ; la récupération de véhicules, hors du plateau du Vercors (barrages sur la route nationale 532).

Lors de la première attaque aérienne de La-Chapelle-en-Vercors, elle approvisionne* en munitions l'un des deux fusils mitrailleurs mis en batterie anti-aérienne par le Groupe-Franc. Par la suite, elle se dépensera sans compter auprès des nombreux blessés, leur apportant, outre des soins médicaux, un réconfort moral certain.

Le 21 juillet, en mission vers Crest à bicyclette, elle évite de justesse la colonne allemande qui se dirigeait sur le col du Rousset. Elle put, néanmoins, remettre au destinataire les documents qu'elle transportait. Restée avec un petit groupe de résistants, cachée dans la forêt de Saoû (sud-ouest de Saillans, Drôme), elle rejoint seule Grenoble le 21 août 1944.

Micheline Blanc, épouse Croibier-Muscat, est décédée le 22 décembre 2017.

 

 

* "Approvisionner un fusil mitrailleur" signifie dégager les chargeurs vides et passer les chargeurs pleins au tireur, sous le feu.

 

Titres et décorations :

Croix du Combattant 1939-1945 ; titre de Reconnaissance de la Nation (1939-1945) ; faite chevalier de la Légion d’honneur en 2015.

 


Didier Croibier-Muscat