Lieux de mémoire de Saint-Germain-en-Laye et des communes avoisinantes

Ordre de réquisition de la Feldkomandantur - Place du Château St-Germain-en-Laye

- 02 Juin 2015

Lors de la Seconde Guerre mondiale, à l’instar de la Première, la ville de St-Germain-en-Laye est à nouveau occupée par l'armée allemande du 14 juin 1940 au 25 août 1944. Au début du mois de juin 1940, c'est l'exode qui vide littéralement la ville : le 15 juin, il ne restait plus que 5 000 habitants. Cependant, la plupart des exilés reviennent au cours de l'été. L'état-major du Grand Quartier général allemand pour la Zone Occupée s'installe au Pavillon Henri IV tandis que de nombreux autres services de l'armée d'occupation s'installent en ville. Mission confiée à son état-major par le colonel général Von Rundstedt : préparer l'opération Seeloewe, c'est-à-dire le débarquement allemand en Grande-Bretagne.
Saint-Germain-en-Laye devient ensuite le siège de l'Ob West, commandement des forces allemandes de la Norvège à Biarritz. De nombreux bunkers, en particulier des bunkers enterrés destinés au commandement et situés près de la rue Félicien-David, sont construits à partir de 1943 par des ouvriers réquisitionnés pour l'Organisation Todt.



Auteur
Raphaël ROUSSEL & Arnaud MAMBUENE ; 1ère ES1 ; Saint Erembert
Légende Ordre de réquisition

Le document présenté est justement une lettre réquisition : rédigée par la Feldkommandantur, elle ordonne à tous les hommes âgés de 18 à 50 ans et capables de travailler de se rassembler sur la place du château de St-Germain-en-Laye le 17 août à 15h. Ils devaient faire de même tous les matins à 7h30, aussi longtemps que cela était nécessaire. Ces ordres de réquisition étaient fréquents à l’époque et seuls les hommes exerçant des professions indispensables pour assurer une vie normale en étaient exempts. En étaient donc dispensés les ouvriers travaillant dans une usine à gaz, à électricité, appartenant au service des eaux, des transports, les boulangers et les bouchers. Les fonctionnaires les plus importants étaient également dispensés de participer aux travaux.

Les ordres de réquisition furent fréquents à St-Germain-en-Laye, notamment pendant les deux premières années passées sous l’Occupation. De nombreux bunkers étaient en projet et la population retrouvée de St-Germain-en-Laye, nombreuse et bien soignée (en comparaison avec la majorité des autres villes sous l’Occupation) formait une main-d’œuvre de premier choix. Les habitants servirent également au transport des armes d’un lieu à un autre et aux déménagements successifs des casernes et des bâtiments de commandement allemands.
Les ordres de réquisition étaient affichés dans toute la ville sur les panneaux prévus à cet effet. Nul ne pouvait donc ignorer le lieu, la date ou l’heure du rassemblement. En cas de non respect de la consigne ou d’absence, les fautifs étaient jugés et la peine de mort pouvait être prononcée. Aucun débordement n’était accepté sur les chantiers. Les soldats n’hésitaient pas à dénoncer les responsables.