Lycée Saint-Erembert 2016 (année 2015-2016)

Lille - Résistante socialiste

- 14 Avril 2016

À Lille, le communisme, fut, comme il le sera en 1945, un rempart contre le nazisme. De petite ampleur, un groupe gréviste se fait déporter ou fusiller pour s'être opposé au système du Reich.



Auteur
Côme Pietri
Légende La Noble Tour, devenue Mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation

En 1942-1943, les services secrets britanniques implantent dans le Nord–Pas-de-Calais, un réseau d’action très efficace, « Sylvestre-Farmer », dirigé par un homme exceptionnel, Michael Trotobas. Mais ce dernier est abattu à Lille en novembre 1943, après avoir organisé une série de sabotages spectaculaires.
Dissous en 1939, le Parti communiste s’est rapidement reconstruit dans la clandestinité. Dans les premiers mois de l’Occupation, il se cantonne à une stricte neutralité vis-à-vis de l’occupant. Mais les choses évoluent au printemps 1941 : ce sont les militants communistes qui organisent et encadrent la grande grève des mineurs du Nord et du Pas-de-Calais (27 mai au 6 juin), qui mêle revendications sociales et sentiment patriotique. La grève est durement réprimée : 250 mineurs sont déportés au camp de concentration de Sachsenhausen.
À partir de l’été 1941, un combat sans merci oppose, dans le bassin minier, les groupes d’action du Parti communiste et les polices allemandes et françaises qui agissent en totale collaboration. Plus de la moitié des attentats et des sabotages réalisés en France par la Résistance, en 1941 et 1942, ont lieu dans le Nord et le Pas-de-Calais. De 1940 à 1944, 1 143 hommes sont fusillés (à Lille et dans les environs, à la citadelle d’Arras), plus de 5 000 personnes (hommes et femmes) sont déportées dans les camps de concentration.


En novembre 1943, la fondation des Comités Départementaux de Libération (CDL) vise à unifier l’action des différentes formations de la Résistance. Mais celles-ci sont très affaiblies, fin 1943-début 1944, par des vagues d’arrestations opérées par les polices allemandes.
Si de nombreuses unités belges et françaises se sont disloquées sous les coups de la « guerre éclair », d’autres – notamment les unités professionnelles britanniques et les troupes coloniales françaises – ont opposé une forte résistance à la progression des colonnes blindées et de l’infanterie allemandes.
Cela a provoqué la réaction violente de certains éléments de l’armée d’invasion – en particulier des régiments SS qui suivaient les divisions blindées – et entraîné une série de massacres de civils et de prisonniers (près de 600 morts dans le Nord–Pas-de-Calais, dans la dernière semaine de mai).