Lycée Saint-Erembert 2016 (année 2015-2016)

Strasbourg, une ville divisée aux espoirs pacifiste.

- 12 Mai 2016

Cette piéta laïque, en calcaire, et des plus simples. Il représente une femme tenant deux hommes morts, nus, allemands et français. Ces hommes, libérés de contraintes matérielles et religieuses, s'unissent dans la mort malgré l'opposition entre leur deux pays. L’inscription "à nos morts" montre l'universalité de ce message de paix, qui ne s'applique pas seulement à Strasbourg, mais à tous les hommes frappés par la guerre.



Auteur
Alexis / Constensoux / 1ère ES - Saint-Erembert
Légende Monument aux morts de Strasbourg, en calcaire, comportant l'inscription "A nos morts".

Ce monument aux morts est neutre, en calcaire, et ne comporte qu’une seule inscription : à nos morts.
Il a été érigé sur la place de la République, à Strasbourg. Cette place accueille la préfecture du Bas-Rhin et de la région Alsace, une région allemande durant la 1ère guerre mondiale
Une première version de ce monument est érigée en 1919. Il est remplacé par un second, en 1936, par l'initiative de Henry Lévy, maire adjoint de Strasbourg de 1919 à 1922, et a été financé par les caisses de la ville. Il a été réalisé par le sculpteur Léon Ernest Drivier, dans le style de Rodin, et inauguré en 1936 par le président de la république Albert Lebrun.
Ce monument, régulièrement entretenu, est le lieu des cérémonies officielles du 11 novembre et 8 mai.

Ce mémoriel est une piéta laïque qui représente une mère tenant sur ses genoux ses enfants, nus, mourants. L'un est français, l'autre allemand, et il se réconcilient dans la mort.

Ce monument, très simple, délivre pourtant un message très fort. Strasbourg n’a pas toujours été une ville Française. En effet, elle est allemande de 1870 à 1945. Cette période de plusieurs générations a ancré la culture allemande chez les Strasbourgeois. Lors de l’arrivée de l’armée nazie en 1940, beaucoup des habitants accueillirent à bras ouverts l’armée. Cet accueil creusa de nombreuses divisions au sein des habitants de la ville, entre ceux du camp français et allemand. Le monument aux morts trouve ainsi une première signification : celle de réunir la ville. La souffrance de la mère peut symboliser la souffrance de Strasbourg, ville qui voit ses habitants divisés. Les deux hommes, français et allemands, sont nus et se réconcilient dans la mort : les habitants, vivaient en harmonie, mais cette guerre à creusé un fossé entre eux. Ils étaient unis avant la guerre, et le sont après, dans la mort. Ce monument montre donc l’inutilité de cette guerre. Le message de cette sculpture est aussi celui d’une paix universelle. L’inscription, « à nos morts », montre la portée internationale de cette sculpture. Les combats à Strasbourg on fait autant de victimes du coté allemand et français. Pour rendre hommages aux deux camps, le monument présente deux hommes français et allemands nus, se réconciliant dans la mort. Cette piéta, laïque, est vierge de tout signe de reconnaissance des hommes, que ce soit au niveau de la nationalité ou de la religion : tous les hommes sont égaux : cette guerre n’a donc aucun sens, aucun homme ne devrait vouloir s’imposer à un autre. La mort libère les hommes de toutes préoccupations matérielles, ce qui les pousse à s’unir : les hommes, en plus d’être égaux, sont faits pour vivre ensemble. Cette piéta porte donc plusieurs messages : celui du désir de réunion de Strasbourg, de l’inutilité de cette guerre, qui est contre nature car les hommes sont égaux et faits pour vivre ensemble. Aucune raison, qu’elle soit ethnique, culturelle ou religieuse ne peut justifier une guerre. La volonté d’éviter cette guerre qui divise les hommes sans raison, bien que commune à toutes les villes de France, est particulièrement présente à Strasbourg, qui a souffert plus que beaucoup d’autres villes.