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Le fort de Penthièvre


Auteur: Laure TREBOIT et Antoine BOUR 1ereES2

Le fort de Penthièvre est un ouvrage en calcaire, situé dans le Morbihan en France. Il commémore le sacrifice de 59 résistants durant la seconde guerre mondiale (1939-1945).


Le fort de Penthièvre est un ouvrage fortifié, en calcaire, situé près la commune de Saint-Pierre-Quiberon dans le Morbihan en France. Il a été construit en 1748 à la suite du siège de Lorient et du pillage de la presqu'île de Quiberon en 1746, donc dans un cadre de renforcement des défenses du littoral sud de Bretagne. Pendant la deuxième guerre mondiale, le fort de Penthièvre a servi pour le dispositif du mur de l’Atlantique réalisé par les nazis. Il est aussi utilisé en tant que geôle et lieu d’exécution durant la fin de la guerre par les Allemands.
Ainsi 59 résistants y décèdent entre avril et juillet 1944. Certains sont torturés et enterrés vivants
le 11 juillet 1944, le chef de la Gestapo de Vannes fait remettre au colonel Reese l’ordre de faire fusiller cinquante détenus. Les prisonniers sont transférés au fort de Penthièvre où ils sont exécutés en trois heures, le 13 juillet. Voici le recit d’un prêtre catholique allemand, Andréas Weiglen: «J'allais ensuite à la place d'exécution sur les murs de la citadelle. Là il y avait deux bouts de bois dans la terre environ cinq mètres plus loin je voyais sept soldats allemands avec leurs fusils... A côté́ se trouvaient un médecin allemand et un juge de guerre de la division de Redon. Comme premier on amenait Léon Fallot et on le ficelait avec son dos contre le bois. Le juge lisait la condamnation en allemand et après en français. La cause était nommée « franc-tireur ». Sur la question du juge : « Avez-vous encore un désir ? » Fallot répond : « Rien ». J'allais vers lui et priais avec lui « Mon Jésus ayez pitié́ de nous»... Pendant que je me retirais et que les soldats tournaient le levier de sureté́, Fallot s'écria « Vive la France ! ». Sur ordre les soldats firent feu et Fallot tomba. Il a été́ détaché et déficelé. On l'a posé sur l'herbe, et après quelques instants le médecin constatait sa mort. On porta le corps du mort à côté́. Où ? Je ne sais pas. A ma demande « Qui fera l'enterrement ? » On me répondit: « Le curé de Saint-Pierre ». La même chose se répéta encore cinq fois. En deuxième et troisième ce furent les frères Samson. Je ne me rappelle plus la suite des trois autres. Ils venaient tous sans indice de peur, très courageux, comme des héros, comme des hommes qui combattent pour une grande idée. Les officiers et soldats qui étaient présents avaient aussi la même impression. Je quittai la place de l'exécution et même le soleil levant qui annonçait une belle journée d'été́ de juillet ne pouvait pas me consoler, et je me demandais: « Pour quoi ces six hommes là devaient-ils mourir ? ».
Il n’y eut pas d’enterrement fait par le curé de Saint Pierre: les corps furent jetés dans une sorte de boyau souterrain d'une trentaine de mètres, creusé par les Allemands à partir d’un tunnel qui était primitivement profond de quelques mètres, tunnel qu’ils refermaient sur les cadavres par trois épaisseurs de murs, distants de trois mètres les uns des autres et séparés par de la terre. Au moment de la découverte des corps, on relèvera sur les murs des inscriptions « Vive de Gaulle » et des croix de Lorraine entourées de « V », ce qui peut laisser craindre que tous ne fussent pas morts lors de la fermeture du tunnel...
A Penthièvre les corps de cinquante neuf suppliciés sont découverts le 16 mai 1945, dont quatre jamais identifiés.


Une stèle en granit surmontée d'une croix de Lorraine rappelle leur mémoire. Venant régulièrement dans cette belle région, savoir qu’un véritable esprit de résistance s’y est développé face à l’envahisseur (les bretons sont parmi les premiers à avoir répondu à l’appel du général de Gaulle) nous rend particulièrement fiers.

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