Drapeau tricolore avec croix de Lorraine

Genre : Image

Type : Objet

Source : © Archives Pôle Mémoire et Archives, ville d'Agen Droits réservés

Détails techniques :

Drapeau en tissu : 54 x 73 cm. Manche en bois de 81 cm, peint en noir, avec un bout pointu peint en jaune.

Date document : Sans date

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Villeneuve-sur-Lot

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Analyse média

Ce drapeau tricolore orné d'une croix de Lorraine, symbole de la France libre, est l’un des vestiges des manifestations patriotiques s’étant déroulées au sein même de la centrale.  Il a été trouvé il y a une quinzaine d'années dans une canalisation d'évacuation de la centrale. Remis à l'association des anciens d'Eysses, ce drapeau a été offert officiellement à René Filhol, pour ses cent ans, par son camarade de détention, Joseph Sanguedolce, ancien maire de Saint-Etienne, aujourd'hui décédé. René Filhol l'a ensuite fait remettre au musée de la Résistance d'Agen.


Sources : Archives Pôle Mémoire et Archives, ville d'Agen.

Contexte historique

Parmi les commémorations organisées en prison, la part des manifestations patriotiques est la plus importante. Rappelons qu’elles sont interdites à l’extérieur par les autorités d’occupation et que leurs initiateurs risquent la prison. Dans ce contexte, leur organisation à l’intérieur de l’espace carcéral est chargée de sens politique. Les commémorations du 11 novembre (victoire française contre l’Allemagne) et du 14 juillet (fête nationale) prennent des formes diverses dans les différentes détentions. La journée du 11 novembre est l’occasion de sceller l’union entre des centaines de détenus de tous horizons rassemblés depuis peu. Le programme récréatif mêle divertissements (lecture de poèmes, chorale) et action politique aux accents patriotiques. La Marseillaise ponctue le début et la fin de la cérémonie, ainsi que le salut aux couleurs. Les valeurs affirmées sont le patriotisme, la lutte contre l’occupant pour la conquête de l’indépendance nationale, qui permettent de faire un lien entre la célébration du 11 novembre 1918 et le combat de la Résistance.
D’autres commémorations relèvent de l’histoire internationale. Parmi eux, ceux ayant trait à la, comme la célébration de la Révolution Russe le 7 novembre 1943 à Eysses.
L’utilisation des jours fériés d’origine religieuse comme Noël et la Toussaint sont également l’occasion de commémorations. La Toussaint 1943 est par exemple l’occasion à Eysses d’organiser un hommage à tous les morts de la Résistance.
Les célébrations ont une double fonction : lancer un défi à l’autorité, contribuer à la formation politique et à l’élévation constante du moral. Leur existence témoigne donc d’une démarche volontaire et organisée, chargée de sens politique.


D'après l'ouvrage de Corinne Jaladieu, La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes, L’Harmattan, 2007.