Esplanade Georges Marrane, Ivry-sur-Seine (94)

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Ile-de-France - Val-de-Marne - Ivry-sur-Seine

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Contexte historique

Le 4 octobre 1939, un décret suspendit la municipalité et instaura une délégation spéciale. Déchu de son mandat le 21 janvier 1940, Georges Marrane entra alors dans la clandestinité, déploya une activité considérable et fut chargé de réorganiser le Parti communiste dans la région lyonnaise, à Toulouse et Marseille. Puis, réfugié en Corrèze et en Haute-Vienne avec sa famille, il participa à la fondation d'un des plus importants mouvements de Résistance : le "Front national de lutte pour l'indépendance de la France" qui fut créé en mai 1941 et dont il devint un des dirigeants en zone sud. Sous le patronyme de Gaston, il multiplia les contacts avec les personnalités les plus diverses de la Résistance et constitua le comité directeur du Front national. Georges Marrane mit sur pied un certain nombre de sections du Front national et instaura des comités populaires avec des responsables départementaux et locaux. Ce fut lui, qui pendant trois ans, assura la liaison entre le Comité central clandestin du Parti communiste et les autres mouvements de résistance. Léo Hamon qui fut l'un de ses interlocuteurs écrivit plus tard : "Lyon était vous le savez la capitale de la Résistance en zone sud. J'avais envoyé là-bas Marrane, ou plutôt Gaston comme on l'appelait. D'autres l'appelaient aussi Vercingétorix à cause de ses superbes moustaches. Il avait également ceci de remarquable qu'il arrivait toujours à vélo. En train, il ne descendait jamais dans les grandes gares –les communistes avaient une technique de la clandestinité très supérieure à la nôtre- mais à la dernière étape où il n'y avait pas, en général, de contrôle. De là, il gagnait la ville à vélo". 

Il revint le 15 août 1944 dans la région parisienne, signa avec les élus communistes de la Seine et de la Seine-et-Oise un appel à l'insurrection et fut désigné vice-président du comité parisien de Libération. À ce titre, il prononça une allocution lorsque le général de Gaulle arriva le 25 août à l'hôtel-de-ville de Paris où il déclara : "Le comité parisien de Libération est fier de vous accueillir dans cet hôtel-de-ville reconquis par le peuple de Paris. Suivant les directives que vous avez données comme chef du gouvernement, le comité parisien de Libération en accord avec le Conseil national de la Résistance a lancé le 19 août, le mot d'ordre d'insurrection nationale. Il a été suivi avec enthousiasme par une population qui a ressenti profondément dans son âme et dans sa chair la honte infligée à sa ville par la présence des hordes hitlériennes et qui n'a jamais cessé de lutter avec la certitude de la victoire finale". 

Le 8 septembre 1944, le comité local de Libération d'Ivry présidé par Venise Gosnat nomma Georges Marrane maire. Les Ivryens le réélirent lors des élections municipales d'avril 1945 à la tête d'une liste "d'union républicaine" qui rassemblait d'anciens élus et des représentants locaux de la Résistance. Il fut lui-même porte-parole du Front national à l'Assemblée consultative provisoire qui siégea jusqu'au 21 octobre 1945. Georges Marrane fut ensuite constamment plébiscité : maire jusqu'en 1965, conseiller général de 1946 à 1967, conseiller de la République de 1947 à 1967, député et vice-président du groupe communiste de 1956 à 1958, sénateur de 1959 à 1968. Il transmit le flambeau à Jacques Laloë après les élections municipales de mars 1965. Maire honoraire, il mourut le 27 août 1976. Le 16 décembre suivant, le conseil municipal décida de donner à l'esplanade de la mairie le nom de Georges Marrane "patriote, administrateur, homme d'État, militant communiste".