Fernand Belino

Légende :

Photographie extraite de la carte recensant les effets personnels de Fernand Belino à son arrivée au camp de concentration de Buchenwald.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Service international de recherches (SIR), Bad Arolsen Droits réservés

Détails techniques :

Photographie anthropométrique en noir et blanc.

Lieu : Allemagne

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Contexte historique

Né le 30 janvier 1910 à Aubin (Aveyron), cadet d'une famille de onze enfants, fils et petit-fils de mineurs du bassin de Decazeville, Fernand Bélino vient travailler à Paris en 1924, comme garçon de café, et habite chez sa soeur à Épinay-sur-Seine (Seine). Adhérent du Parti communiste en 1934, membre du comité régional Paris-Nord dès 1936, Fernand Belino est volontaire en Espagne républicaine d'octobre 1936 à mai 1938 et sert avec le grade de lieutenant puis de capitaine dans le bataillon « André Marty » de la 12ème Brigade internationale. Il est blessé trois fois, dont une fois grièvement le 27 juillet 1937. De retour en France, Bélino devient secrétaire de la section communiste d'Épinay et membre du comité régional. Mais son champ d’activité pourrait être plus large car son dossier du Komintern témoigne d’une mission dans des pays européens et de ses contacts avec le Komintern : « 7-07-1939. Donner l’instruction à Paris pour délivrer le visa d’entrée à Belino Albert pour faire le rapport au Secrétariat d’IC sur son voyage en Europe. »

Fin août 1939, avec Auguste Gillot et Georges Poupon, il tire plusieurs milliers d'exemplaires de L'Humanité clandestine. Bélino semble avoir appartenu très tôt au Parti communiste clandestin. Une réunion importante se tient le 27 septembre 1939 à son domicile pour envisager les conditions de passage dans la clandestinité des dirigeants du PCF (témoignage d’Arthur Ramette). Le 4 octobre, une nouvelle réunion a lieu chez lui avec Jacques Duclos, Benoît Frachon et Arthur Ramette. Sous la direction de Paul Maertens, responsable national de l’appareil d’édition et de diffusion du matériel, il est chargé du service clandestin de diffusion, Pierre Villon s’occupant lui du service édition et de l’appareil de liaison. En février 1940, Maertens réceptionne deux tonnes de papier expédiés de Belgique par Maurice Tréand sur un remorqueur qui arrive en région parisienne par le canal de l’Ourcq. Mais, en mars, la police procède à une vague d’arrestations, notamment celle de Bélino, qui entraîne la saisie du matériel et la chute d’une imprimerie qui venait d’être installée à Arcueil. Maertens et son équipe sont jugés responsables de ce fiasco.

Bélino est incarcéré à la prison de la Santé puis interné au camp de Gurs (Basses-Pyrénées) le 10 juin 1940. Condamné le 28 octobre 1940 par le tribunal militaire de Périgueux à quatre ans de prison, il est incarcéré à la prison militaire de Villefranche-de-Rouergue le 15 novembre1940 puis à la Maison centrale de Nîmes (Gard) le 4 décembre 1940 et à la Maison centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) le 16 octobre 1943.

Suite à un arrêté d’internement administratif signé par le préfet régional de Toulouse le 11 novembre 1943, il est transféré au centre de séjour surveillé de Noé (Haute-Garonne) le 16 novembre 1943 puis à celui de Nexon (Haute-Vienne) le 24 novembre 1943 et enfin à Fort-Barraux (Isère) le 31 décembre 1943. Il tente de s’évader le 27 janvier 1944 et est déporté à Buchenwald le 22 juin 1944.

Élu conseiller général de la Seine en 1945, Fernand Bélino siège dans cette assemblée jusqu’en 1967 avant de représenter Épinay au conseil général de Seine-Saint-Denis et d’en être vice-président. Il est maire adjoint d'Épinay (1965-1977) et suppléant d’Étienne Fajon, député communiste de la première circonscription de Seine-Saint-Denis de 1973 à 1978.

En 1978, Fernand Bélino est président délégué de l'Association des volontaires en Espagne républicaine. Il est mort le 19 avril 1979 à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).


Auteurs : J. Maitron et Cl. Pennetier complété par F. Bourrée
Sources : J. Maitron et Cl. Pennetier, « Fernand Belino » in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (cd-rom). Archives départementales du Lot-et-Garonne, registres d’écrou de la maison centrale d’Eysses. Archives municipales d’Epinay-sur-Seine. FNDIRP, nécrologie parue dans L’Humanité du 20/04/1979. BAVCC, dossier individuel de Fernand Belino. SIR Arolsen, dossier individuel de Fernand Belino.