Deux grenadiers allemands se préparent à tirer avec une mitrailleuse MG 34
Légende :
Infanterie allemande dans la bataille de Montélimar.
Genre : Image
Type : Photo
Producteur : Photo Jesse
Source : © Bundesarchiv Bild 101I-721-0386-15 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique noir et blanc.
Date document : Juin 1944
Lieu : France
Analyse média
Deux grenadiers allemands se préparent à tirer avec une mitrailleuse légère MG 34. Le tireur est à gauche, l’approvisionneur à droite présente à deux mains la bande souple des cartouches. Les casques sont camouflés avec du feuillage tenu par une ficelle ou un élastique. Au deuxième plan, on distingue une ou deux bicyclettes.
Ce cliché a été pris en juin 1944, vraisemblablement dans l’ouest de la France au cours d’une période d’instruction au combat.
Auteurs : Pierre Balliot
Contexte historique
Du 25 au 27 août, l'attaque allemande, visant à dépasser la ligne principale de défense établie sur le Roubion par les Américains, oppose la 198e division d'infanterie à six bataillons d'infanterie états-uniens fortement renforcés par des blindés et une puissante artillerie.
La 198e division est commandée par le General Major Otto Richter. Son chef d'état-major - Ia (officier breveté chargé de la conduite des opérations) est le lieutenant-colonel F. von Finck. Organisée sur le type ternaire, la division comprend principalement trois régiments d'infanterie : le 305e commandé par le colonel Hafner, le 308e commandé par le colonel Grümbel et le 326e commandé par le colonel Keiser. Ces régiments sont appuyés par le 235e régiment d'artillerie (lieutenant-colonel Bolff) à trois groupes de douze obusiers de 105 mm et un groupe de huit obusiers de 155 mm, le 235e bataillon de reconnaissance (capitaine von der Bussche), et le 176e bataillon du Génie du major Nolz. La 198e division est déployée en 1939 dans les Sudètes avant de participer aux campagnes de France en 1940, en Roumanie à partir de 1941 puis en Union Soviétique où elle combat sans interruption jusqu'au mois de mai 1944. Affectée à la 8e armée en Roumanie, elle s'y reconstitue par fusionnement avec la Böhme division (Division Bohémienne) tout en étant engagée au combat.
À partir du 23 juin 1944, elle est transportée par voie ferrée au nord-est de Narbonne. Déployée dans le secteur de la 272e division (Montpellier), elle reçoit, le 12 août, l'ordre de se positionner en deuxième échelon de la 338e division à l'est d'Arles. Après le débarquement du 15 août, elle combat à l'est d'Aix-en-Provence puis sur le cours de la Durance. À partir du 23 août, elle commence à se déplacer vers Montélimar dans le sillage de la 11e Panzer-Division. Le lendemain, ses premières unités sont à hauteur du Jabron en mesure de relever les éléments de reconnaissance de la 11e Panzer-Division et de projeter des patrouilles de renseignement vers le Roubion.
Chacun des trois régiments d'infanterie de la division est théoriquement composé de deux bataillons identiques. Cependant, il n'est pas rare d'observer des régiments à deux bataillons ordinaires et à un bataillon de volontaires de l'Est. L'échelon régimentaire comprend un état-major, un peloton de transmissions, un peloton d'estafettes motocyclistes, une section d'infanterie motorisée, une section de pionniers, une compagnie d'obusiers d'infanterie (à deux pelotons de 75 mm et deux pelotons de 150 mm) et une compagnie antichars (sur ordre du groupe d'armées G, une compagnie de huit canons antichars a été prélevée et expédiée au sud de Paris, le 12 août).
Un bataillon compte 25 officiers et 813 hommes répartis dans un groupe de commandement, un peloton de transmissions, une section de pionniers, une section de transport, trois compagnies de fusiliers, une compagnie de mortiers et une compagnie de mitrailleuses. La compagnie de combat comporte trois sections de combat (1 officier et 31 hommes) et un peloton de fusiliers antichars (3 fusils antichars).
Au total, la 198e division va engager environ 400 officiers et 10 000 hommes dans les combats du Roubion. 50 % de ces officiers et soldats sont des vétérans ayant combattu sur le front de l'est européen. En plus de leurs armes individuelles (Karabiner "Mauser" de 7,9 mm, mitraillettes "Schmeisser MP 38 ou MP 40" de 8,9 ou de 9 mm) ils disposent d'un important armement collectif : 300 mitrailleuses légères, 60 fusils antichars, 80 mitrailleuses lourdes, 60 mortiers de 50 mm, 40 mortiers de 81mm, 18 obusiers d'infanterie de 75 mm, 6 obusiers d'infanterie de 150 mm. À cet armement collectif doivent être ajouté les 36 obusiers de 105 mm et les 8 obusiers de 155 mm de l'artillerie divisionnaire.
La mobilité de cette grande unité est réduite. En revanche, son potentiel opérationnel est élevé. Il repose sur la cohésion au sein des unités (en particulier des compagnies) où règne un sens aigu de la camaraderie et de la solidarité, développé et entretenu par un corps d'officiers et de sous-officiers rompus à enseigner les techniques de combat à leurs hommes, à leur faire acquérir une forte capacité de survivre aux accablantes blessures et à les faire rebondir rapidement. Dans la Wehrmacht, le soldat est éduqué selon l'esprit prussien, la stricte discipline et l'autorité totale de ses officiers.
Ce sont des soldats de cette trempe, formés à une dure école - certes, mais sans être pour la plupart d'entre eux fanatisés par l'idéologie nazie, qui, jaillissant des ramières du Roubion, affrontent les GI (soldats de l'armée américaine) et progressent sous le feu en direction de Marsanne.
Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.