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Analyse sociologique du peloton juif du CFMN

Légende :

Liste nominative des hommes du peloton Trumpeldor réalisée par "les Anciens et les Amis du Corps franc de la Montagne noire" (sans date).

Genre : Image

Type : Document

Source : © Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de deux pages

Date document : sans date

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Tarn

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Contexte historique

Le Corps franc de la Montagne noire (CFMN) est créé suivant les caractéristiques d'une armée, avec les règles et les principes qui régissent la vie militaire : instruction, formation d'escadrons, de pelotons... toutes les inscriptions sont enregistrées et chacun dispose d'un matricule. Constitué de sept escadrons, comprenant cent cinquante hommes, divisés en deux pelotons. Son objectif est simple : l'attaque.

De même que pour le dénombrement des Juifs du CFL 10 (maquis de Vabre), il est difficile de compter les Juifs du peloton bleu-blanc du CFMN. En effet, sur les registres de ce CFMN (enterrés pendant les « attaques » puis déterrées à la Libération), il n’est fait aucune mention du résistant « juif », pas plus que toute distinction professionnelle ou autre. Malgré tout, on peut dire qu’il y avait dans ce peloton approximativement 40 Juifs. Beaucoup des jeunes juifs qui étaient passés par les maquis de l’AJ étaient déjà partis, en passant par les Pyrénées pour rejoindre leur objectif : Israël, afin d’y lutter pour la création de leur état. La dimension sioniste de ce peloton est indéniable et les 40 restant sont ceux qui ont été intégrés au CFMN, selon les accords qui avaient été passés au préalable entre l’AJ et la résistance locale.

Au 21 juillet 1944, le CFMN comptait « officiellement » 818 hommes (31 officiers, 57 sous-officiers et 730 hommes). Le nombre de Juifs semble donc minime, et pourtant ils ont marqué leur passage et imprimé une empreinte indélébile sur le passé du CFMN. Cependant, si l’on considère que chacun des 7 escadrons composant le CFMN regroupait aux alentours de 80 à 90 hommes, on peut constater que la participation des Juifs y est importante puisqu’ils constituent à eux seuls la moitié du 4e escadron auquel ils sont intégrés.

Sur ces quarante Juifs, 26 sont Français et 14 sont des juifs étrangers. Sur ces 14 étrangers, 11 sont nés en Pologne, les 3 autres étant un Allemand, un Hollandais et un Luxembourgeois. Quant aux juifs français, la plupart venait du nord de la France et s’étaient réfugiés en zone Sud après la débâcle tout comme ceux du maquis des Eclaireurs israélites.

Ces jeunes Juifs du CFMN ont entre 17 et 21 ans. Avant-guerre, la plupart étaient des étudiants, ce qui les démarque des autres membres du CFMN où la dominante revient aux milieux ouvriers et paysans.


Auteur : Valérie Pietravalle

Sources et bibliographie :
Valérie Ermosilla-Pietravalle, La Résistance juive dans le Tarn 1939-1944, réalités et représentations, mémoire de maîtrise sous la direction de Pierre Laborie et Jean Estèbe, Université Toulouse Le Mirail, 1987.