Plaque commémorative de Valloire (Savoie).
Légende :
Plaque commémorative fort du télégraphe aux 23 fusillés du 24 août 1944.
Genre : Image
Type : Plaque commémorative sur rocher
Producteur : Jean-Pierre Petit
Source : © Jean-Pierre Petit Droits réservés
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Savoie
Analyse média
Inscription :
Passant, souviens-toi ici, quatre hommes non armés
ont été suppliciés le 24 août 1944 par l'armée nazie
Olivier CHAUDRON 31 ans
Polysippe OLLIER 32 ans
Eugène SOMMY 30 ans
Valentin TRENTE 45 ans
N'oublie jamais ceux qui, au péril de leur vie, ont lutté contre la barbarie pour la liberté.
Don de l'Amicale des Anciens Combattants de Valloire en 2020.
Contexte historique
Le 23 août 1944, peu après midi, au tunnel du Télégraphe, route de Saint-Michel de Maurienne à Valloire, Olivier Chaudron, Paul Ollier, Eugène Somny et Valentin Trente furent capturés par une section allemande. On ne retrouva leur trace qu’en avril 1945.
Leur sort peut être en partie reconstitué grâce aux témoignages recueillis par la gendarmerie en août 1945.
Le 19 août 1944, Valentin Trente, réparateur de cycles à Saint-Michel de Maurienne (73) en vacances à Valloire (73), se rend lors d’une promenade au tunnel du Télégraphe. Là, il a une conversation avec des soldats de la Wehrmacht d’origine russe qu’il connaît, les ayant eu comme clients de son atelier. Selon son épouse, il les invite à rejoindre le maquis du camp des Rochilles. Ces derniers auraient acceptés, disant qu’ils allaient prévenir d’autres camarades, rendez-vous étant pris pour le lendemain 18 heures. Cette initiative est tout à fait personnelle puisque Valentin Trente n’appartient pas à la Résistance. Le lendemain étant seul, il ne se rend pas sur les lieux.
Le 23 août, alors que des combats se déroulent dans la vallée, il se rend au tunnel avec M. Albannel, cafetier à Saint-Michel de Maurienne, afin d’observer le déroulement des événements. Là, les deux hommes aperçoivent une colonne allemande d’une soixantaine de soldats qui progresse sur la route du col. Si M. Albannel préfère partir sur Valloire, Valentin Trente, persuadé que ce sont des déserteurs russes, décide de les accueillir. Il s’adjoint le concours de quatre de ses voisins, Paul Ollier, en vacances chez sa mère, Pierre Ollier, 19 ans, agriculteur et deux adjudants du 71e régiment BAF, Eugène Somny et Olivier Chaudron, repliés à Valloire depuis le bombardement de Modane en septembre 1943. A la mi-journée, les cinq hommes vont à la rencontre des soldats et selon le témoignage de Pierre Ollier « quand ces militaires ont été à 100 m de nous, ils ont levé les bras, à ce moment nous les avons invités à s’approcher de nous ». Ils sont immédiatement arrêtés. Pierre Ollier, le plus jeune, est relâché, les Allemands lui disant, toujours selon son témoignage, que s’il n’y avait pas de coup de feu avec le maquis « tout le monde serait libéré ». C’est la dernière fois que les quatre prisonniers furent vus vivants.
Le 28 avril 1945, des ouvriers travaillant sur un chantier routier à proximité du tunnel du Télégraphe trouvent des ossements dans les vestiges d’une construction ayant servi de poste de secours durant la guerre de 39-40. Une enquête de gendarmerie est engagée dès le lendemain.
Dans différents récits fait sur ce massacre, on signale la découverte dans les décombres de lits avec des restes humains attachés par des fils de fer, ce qui impliquerait que les victimes aient été brûlées vives. Or les documents de gendarmerie ne signalent aucunement un tel fait. Dans un rapport du 1er mai 1945
le commandant provisoire de la brigade de Saint-Michel de Maurienne écrit « Aidé de deux ou trois ouvriers de l’entreprise Tessa nos avons effectué des recherches dans ce qui restait du baraquement ayant servi d’infirmerie lors de la guerre de 1939-40. Nous avons découvert dans la partie gauche du local des ossements calcinés. Le docteur les ayant examinés nous a donné la certitude qu’il s’agissait bien d’ossements humains pouvant provenir de plusieurs personnes. (« Comme objets nous n’avons trouvés que deux boutons de ceinture […] »). L’identification des corps est impossible.
Des funérailles ont lieu à l’église de Valloire le 4 novembre 1945 et les corps sont inhumés le même jour au cimetière de Saint-Michel-de-Maurienne.
Le tribunal de première instance de Saint-Jean de Maurienne déclare le 26 novembre 1945 et le 21 janvier 1946, que Olivier Chaudron, Paul Ollier, Eugène Somny et Valentin Trente « doivent être présumés décédés le 23 août 1944 à Valloire (73) victimes des événements de guerre et « Morts pour la France ».
Une stèle a été apposée au fort du Télégraphe rappelant le souvenir des quatre victimes. Une plaque à la mémoire de Paul Ollier a été placée par les Agents de la SNCF à ses côtés. Chaque année une cérémonie commémorative se déroule sur les lieux du massacre.
OLLIER, Marie, Cyrille, Polysippe
dit « Paul »
Né le 16/02/ 1912 à Valloire (73)
Décédé le 23/08/1944 à Valloire(73) - Fusillé
Mort pour la France
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 450261
Service historique de la Défense, Caen AC 21 P 521581
Médaille de la Résistance – Décret du 28/10/1953
Cheminot - Résistant de la Résistance intérieure française (RIF) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI), homologué interné résistant (DIR)
Marie, Cyrille, Polysippe Ollier, dit Paul, était le fils de Maxime, Auguste et d’Hortense, Jeanne, Augustine Rambaud, son épouse.
Son père mourut pour la France le 31 octobre 1914 à Lihons (Somme).
Paul Ollier exerçait le métier de contrôleur de route adjoint à Lyon-Perrache (Rhône).
Il était en vacances chez sa mère à Valloire en août 1944. Son congé terminé, il ne put rentrer à Lyon en raison des combats qui touchaient tout le secteur.
SOMMY, Eugène, Auguste
Né le 10 /03/1914 à Remeling (57)
Décédé le 23/08/1944 à Valloire(73) – Fusillé
Mort pour la France
Service historique de la Défense, Vincennes GR
Sous-officier de carrière - Résistant FFI.
Eugène Somny naquit dans la Moselle annexée, dans un petit village proche de la frontière du Luxembourg.
C’était le fils de Jean, Pierre et d’Anne Zachau. En 1928, il devint pupille de la Nation. En mai 1936, il se maria à Marie Meder. Engagé, il était adjudant chef au 71e bataillon alpin de forteresse en garnison à Modane.
Eugène Somny s’était replié à Valloire avec son épouse Marie après le bombardement de Modane du 17 septembre 1943. Le 23 août 1944, en compagnie de Valentin Trente, de son camarade Olivier Chaudron et de Paul Ollier, il entra en contact vers midi au tunnel du Télégraphe avec une troupe de soldats sous uniforme allemand.
TRENTE ou TRENTO, Joseph Valentin
Né le 31/01/ 1899 à Saint-Michel de Maurienne (73)
Décédé le 23/08/1944 à Valloire(73) - Fusillé
Mort pour la France
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 577542
Service historique de la Défense , Caen AC 21 P 684068
Service historique de la Défense , Caen AC 21 P 545122
Médaille de la résistance – Décret du 11/07/1958
Artisan - Résistant FFI.
Joseph, Valentin Trento était le fils de Joseph, italien originaire de Cornigliano, province de Gênes, chauffeur, et de Dominique, Agathe, Adélaïde Provenzale, son épouse.
Le nom fut francisé en Trente.
Il épousa Olga Mollaret le 5 septembre 1925 à Petit-Coeur - aujourd’hui La-Léchère, (73)
Valentin Trente et son épouse Olga avaient deux enfants. Le couple possédait un magasin de cycles et transports à Saint-Michel de Maurienne.
En août 1944, la famille Trente était installé au hameau du Verneys sur la commune de Valloire. Le 19 août Valentin Trente en promenade jusqu’au tunnel du Télégraphe, sur la route menant à Valloire, eut une conversation avec des soldats russes sous uniforme allemand en faction.
CHAUDRON, Olivier, Louis
Né le 09/02/ 1913 à Joeuf (54)
Décédé le 23/08/1944 à Valloire(73) – Fusillé
Mort pour la France
Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 123922
Sous-officier de carrière - Résistant FFI.
Adjudant au 71e bataillon alpin de forteresse, Olivier Chaudron et son épouse Renée s’étaient installés à Valloire (73) après le bombardement de Modane du 17 septembre 1943. Le 23 août 1944, en compagnie d’Eugène Somny, Paul Ollier et Valentin Trente, il entra en contact vers midi au tunnel du Télégraphe avec une troupe de soldats en uniforme allemand.


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