Jean Drouot l'Hermine

Légende :

Jean Drouot, dit "l'Hermine", artisan de la libération de Gap et de Briançon

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Musée de l'Ordre de la Libération

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie d'identité analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 15 septembre 1907 à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône)  

Carrière militaire :
Issu de l’école de l’Air, il combat la Luftwaffe pendant la bataille de France en 1940.

Démobilisé le 25 septembre 1940, il tente en vain, d’octobre 1940 à mars 1941, de partir pour l’Angleterre. Nommé en 1941 directeur de l’école des cadres du Dauphiné-Savoie, il profite de cette situation privilégiée pour, sous le couvert d’un organisme officiel, commencer une action de propagande contre l’occupant et ses collaborateurs. Simultanément, Drouot organise, à Lons-le-Saunier, une filière pour faire passer la ligne de démarcation, dans les deux sens, principalement à des prisonniers évadés. L’organisation leur fournit de faux papiers. En 1942 son action se poursuit et prend de l’ampleur en raison des persécutions contre les juifs.

À partir de janvier 1943, il participe à l’organisation de la Résistance dans le département de la Drôme. Il reçoit le premier parachutage sud et participe à toutes les actions, notamment à l’arrêt de l’usine Carbone-Lorraine, seule usine de France et d’Allemagne fabriquant des charbons de projecteurs de DCA. Il participe également à des sabotages à Romans, Valence et Tain.

Fin novembre 1943, il est appelé au commandement des FFI de la Drôme et organise de nombreux sabotages et destructions (vingt usines, des réseaux ferrés, des installations électriques). Dans la Drôme du 1er décembre 1943 au 6 juin 1944, les FFI sous le commandement du chef de bataillon Jean Drouot, dit "L’Hermine", sont directement responsables de 108 attaques contre la circulation ferroviaire, de la mise hors d’usage de 107 locomotives, des arrêts plus ou moins longs dans 20 usines environ, de la destruction de 57 lignes haute tension et de la réception des parachutages de 67 avions. Dans le même temps, environ 500 Allemands sont tués et un millier blessés par les FFI drômois.

En février 1944, L’Hermine reçoit comme adjoint le commandant "Legrand", nom de guerre de Jean-Pierre de Lassus Saint-Geniès.
Le 6 juin 1944 au matin, 4 000 hommes en armes, organisés en trois bataillons de 28 compagnies, sont au combat. Constitués en régiment, les maquisards verront leurs effectifs passer de 4 000 à 7 500 hommes entre le 6 juin et le 30 août. Après le débarquement de Normandie et pendant la courte période (24 jours) pendant laquelle il commande le régiment de la Drôme, le commandant Drouot-l’Hermine protège l’avancée ouest du Vercors, au prix de durs combats.

Début juillet 1944, les FTP et le comité départemental de libération font pression pour demander le renvoi de L’Hermine. Le colonel Zeller le nomme alors lieutenant-colonel et lui donne un commandement régional dans les Alpes du centre. Il organise la lutte dans le Champsaur (commandos de L’Hermine). Il libère Gap le 20 août 1944, faisant 1 200 prisonniers allemands, et remonte sur Grenoble, ouvrant la route de Sisteron à Grenoble à la 36e division américaine. Il participe ensuite à la reprise de Briançon. Avec ses hommes, le lieutenant-colonel Drouot est incorporé au 4e RTM de la 2e DIM. Ses unités se battent devant Héricourt, Belfort ; Drouot est blessé par balle le 22 novembre 1944 devant Bischwiller. Sa formation perd au combat 80 % de ses effectifs, tués ou blessés.

Carrière aprèsguerre :
Il quitte l’armée pour une deuxième carrière. Ingénieur, directeur de sociétés, il est aussi conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine en 1952 et 1953. Il est élu, en novembre 1958, député de la 7e circonscription de la Seine-et-Oise (Poissy) et réélu en 1962. Inscrit au groupe de l’UNR, membre de la commission de la Défense nationale, il est en outre, au Parlement européen, vice-président de l’Union démocratique (UNR) et de la commission juridique.

Jean Drouot est décédé le 23 mai 1969 dans un accident de voiture.

 

Distinctions :
Commandeur de la Légion d’honneur ; Compagnon de la Libération (décret du 17 novembre 1945) ; Croix de guerre 1939-45 (six citations) ; Médaille de la Résistance ; Médaille du sauvetage  ; Distinguished Service Order (Royaume-Uni).


Auteur : Colonel Pierre Balliot

Sources : Chancellerie de l'Ordre de la Libération ; Alban Vistel, La nuit sans ombre, Paris, Fayard, 1970.