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Lettre de Jean David, représentant de l'UNEF en zone occupée, 23 novembre 1940

Légende :

Correspondance Jean David dans laquelle il évoque la déportation de certains étudiants 

Genre : Image

Type : Lettre

Source : © La Contemporaine, F delta 1081-06 Droits réservés

Détails techniques :

Correspondance dactylographiée (2 pages)

Date document : 23 novembre 1940

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Analyse média

Ayant reçu des membres du bureau de l’UNEF mobilisés sous les drapeaux délégation de pouvoir, Jean David, qui cumule les rôles de président, secrétaire général et trésorier, s’installe en zone sud, à Clermont-Ferrand, à la cité universitaire, « à proximité des ministères » établis à Vichy. dans de très difficiles conditions matérielles.

Les correspondances postales avec les Œuvres, le Comité d’entraide aux étudiants prisonniers et d’autres services assurés par ou avec l’UNEF à Paris, sont limitées. Les cartes interzones ne permettent pas véritablement de libres échanges et informations. C’est uniquement lors de déplacements entre Paris et Clermont-Ferrand que les courriers qui arrivent au siège du 5 boulevard Saint-Michel peuvent être récupérés par Jean David. Ses déplacements dans la capitale sont rares, et c’est surtout la secrétaire de l’UN, Melle Gambier établie à Paris, qui vient à Clermont-Ferrand.

C’est le cas après le 20 novembre. Melle Gambier passe plusieurs jours pour travailler avec Jean David. C’est à elle que Jean David passe la plume pour rédiger la partie de ce courrier concernant le 11 novembre, puisqu’elle était présente à Paris, mais on ignore si elle a assisté aux évènements, rapportant plutôt des rumeurs telles celles de quatre soldats allemands tués par les étudiants puis de six étudiants tués par les Allemands. Elle évoque un partage entre militaires allemands et policiers français, les premiers à l’Etoile, les autres à Saint-Michel, expliquant que les soldats allemands sont intervenus pour suppléer la police française. Dans un autre courrier du même jour Jean David donne l’information sur les morts du 11 novembre.

Quant aux arrestations, là encore la localisation d’étudiants qui seraient « à Chevilly-la-Rue » doit sans doute à la rumeur. Chevilly est une commune voisine de Fresnes et de sa prison, peut-être parmi les bruits qui courent évoque t’on Fresnes aussi bien que la Santé ou le Cherche-Midi ? Il faut rappeler toutefois qu’il faut attendre le communiqué officiel du gouvernement du 8 décembre pour disposer de renseignements publics plus précis.

Ce sont les deux seuls documents dans la correspondance de l’UNEF conservée dans les fonds Barralis et UNEF à La Contemporaine qui évoquent la manifestation du 11 novembre 1940. On peut supposer qu’il y eut des discussions qui n’ont pas laissé de traces écrites dans les archives d’une organisation légale, avec des sièges et adresses publics, pouvant subir des contrôles à tous moments. 


Robi Morder