Fischel Pfeffer (Félix)

Légende :

Combattant du bataillon Carmagnole des FTP-MOI depuis le début de l'année 1943, Fischel Pfeffer est arrêté le 10 mars 1944, condamné à mort et fusillé dans les fossés du fort de la Duchère.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Contexte historique

Né le 4 mars 1908 à Czestochowa (Pologne), Fischel Pfeffer, issu d’une famille juive polonaise modeste, arrive en France en 1935 et s’installe à Paris. Comme plusieurs de ses compatriotes, il s’engage dans les Brigades Internationales et combat en Espagne (bataillon Tchapaiev) où il se distingue et où il est décoré. Fuyant le franquisme, il gagne la France à la fin de l’année 1939. Il est alors interné au camp de Gurs d’où il parvient à s’échapper au printemps 1940 et gagne Lyon. Il rejoint les organisations juives clandestines, notamment le mouvement Solidarité. Il réside initialement à Villeurbanne puis dans le IIIe arrondissement de Lyon.

Au début de l’année 1943, Fischel intègre les FTP-MOI au sein du bataillon Carmagnole sous le pseudonyme de Félix. Apprécié par ses chefs pour son courage et son grand discernement, Fischel Pfeffer est propulsé à la direction politique d’un groupe. Il participe à plusieurs opérations armées donc celle qui, le 10 janvier 1944 se solde par la mort de trois feldgendarmes allemands et la confiscation de leurs armes. Deux mois plus tard, le 9 mars, une opération qui vise à désarmer des gardiens de la paix et des membres des Groupes mobiles de réserves (GMR) tourne mal. Nathan Saks, l’un des membres du groupe est arrêté et, le lendemain, Fischel Pfeffer est appréhendé alors qu’il se rend à la planque de Nathan Saks, surveillée par la police française.

Fischel et ses codétenus sont incarcérés à Saint-Paul où ils subissent de terribles tortures. Ces dernières semblent avoir rendu Fischel à moitié fou. Condamnés à mort le 27 mars par la cour martiale du secrétariat général au maintien de l’ordre de la prison Saint-Paul, Fischel et ses camarades (Gajewski, Golberger et Weisz) sont fusillés, vraisemblablement par des GMR, dans les fossés du fort de la Duchère.


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds David Diamant, carton 6.
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 1.
Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.

Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
David Diamant, Combattants juifs dans l’armée républicaine espagnole, 1936-1939, Paris, édition du Renouveau, 1979.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance, Paris, 1984.
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Denoël, 1986. 
Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2 824 engagements, Lyon, BGA Permezel, 2003. 
Notice "PFEFFER, Fischel [Pseudonyme : Félix]" par Jean- Sébastien Chorin, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 décembre 2008, dernière modification le 21 novembre 2020.