Plaque apposée en mémoire des trois frères Carasso, Marseille

Légende :

La rue du jardin des plantes où vivait la famille Carasso devient en juillet 1946 la rue des trois frères Carasso dans le IVe arrondissement de Marseille.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Coll. privée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Contexte historique

Roger Carasso et ses sept frères sont comme leur père Samuel, militants communistes. Samuel Carasso appartient à une famille juive de Rhodes. Il émigre à Marseille en 1927 où naît Roger le 5 juillet. La famille s'installe ensuite dans la région parisienne. Samuel est arrêté et condamné à dix mois de prison pour appartenance au parti communiste interdit depuis le pacte germano-soviétique. A sa libération, la famille revient à Marseille et s'installe rue du jardin des plantes dans le quartier actuel des Cinq Avenues. Elle poursuit son activité militante.
Jean, l'aîné, est emprisonné au fort Saint Nicolas puis interné au camp de Chibron (Var) d'où il s'évade en novembre 1940. Il gagne Lyon puis Paris où il est arrêté en avril 1942. Il fait partie des cinquante militants communistes fusillés au mont Valérien le 2 octobre 1943.
René est envoyé au titre du STO en Silésie. Il rejoint des résistants polonais. Arrêté par les Allemands, il disparaît à Auschwitz.

Roger est pensionnaire au lycée Saint Charles de Marseille sous le pseudonyme d'Alain Fouquet. En février 1944, il doit cependant quitter le lycée qui ne constitue plus un abri sûr. Il rejoint les groupes de combat juifs et participe à leurs actions. Au moment de l'insurrection de Marseille, il est incorporé au groupe de FTP de Louis Astruc dans le quartier de la Plaine. Le 22 août 1944, Roger, malgré les consignes de son frère Alfred qui lui avait demandé de rentrer chez leurs parents, se trouve avec des FTP-MOI et son groupe de FFI, rue d'Italie aux abords de la place Castellane face à une section allemande. Lors de l'engagement, des soldats allemands hissent des chiffons blancs. Roger se releve en criant "Ils se rendent". Il est alors abattu d'une balle en plein front. Sa famille dut attendre le 25 août pour trouver son corps qui avait été déposé avec les autres victimes des combats dans une salle de l'hôpital de la Timone. Roger Carasso avait 17 ans. Il est inhumé dans le carré des résistants au cimetière Saint Pierre avec les honneurs militaires.
Le 14 juillet 1946, il est décoré de la croix de guerre à titre posthume.

Alfred était lui aussi engagé dans la Résistance, au parti communiste français, et deviendra après la guerre, journaliste à La Marseillaise. Il est est allé récupérer le corps de son petit frère à la Timone

Par une délibération du conseil municipal, le 27 juillet 1946, la rue du jardin des plantes devient la rue des trois frères Carasso.


Auteur : Sylvie Orsoni

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 105 787
David Diamant, Les Juifs dans la résistance française 1940-1944 (avec armes ou sans armes), Paris, Roger Maria Éditeur, 1971.
Grégoire Georges-Picot, L'innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence, p.254, 268-272, éditions Tirésias, Paris 2011.
Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3, Paris, Syllepse, 2011.
Jacques Ravine, La résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
Basil Serban, "Du détachement Marat à l'Etat-major de la Zone Sud", PACA-Libération de Marseille.