Marcel Bohar

Légende :

Marcel Bohar (à gauche), Roger Carasso (au milieu) avec un autre élève dans la cour du lycée Saint Charles de Marseille (vers 1941-1943).

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection famille Bohar Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Entre 1941 et 1943

Lieu : FranceBouches-du-Rhône - Marseille

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Contexte historique

Marcel Bohar naît à Marseille le 23 janvier 1927 dans une famille juive communiste. En juin 1940, ses parents l'inscrivent au lycée Saint Charles de Marseille dans le quartier des Quatre Chemins (aujourd'hui Cinq avenues). En 1943, il en devient pensionnaire dans l'espoir d'échapper aux rafles qui se multiplient. Il fait la connaissance de Roger Carasso, interne pour les mêmes raisons et dont la famille est très engagée dans la résistance communiste. Les deux jeunes gens veulent participer à la lutte contre l'occupant et les collaborateurs. Marcel Bohar se souvient d'une de leurs premières actions : avec Roger Carasso, il se rend à une exposition de la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF). Les deux jeunes garçons s'emparent de tracts sous prétexte de les distribuer à leurs camarades. Les tracts incitant à s'engager dans la LVF finissent dans le caniveau et dans l'enclos de l'éléphant Poupoule au jardin zoologique proche de leur lycée.

Début 1944, le lycée n'offre plus un abri assez sûr. Marcel Bohar prend le pseudonyme de Herbert Bleinc et se rapproche d'un groupe gaulliste pour lequel il distribue des tracts, achemine des armes, sert d'agent de liaison. En mai, il rejoint le maquis des Mouvements Unis de Résistance (MUR) à Simiane près de Gardanne. Le maquis est démantelé à la suite d'une dénonciation.

En juin 1944, Marcel Bohar regagne Marseille et retrouve Roger Carasso dans les groupes de combat de l'Union des juifs pour La Résistance et l'Entraide (UJRE). Il participe aux actions de l'UJRE contre les collaborateurs et miliciens. En juin, son groupe se fond dans les FTP-MOI. Dés le début de l'insurrection de Marseille, les groupes juifs des FTP-MOI engagent le combat dans différents quartiers de la ville. Le 21 août 1944, Marcel Bohar tient avec ses camarades le carrefour des Quatre chemins qui commande la descente vers la Canebière. Il se rend ensuite dans le secteur de la place Castellane où se déroulent les combats devant aboutir à la prise de la préfecture. Marcel Bohar reste mobilisé jusqu'en octobre 1944. Après la guerre, il reprend ses études et devient chirurgien-dentiste.


Auteur : Sylvie Orsoni

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 67256
Georges-Picot Grégoire, L'innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence, Paris, éditions Tirésias, 2011.
Mencherini Robert, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières. 4, Paris, éditions Syllepse, 2014.