Char allemand détruit à Enghien

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Bruno Renoult Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Enghien

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Photographe non identifié.


Contexte historique

Le 26 août 1944, Paris est libéré. La veille, les Allemands ont rendu les armes. Pourtant les Allemands continuent à exercer une pression au nord et à l'est de la capitale. A Enghien, il ne reste plus qu'un groupe de fantassins allemands armés de mitrailleuses lourdes qui occupent l'établissement thermal où sont retenus une centaine de gardes mobiles. Il reste également quelques détachements isolés dans les villas du lac. Mais la résistance allemande s'organise dans la région, à Montmorency, à Ermont par exemple où les Allemands sont encore en nombre et où les villes sont toujours sous le joug des chars de l'occupant. Alors que la capitale s'apprête à fêter la victoire, les chefs locaux des FFI sont réunis à Enghien. Le colonel Larocque, MM. Mazaloubeaux, Roussel, Julienne se réunissent afin de savoir comment ils vont s'organiser pour déloger complètement l'occupant sans risquer une contre-attaque. En effet, ils manquent d'informations quant à la force exacte de l'ennemi et aux positions des blindés de l'armée Leclerc. L'attaque est pourtant décidée. Des agents de liaison se chargent alors de réunir 150 hommes environ à Enghien avec pour premier objectif de s'emparer du Thermal. Cette opération leur permettrait alors la libération des gardes mobiles retenus et de grossir ainsi les rangs des FFI et surtout de récupérer leurs armes et celles de leurs gardiens.

Face aux armes ennemies, les FFI doivent ruser, l'attaque de front serait trop risquée. Ils se dispersent autour de l'établissement thermal. Le colonel Larocque et M. Mazaloubeaux accompagnés d'un interprète bluffent l'ennemi en affirmant que le bâtiment est encerclé par 200 FFI bien armés et leur proposent alors de quitter la place sans combat et de les laisser regagner leur unité à Montmorency. Après discussions, les Allemands libèrent les GMR. Le Thermal libéré sert de centre de Résistance.

Des Allemands occupent encore les villas autour du casino. Des combats de rue ont lieu tout l'après-midi du 26. Une à une, toutes les habitations bordant le lac sont nettoyées. Les Allemands retranchés aux abord du casino finissent par abandonner la partie et se replient en camion. Au cours de ces événements, les FFI perdent des hommes. Mais Enghien semble libérée. Pourtant le bruit court que des éléments allemands descendent de Montmorency sur la ville. Des barricades sont édifiées, le PC est installé à l'hôtel de la Paix. La pression monte à Enghien où un détachement léger de la division Leclerc ne se voit pas en mesure d'affronter les forces allemandes venant de Montmorency.

Le 27 au matin, le retour offensif de l'ennemi paraît se préciser. Le commandant allemand de la région de Montmorency parvient à rentrer en communication téléphonique avec le PC des FFI d'Enghien, menaçant alors d'exécuter des otages français. La tentative d'intimidation ennemie ne prend pas. Pourtant à midi, les Allemands passent à l'action. Trois chars arrivent de Montmorency et se dirigent sur Enghien escortés par de l'infanterie d'accompagnement qui mitraille les civils sur son passage. Le PC ne parvient pas à joindre la division Leclerc. Des tanks forcent la barricade de la route de Saint-Leu. La résistance acharnée des FFI embusqués stoppe l'avancé des chars qui pourtant tirent aux canons. Alors que la situation devient désespérée, que les munitions viennent à manquer, des blindés de la division Leclerc entrent dans Enghien. Les chars français "Ouragan" et "Bourrasque" accompagnés d'une auto-mitrailleuse passent à l'action contre les tanks ennemis. Les Allemands, suite à la destruction d'un de leur blindés, sont contraints de se replier sur Montmorency et d'abandonner leurs morts.

A 18 heures, les secours aux blessés s'organisent et les patriotes tentent de stopper l'incendie provoqué par les tirs allemands. Pendant la nuit, des patrouilles FFI traquent les miliciens et les partisans isolés, Allemands ou agents de la cinquième colonne, qui continuent à tirer depuis les fenêtres et les toits. Le 28 au matin, Enghien est enfin libéré. Pourtant l'on se bat encore à proximité, Franconville, Ermont ne seront libérés que dans la soirée.


SOURCES : Vanessa Benech, "la libération d'Enghien" in dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.