Marc Rucart

Légende :

Marc Rucart, représentant du Parti radical au Conseil National de la Résistance

 

Marc Rucart, representative of the Parti radical in the National Council of the Resistance

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Assemblée nationale

Source : © Archives de l'Assemblée nationale Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Marc Rucart naît le 24 juillet 1893 à Coulommiers, en Seine-et-Marne. 
A 17 ans, Marc Rucart fait ses premières armes de journaliste au Briard. Il dirige en 1914 le Progrès du Loiret puis il vient à Paris. Il collabore au Radical, à la Lanterne et au Progrès civique. Il retourne ensuite en province où il devient directeur de la Tribune, le journal de Paul Doumer, puis rédacteur en chef de la République des Vosges. C'est alors, en 1928, qu'il se présente aux élections législatives dans la circonscription d'Epinal, comme candidat du parti radical-socialiste. Il est élu au premier tour.

Député de l'Est où les problèmes de la défense du pays sont ressentis avec une particulière acuité, Rucart suit avec attention les questions concernant l'armée. Il est rapporteur des crédits exceptionnels pour la défense nationale. Son activité ne se borne pas à ce domaine : il est nommé rapporteur général de la commission d'enquête sur les événements du 6 février 1934.

Avocat de formation, il est appelé au gouvernement, au poste de ministre de la Justice, dans les 1er et 2e cabinets Léon Blum (avril 1936-juin 1937 et mars-avril 1938). Il y prend des décrets sur les conditions de nomination des magistrats et sur la responsabilité directe des chefs de parquet vis-à-vis du garde des Sceaux... Il dépose le projet de suppression du bagne et amorce les réformes contre l'enfance délinquante.

Il est ensuite ministre de la Santé publique dans les 3e et 4e cabinets Chautemps (juin 1937-mars 1938) ainsi que dans le 3e cabinet Daladier (avril 1938-mars 1940). Il réglemente la profession d'infirmière, institue des bourses pour les élèves assistantes sociales ; il crée l'Inspection générale de la santé publique, les Conseils supérieurs de l'enfance et de l'hygiène sociale ainsi que le Conseil national de la Croix-Rouge française. Il soumet au Conseil d'Etat un décret créant le carnet de santé. Il crée les primes nationales à la natalité et, ancêtre des allocations familiales, il institue le contrôle des œuvres subventionnées. Il fait voter la loi sur l'accession de la femme aux fonctions d'inspecteur de l'Assistance publique et ouvre aux pupilles de l'Assistance la possibilité de remplir ces fonctions.

En juillet 1940, Marc Rucart ne vote pas les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. A la demande de Max Moulins, il revient à Paris en mai 1943 pour la création du Conseil national de la Résistance dans lequel il représente le parti radical-socialiste. Il rejoint ensuite Londres puis Alger pour siéger en novembre 1943 à l'Assemblée consultative provisoire où il préside la commission des Affaires étrangères. C'est à ce titre qu'il est envoyé à Brazzaville en janvier 1944 pour assister aux délibérations de la conférence coloniale. Il accède ensuite à la présidence du parti radical-socialiste jusqu'à la Libération.

Lorsque l'Assemblée consultative vient siéger à Paris en novembre 1944, Marc Rucart crée le groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste dont il est élu président. Il se porte ensuite candidat en Côte-d'Ivoire aux élections au Conseil de la République le 13 janvier 1947 sur la liste du Rassemblement des gauches républicaines qui remporte les deux sièges à pourvoir ; lui-même obtient 11 voix des 20 suffrages exprimés dès le premier tour du scrutin. A son arrivée au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe RGR et siège aux commissions de la presse et de la France d'Outre-mer.

Marc Rucart était un franc-maçon de haut grade, puisqu'il avait atteint le 33e degré, sommet de la hiérarchie. Initié le 6 février 1916 à Orléans à la loge L'Indépendance relevant de la Grande Loge de France, il est entré en 1925 au Grand Orient de France quand celui-ci s'est implanté dans les Vosges. C'est finalement au Droit humain, seule obédience française mixte, que se déroulera l'essentiel de son activité maçonnique à compter de 1929. Sensible aux «ouvertures» de certains catholiques, il avait contribué directement à la création du climat de compréhension réciproque qui s'est établi depuis entre l'Eglise et la fraction spiritualiste de la franc-maçonnerie. Il était président de l'Association syndicale professionnelle des rédacteurs en chef et membre honoraire du comité central de la Ligue des Droits de l'Homme.
Il était chevalier de la Légion d'honneur.

Marc Rucart s'est éteint le 23 janvier 1964 à Paris.

 

 

Marc Rucart was born July 24, 1893 at Coulommiers, in Seine-et-Marne. At the age of 17, Rucart took up his first arms as a journalist with Briard. He directed in 1914 le Progrès du Loiret and then came to Paris. He collaborated with Radical, à la Lanterne, and Progrès Civique. He then returned to Province where he became director of the Tribune, the journal of Paul Doumer, the editor-in-chief of la République des Vosges. It was then, in 1928, that he presented himself in the legislative elections in the circumscription of Epinal, as the candidate of the Parti Radical-Socialiste. There he was elected to his first term.

Deputy of the East where problems of defense of the country were felt acutely, Rucart followed with particular attention questions concerning the army. He was a reporter who placed a lot of support on national defense. His activity was not limited to this domain however: he was named reporter general of the inquiry commission on the events of February 6, 1934.

As a lawyer, he was called to the government to serve as the Minister of Justice in the first and second cabinets of Léon Blum (April 1936-June 1937). He took decrees on the conditions of magistrate nominations and on the direct responsibility of heads of the Public Prosecutors Department vis-à-vis the guards of the grand seal. He deposed the project for the suppression of the penal colony and initiated the reform against minor delinquency.

He was then Minister of Public Health in the third and fourth cabinets of Chautemps (June 1937-March 1938) as well as in the third cabinet of Daladier (April 1938-March 1940). He regulated the nursing profession, instituting aid for children on social assistance; he created the general inspection for the public health, the Superior Councils of youth and social hygiene as well as the National Council for the Red Cross in France. He defeated a decree at the State Council which would have created tickets for care. He established higher birthrate levels and, as someone who profited from familial allocations, he instituted control over workers pensions.

In July 1940, Marc Rucart did not vote for full powers to Marshal Petain. At the request of Max Moulins he returned to Paris in May of 1943 for the creation of the National Council of the Resistance in which he represented the Parti Radical-Socialiste. He then went back to London and then on to Algiers in order to sit in the November 1943 Provisional Consultative Assembly where he presided over the commission of foreign affairs. It was under that title which he was sent to Brazzaville in January 1944 to attend the deliberations in the colonial conference. He then became the President of the Parti Radical-Socialiste until the Liberation.

When the Consultative Assembly sat at Paris in November 1944, Marc Rucart created the group of radical leftist democrats and radical socialists, of which he was elected president. He then became a candidate in the Ivory Coast for the elections at the Council of the Republic January 13, 1947 on the list of leftist republicans that won two seats of power; he obtained 11 of the 20 suffrages expressed from the first tour of scrutiny. At his arrival at the Palais du Luxembourg, he inscribed himself with the group RGR and sat on the commissions of the press and of France on the other sea.

Marc Rucart was also a high graded French-mason, having attained the 33rd degree, reaching the top of the hierarchy. Initiated February 6, 1916 in Orleans with the Lodge of Independence becoming the Grande Loge de France, he entered the Grand Orient de France when it was implanted in Vosges. Knowledgeable to the “openings” of certain Catholics, he had contributed to the creation of a reciprocal climate comprehension established between the Church and the spiritual fraction of French masons. He was president of the Association of Professional Unions and made Chevalier of the Légion d’Honneur.

Marc Rucart passed away January 26, 1964 in Paris.

 

Traduction : John Vanderkloot


D'après le site Internet de l'Assemblée Nationale et le Dictionnaire des Parlementaires français de 1940 à 1958, sous la direction de Jean Jolly.