Marcel Degliame

Légende :

Marcel Degliame, alias "Fouché", représentant du mouvement Combat au Conseil national de la Résistance à la suite de Claude Bourdet en mars 1944

Marcel Degliame, alias “Fouché”, represented the movement Combat in the National Council of the Resistance (CRN) following Claude Bourdet in March 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Marcel Degliame est né le 23 décembre 1912 à La Cassine dans les Ardennes d'un père bûcheron et d'une mère couturière. Ouvrier bonnetier à Troyes puis à Paris, il se lance très jeune dans le syndicalisme (Confédération générale du travail unitaire, CGTU) et prend des responsabilités importantes à la Fédération nationale des ouvriers du textile.

Membre du Parti communiste depuis 1928, il est emprisonné en 1938 pour avoir organisé des grèves.

Mobilisé en septembre 1939, il est fait prisonnier par les Allemands le 18 juin 1940 à Fougerolles en Haute-Saône. Interné en Allemagne, il s'évade en septembre 1940 mais il est repris au bout de quelques jours.
Conduit au Stalag IV C situé en Europe centrale, il parvient à s'en évader en mars 1941 pour rejoindre, avec sept de ses compagnons d'évasion, la Syrie, après avoir traversé la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, et la Turquie.

Enrôlé dans l'armée du général Dentz, il se fait hospitaliser à Beyrouth et rejoint les Forces françaises libres (FFL) après la campagne de Syrie.

Envoyé en France à sa demande pour organiser la résistance dans les milieux syndicaux, il débarque à Marseille en août 1941 et y prend contact par l'intermédiaire de Claude Bourdet, avec le Mouvement de Libération nationale (qui deviendra Combat), fondé par Henri Frenay.

Il commence ses activités dans les Alpes-Maritimes où il distribue le journal Vérités et est chargé du recrutement, de l'organisation et de la propagande (ROP).

Après avoir rencontré Henri Frenay à Lyon, Marcel Degliame devient l'un des plus importants responsables de Combat. Il s'efforce d'y développer une discipline proche de celle des organisations ouvrières clandestines. Il prendra les pseudos de "Fouché" et "Dormoy".

A l'été 1942, il est arrêté à Draguignan, mais il réussit à s'échapper. Quelques temps plus tard, il s'installe à Lyon et participe à l'édition du journal Combat avec André Bollieret et Jacqueline Bernard. Il fonde également, à la demande d'Henri Frenay, l'Action ouvrière (AO) de Combat dont le but est d'organiser, dans un strict cloisonnement, des opérations de sabotage dans les usines travaillant pour les Allemands. Il agit en liaison étroite avec d'autres responsables du mouvement comme Jean-Guy Bernard et René Hardy. Parallèlement, le mouvement Libération-Sud créé son AO, qui fusionnera avec celle de Combat lors de la constitution des Mouvements Unis de Résistance (MUR).

En 1943, il conserve la même fonction au sein des Mouvements Unis de Résistance puis, en 1944, dans le Mouvement de Libération nationale (MLN) qui succède aux MUR. Sous sa direction, l'Action ouvrière se développe d'abord en zone Sud avant de s'étendre à l'ensemble du territoire national.

Membre du Comité directeur de Combat, Marcel Degliame est également responsable depuis l'été 1943 pour les MUR (puis le MLN) de la commission de l'Action immédiate qui comprend l'Action ouvrière (désormais dirigée par Maurice Kriegel-Valrimont), les groupes francs et la Résistance-fer. Sous ses ordres, ce service participe de façon prépondérante à la diminution de la production industrielle française au service de l'Allemagne. En octobre 1943, Degliame fonde le journal Action, publié jusqu'en 1952.

En 1944, membre du comité directeur du MLN, il participe également à la constitution des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) et représente le mouvement Combat au sein du Conseil national de la Résistance (CNR), après l'arrestation par la Gestapo de Claude Bourdet en mars 1944. Partisan de l'action immédiate et de la lutte armée, il rejoint les rangs des insurrectionnels au sein du CNR.

Au printemps 1944, il est en outre chef national de l'Etat-major des Corps francs de la Libération (CFL) qui regroupent l'Armée secrète (AS), les groupes francs, Résistance-fer et les maquis du MLN. Délégué par le Comité d'Action de la Résistance (COMAC), il occupe aussi les fonctions de délégué général des FFI pour la zone Sud. Au printemps 1944, depuis Londres, le général Koenig lui confère le grade de lieutenant-colonel en raison des fonctions importantes qu'il remplit et qui l'obligent à parcourir la France en tous sens jusqu'au débarquement allié en parfaite entente avec le délégué militaire de zone Sud, Maurice Bourgès-Maunoury.

Il prend également sous ses ordres les opérations militaires aboutissant à la libération de Lyon, le 3 septembre 1944.

Après la guerre, Marcel Degliame est délégué à l'Assemblée consultative provisoire et secrétaire de la Commission de la Défense. A ce titre, il s'occupe de l'intégration des FFI dans la 1ère Armée commandée par le général de Lattre de Tassigny. Il occupe également les fonctions de Gouverneur militaire du district de Constance, zone française d'occupation en Allemagne jusqu'en 1948.
Il quitte le Parti communiste français en 1952.

Après une carrière aux usines d'aviation de la SNECMA (Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation), il s'oriente vers le théâtre, devient administrateur et codirecteur du Théâtre de Babylone de 1951 à 1956. Il crée alors la société de production "Les films d'aujourd'hui" et entre à l'ORTF (Office de Radio Télévision Française) où il oeuvre au service des coproductions.

Marcel Degliame est décédé le 7 septembre 1989 à Loches (Indre-et-Loire). Il a été incinéré à Esvres-sur-Indre.

Décorations :
- Officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946
- Commandeur de l'Ordre National du Mérite
- Croix de Guerre avec palmes
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille des Evadés  
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.

 

Marcel Degliame 

Marcel Degliame was born December 23, 1912 at La Cassine in the Ardennes to a father who was a butcher and a mother who worked as a dress-maker. Opening a hosiery at Troyes and then in Paris, he involved himself at a very young age with the unions (Conféderation Générale du Travail Unitaire, CGTU) and took on important responsibilities for the National Federation of Textile Weavers.

He was a member of the Communist Party starting in 1928 and was imprisoned in 1938 for having organized strikes.

In September of 1938 Degliame was mobilized to war. On June 18, 1940 he was made prisoner by the Germans at Fougerolles in Haute-Saône. Sent to a camp in Germany, he escaped in September of 1940 but was recaptured a few days later. Moved to Stalag IV C situated in central Europe, he proceeded to escape again in March 1941 to rejoin, with seven other escapees, Syria, after traversing Czechoslovakia, Hungary, Romania, and Turkey.

Enrolled in the army of General Dentz, he was hospitalized at Beyrouth and rejoined the Free French Forces (FFL) after the campaign in Syria.

Sent to France in order to organize the resistance with the unions, he left for Marseille in August 1941 and took contact with an intermediary of Claude Bourdet in the movement of Libération National (which would become Combat) founded by Henri Frenay.

After having met Frenay at Lyon, Marcel Degliame became one of the most important people responsible for Combat. He made an effort to develop a discipline close to the clandestine workers organizations. He would take the pseudonyms “Fouché” and “Dormoy”.

In the summer 1942, he was arrested at Draguignan, but managed to escape. Later on, he installed himself in Lyon and participated in the publishing of the newspaper Combat with André Bollieret and Jacqueline Bernard. He also founded, at the request of Henri Frenay, the Action Ouvrière (AO) of Combat whose goal was to organize, under strict isolation, operations of sabotage in the factories which worked for the Germans. He took action in close contact with the others responsible for the movement such as Jean-Guy Bernard and René Hardy. At the same time, the movement Libération-Sud created an AO which combined with that of Combat after the constitution of United Movements of the Resistance (MUR).

In 1943, he held the same position within the MUR and then, in 1944, in the Movement of National Liberation (MLN) which succeeded the MUR. Under his direction, AO developed first in the southern zone before spreading throughout the entirety of France.

As a member of the Directing Committee of Combat, Marcel Degliame was also responsible, starting in the summer 1943, for the MUR’s (and then the MLN’s) Commision for Immediate Action that worked alongside the AO (now directed by Maurice Kriegel-Valrimont), other resistance groups or maquis, and the Résistance-Fer. Under his orders, the service participated principally in the blocking of French manufacturing which was serving the Germans. In October 1943, Degliame founded the newspaper Action, published until 1952.

In 1944, as a member of the director’s committee of MLN, he also participated in the constitution of the French Forces of the Interior (FFI) and represented the movement Combat within the National Council of the Resistance (CNR) after the arrest of Claude Bourdet by the Gestapo in March 1944. In favor of immediate action and of a fighting army, he rejoined the ranks of insurrectionists within the CNR.

In spring 1944, he was made the other national head of French State Body of Liberation (CFL) which brought together the Armée Secrète (AS), the resistance groups, Résistance-Fer, and the maquis de MLN. Delegated by the Action Committee of the Resistance (COMAC), he also occupied the functions of general delegate of the FFI for the southern zone. Later, General Koenig conferred on him the rank of lieutenant-colonel in order to carry out important functions. This obliged him to travel across France, just up until the Allied landing at Normandy, in perfect understanding with the military delegate of the southern zone, Maurice Bourgès-Maunoury.

Under his orders, Degliame undertook the military operation of completing the liberation of Lyon September 3, 1944.

After the war, Marcel Degliame was a delegate in the Consultative Provisional Assembly and secretary of the Defense Commission. As such, he presided over the integration of the FFI into the 1st Army commanded by General de Lattre de Tassigny. He also functioned as the Military Governor of the District of Constance in the French zone of the occupation of Germany until 1948. In 1952 he left the French communist party.

After a career in aviation factories of the SNECMA (National Society for the Study of Construction of Aviation Motors), he oriented himself towards the theatre, becoming administrator and co-directeur of the Theatre of Babylone from 1951 to 1956. He then created the production company “Les Films d’Aujour’hui” and entered the ORTF (Office de Radio Télévison Française) where his work was used in co-productions.

Marcel Degliame died September 7, 1989 in Loches (Indre-et-Loire). He was cremated at Esvres-sur-Indre.

Decorations

Officier de la Légion d’Honneur

Compagnon de la Libération—decreed January 18, 1946

Commander de l’Ordre National du Mérite

Croix de la Guerre with distinction

Médaille de la Résistance

Médaille des Évadés

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.

 

Traduction : John Vanderkloot 

 


D'après le site Internet du Musée de l'Ordre de la Libération et le Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006.