Fernand Crouau et la compagnie Abel

Légende :

Ce portrait du capitaine Fernand Crouau a été pris en octobre 1944 à Modane alors qu’il faisait partie de la demi-brigade de la Drôme, dont il arbore l'insigne

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Octobre 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Fernand Crouau (capitaine Abel) est né le 1er août 1905 à Cenon (Gironde). Officier de réserve, il est professeur au collège technique de Romans.

Comme de nombreux enseignants romanais, il s'engage dans la Résistance.

Il commande, à partir de l’été 1943, la compagnie civile de Villard-de-Lans, puis à compter de mai 1944, la compagnie civile de Romans qu’il contribue à organiser dans la clandestinité.

À la mobilisation de cette compagnie (3e compagnie du maquis du Vercors), le 9 juin 1944, il prend position avec environ 400 volontaires à la Balme-de-Rencurel et participe aux opérations du Vercors.

Il participe aux combats de la libération de Romans le 22 août et est nommé "intendant de police" le 24 août par le comité de libération de la ville.

Le 28 août, il est nommé adjoint au commandant Philippe Fajardot (Phi-Phi), commandant du secteur nord de la Drôme et de la place de Romans-Bourg-de-Péage.

Il est désigné capitaine adjudant-major du 1er bataillon de la demi-brigade de la Drôme qui part combattre en Maurienne le 21 septembre 1944. Il assure le commandement de ce bataillon du 25 octobre au 6 décembre. Il est ensuite chargé d'assurer la direction de la police militaire à Romans-Bourg-de Péage par le colonel commandant la subdivision de Valence.


Maurice Bleicher

Contexte historique

La création de la compagnie Abel

En juin 1943, le lieutenant Alain Le Ray (Bastide, Rouvier), chef militaire du maquis, propose d’en finir avec l'immobilisme des camps de réfractaires établis dans le Vercors, chacun lié à son village nourricier, pour y substituer des unités mobiles divisées en trentaines, auxquelles s’ajouteront des compagnies dites « civiles », réservistes du maquis, également divisées en trentaines, dans les communes du massif (Villard-de-Lans et pays du Royans), mais aussi à Grenoble et dans la région de Romans-sur-Isère. Ces sédentaires se voient confier un double rôle : renseignement, alerte, ravitaillement des réguliers du maquis et mise sur pied immédiate à la demande, en vue des missions du moment.

Le comité de combat du Vercors va ainsi initier la création clandestine de quatre compagnies civiles composées de sédentaires, demeurant à leur domicile mais destinées à être mobilisées le jour J. Deux compagnies doivent être recrutées sur le massif et deux à l’extérieur.

C’est dans ce cadre qu’en juin-juillet 1943, le docteur Samuel (Ravalec, Jacques), membre du comité de combat, demande à André Vincent-Beaume (Sambo), chef de la Résistance du canton de Bourg-de-Péage, de recruter dans les cantons de Romans, Bourg-de-Péage et Saint-Donat-sur-L’Herbasse, une compagnie de 235 volontaires pour renforcer les camps du Vercors lorsque l’ordre de mobilisation sera donné.

André Vincent-Beaume commence aussitôt le recrutement de cadres et de volontaires. Il organise sa compagnie, qui prend l’appellation de 3e compagnie de l’unité W (pour Wolfram, nom de code du Vercors) à partir d’un groupe de professeurs et d’instituteurs syndicalistes, officiers de réserve, sympathisants ou membres de la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière), de surcroît anciens condisciples de l’Ecole normale de Valence.

Le recrutement s’effectue rapidement ; dans les ateliers, usines, bureaux, entre camarades, collègues, membres du club de rugby, d’aviron, dans les familles, parmi les patients d’un médecin, d’un dentiste… Il se poursuivra durant les mois qui suivent.

Des séances clandestines d’instruction en matière d’armement sont organisées au domicile de certains résistants. Le dimanche, des volontaires partent dans le Vercors pour suivre une instruction militaire dispensée par les cadres des camps. D’autres font de longues marches dans le Vercors qui, outre l’exercice physique, leur permettent de se familiariser avec les lieux, ce qui leur sera extrêmement utile dans les mois à venir.

En avril 1944, le capitaine Narcisse Geyer (Thivollet), nouveau chef militaire du Vercors, apprend à André Vincent-Beaume que la compagnie de Romans prendra sans doute position en zone nord du Vercors.

En mai, Fernand Crouau (Abel), professeur au collège technique de Romans, lui succède en tant que commandant de la compagnie.


La mobilisation

Dans la soirée du 8 juin, le lieutenant-colonel Marcel Descour (Bayard, Périmètre), chef d’état-major FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) de la région R1, ordonne au chef d’escadrons Huet (Hervieux), nouveau chef militaire du maquis, de mobiliser le Vercors. Bien que le Vercors ne soit censé intervenir qu'au moment d'un débarquement dans le Midi de la France, le lieutenant-colonel Descour considère que l'ordre de mobilisation générale a été donné.

Dans la nuit, celui-ci prépare les instructions. Toutes les unités formées en secret par le comité de combat du Vercors recevront l’ordre n°1 de se rassembler en des points du massif fixés à l’avance. Le 9 juin à midi, Fernand Crouau reçoit par estafette motocycliste le message suivant : « Mobilisation immédiate. Mission : verrouillage de La Balme-de-Rencurel. Liaison demain à 6 heures au pont de la Goule Noire. Hervieux. P.C. minuit ».

L’ordre de mobilisation est transmis aux hommes de la compagnie.

À 17 heures, les volontaires, arrivant de tous les quartiers des deux villes, se rassemblent dans l’enthousiasme sur la place de la gare de tramway de Bourg-de-Péage. Dans une grande animation et au milieu de nombreux curieux en ce jour de marché, environ 400 hommes partent à bord de camions à gazogène en plusieurs convois échelonnés entre 17 h 30-18 h et 19 h 30 et atteignent La Balme-de-Rencurel.

Dans la soirée, les hommes sont répartis en sections, perçoivent leurs premières armes et prennent position autour de La Balme. Dans le village, on organise le ravitaillement et les divers services. Le lendemain matin 10 juin, à 6 heures, le capitaine Crouau se rend au pont de la Goule Noire, où le commandant Huet le rejoint. Il lui rend compte de l’accomplissement de la mission et de son besoin immédiat en armes.


Le Vercors

La compagnie Abel a pour mission la défense de la vallée de la Bourne, de Pont-en-Royans jusqu’aux ponts de la Goule Noire et de Valchevrière.

Des postes de garde sont positionnés le long de la vallée. Le poste le plus avancé à l’ouest est installé à Pont-en-Royans et le plus avancé à l’est est chargé de défendre le pont de la Goule Noire, le pont de Valchevrière et la route de Villard-de-Lans.

Mille tâches absorbent les maquisards et une activité fiévreuse règne dans le village : incorporation des volontaires qui continuent à affluer après le 9 juin, réception des parachutages, distribution des armes, liaisons, renseignement…

Dès le 10 juin, les hommes reçoivent une instruction militaire, notamment à la ferme des Glénats et s’entraînent au combat et au tir. Des instructeurs, dont les Américains de l’Operational Group Justine parachutés dans le Vercors le 29 juin et des gendarmes de Saint-Marcellin, viendront plus tard les former au maniement des armes parachutées qu’ils vont percevoir (fusils, pistolets-mitrailleurs, fusils-mitrailleurs, grenades Gammon, bazookas).

Après l’offensive allemande du 13 juin, des renforts sont acheminés vers Saint-Nizier. Pour garnir ceux-ci, le commandant Huet estime qu’il peut retirer cent hommes à la compagnie Abel. À 4 heures, le capitaine Crouau annonce l’envoi d’un renfort de cent hommes. Mais, la compagnie manquant encore cruellement d’armes, seuls soixante hommes n’ayant perçu que trois grenades chacun peuvent partir de La Balme. Ils vont percevoir à Saint-Nizier des armes parmi celles parachutées la veille.

Le 15, vers 5 heures - 5 heures 30, après un pilonnage d’artillerie de 155 mm, les Allemands attaquent. Très vite, le combat prend un caractère d’extrême violence. Les infiltrations ennemies se font plus profondes. Les maquisards s’accrochent au terrain et plusieurs contre-attaques sont tentées par les différentes unités engagées, dont le détachement de la compagnie Abel. Mais les maquisards sont à peine 300, étirés sur un front de quatre kilomètres, contre environ 1 200 à 2 000 soldats de la Wehrmacht, biens armés et entraînés et appuyés par de l’artillerie. Les combats se poursuivent jusqu’à environ 10 heures. À ce moment, voyant la menace de débordement se préciser sur sa gauche, le commandant Huet donne l’ordre de repli.

Jusqu’au 19 juillet, la compagnie, qui contribue à reformer, avec la compagnie Philippe, le 12e bataillon de chasseurs alpins, va connaître de nombreux mouvements de personnels. 52 volontaires ou appelés vont la rejoindre. 16 hommes vont y être mutés. 78 hommes vont la quitter pour regagner d'autres unités.

Ces semaines vont être mises à profit par le capitaine Crouau pour consolider la défense de son secteur de responsabilité : renforcement des postes de surveillance, récupération d’armes parachutées, liaisons, renseignement sur les mouvements des troupes allemandes et des miliciens…



L’attaque du maquis et la dispersion

Le maquis du Vercors représente pour les Allemands une menace importante sur la sécurité de leurs voies de communication dans la vallée du Rhône et ses bordures.

À compter du 20 juillet, des renseignements recueillis par les maquisards relatifs à d’importants mouvements de troupes allemands autour du Vercors ainsi que des passages de plus en plus fréquents des avions allemands d’observation Fieseler Fi 156 Storch, sont des signes avant-coureurs de l’offensive qui se prépare contre le maquis. Autour du massif s’étend un cordon de surveillance. Des barrages sont établis sur toutes les routes d’accès. La compagnie Abel est mise en état d’alerte. Elle a pour mission de défendre la vallée de la Bourne contre toute attaque lancée à partir du Royans.

Le Vercors est maintenant complètement encerclé.

Le 21 juillet, l'attaque contre le Vercors est lancée par la 157. Reserve-Division. 11 000 à 12 000 Allemands, dont 8 000 de cette division attaquent le Vercors.

Toutes les voies de communication sont harcelées par les avions ennemis qui, à basse altitude, mitraillent les routes et les agglomérations.

6 heures, une colonne allemande forte d’environ 2000 hommes débouche de Saint-Nizier et se dirige vers Lans. À l’issue de rudes combats menés par les maquisards, Villard-de-Lans est atteint à 11 heures et à midi, l’avant-garde allemande occupe Corrençon. Autrans tombe à 17 heures. Les Allemands ont ainsi atteint un objectif important en coupant les éléments français opérant au nord de la Bourne, dont la compagnie Abel, de ceux agissant dans la région de Corrençon au sud de la rivière.

À La Balme-de-Rencurel, une section reçoit l’ordre de se porter à Pont-en-Royans à 6 h 30. Peu après, elle est rembarquée et dirigée vers la Croix-Perrin. Postés sur une crête, les hommes observent les Allemands prendre position du côté de Lans. À 20 heures, ils reçoivent l’ordre de retourner à La Balme-de-Rencurel pour contribuer à la mise en défense du village. Des éléments de la compagnie Abel sont envoyés en renfort pour consolider les lignes de défense tenues notamment par la compagnie Goderville. Ainsi, la section du sous-lieutenant Chazalon (William) est envoyée en renfort à Saint-Martin-en-Vercors. Le capitaine Costa de Beauregard (Durieu), chef de la zone nord du Vercors, la met à disposition du capitaine Prévost (Goderville) dont elle rejoint le PC à Herbouilly. La section de trente hommes, dotée de deux fusils-mitrailleurs, prend position en arrière de Corrençon, avec pour mission d’assurer la défense d’un front de trois kilomètres.

Le 22 juillet, les chasseurs de montagne allemands achèvent la conquête de la zone située au nord de la Bourne et prennent à revers Rencurel.

Au pas de la Balme, un groupe de maquisards chargé d’empêcher les Allemands de pénétrer sur le massif par les sentiers venant de Corrençon et de Château Bernard est attaqué par une colonne ennemie. Trois membres de la compagnie Abel tombent en combattant.

Le 23 juillet, d'autres éléments de la compagnie Abel sont envoyés au Pas de la Sambue et au Pas de l’Àne pour défendre les voies d’accès. Vers 13 heures, les Allemands rompent le dispositif de défense. À 17 heures, l'ordre de dispersion du chef d’escadrons Huet est transmis à la compagnie Abel. À 18 heures, la Goule Noire étant menacée de débordement par Valchevrière et la Haute Valette, le capitaine Crouau donne l'ordre à la compagnie de gagner la forêt des Coulmes avec, comme premier point de ralliement, la Goulandière. Le lieutenant Bleicher (Fred) part immédiatement à l'avant-poste de Pont-en-Royans pour ramener le détachement qui s'y trouve. De retour à La Balme à 21 heures, les hommes partent avec armes, munitions, ravitaillement et véhicules vers 23 heures. Durant la nuit, afin d'éviter l'irruption des Allemands, le lieutenant Lallemand et Aimé Tézier (Maurice) font sauter le pont de la Goule Noire sous le feu de l’ennemi. Le pont de Valchevrière et les deux tunnels sur la route de La Balme et de Saint-Martin sautent également.

Le 24 juillet, le capitaine Crouau donne l'ordre de défendre les routes de Rencurel, Pétouze, Le Charmeil.

Le 25 juillet, un groupe d’hommes de la compagnie Abel fait sauter le pont enjambant la Bourne à Pont-en-Royans. Ils se replient dans la nuit sur Presles.


Répression et exactions

Méthodiquement, les Allemands ratissent le Vercors et se livrent à de violentes exactions. Après avoir sillonné toutes les routes, fouillé les villages, les fermes isolées, les avoir souvent pillés et incendiés, exécuté des civils, les soldats battent la forêt. Ils suivent les haies et les sentiers sans toutefois s’aventurer dans la profondeur des bois.

C'est alors que commence une période démoralisante pour les hommes : se cacher, ne pas tirer. Les défections sont rapidement nombreuses. Étant donné le réseau serré que l'ennemi maintient le long de la vallée de l'Isère, il s'avère impossible de se glisser entre les mailles. Le ravitaillement précaire, les réserves de nourriture ayant été découvertes par les Allemands, l'insuffisance d'eau, l'énervement consécutif à la présence de l'ennemi, l'inaction, altèrent rapidement le moral des hommes et, la plupart du temps sans consulter leurs chefs directs, beaucoup cherchent par une descente sur la plaine un salut précaire. D’autres hommes, qui occupent des avant-postes en petits détachements se retrouvent isolés et sans consignes et tentent également de quitter le Vercors.

Mais plusieurs maquisards de la compagnie Abel sont malheureusement interceptés par les Allemands. Deux sont tués au combat à Malleval, vingt-trois sont fusillés par les Allemands ou les miliciens, notamment à la grotte de La Luire, à Saint-Barthélémy-du-Guâ, à Beauvoir-en-Royans, à Miribel-Lanchâtre, à Saint-Nazaire-en-Royans. Onze réussissent à faire admettre qu’ils ne sont pas des maquisards et sont internés puis transférés en Allemagne. Deux sont portés disparus.

À la fin du mois de juillet, dans la forêt des Coulmes, il ne reste plus que soixante-dix hommes environ de la compagnie Abel qui ont réussi à surmonter les difficultés matérielles et morales. Conscient de l’absence criante de ravitaillement, le capitaine Crouau donne l'ordre de se fractionner par petits groupes de cinq à dix maquisards et de passer dans la plaine dès que possible. La plupart des hommes attendent le départ des Allemands qui débute dans la nuit du 4 au 5 août.

La Libération

Le 15 août, l'opération Dragoon est déclenchée et les troupes alliées et françaises débarquent en Provence.

Les maquisards rescapés du Vercors se réorganisent et, en liaison avec les FFI de l'Isère et de la Drôme, multiplient les embuscades contre les troupes allemandes qui entament leur retraite vers le nord à compter du 18 août.

Vers le 20 août, le capitaine Crouau se met à la disposition du commandant Vuchot (Noir), chef du 1er bataillon AS (Armée secrète) Drôme Nord. Bien que la dispersion des hommes depuis le Vercors n’ait pas permis la reconstitution formelle de la compagnie Abel, nombreux sont les membres de cette compagnie qui vont participer aux combats de la libération de Romans le 22 août, notamment aux attaques contre le collège classique et la caserne Bon. Deux anciens de la compagnie sont tués pendant les combats.

Plusieurs anciens de la compagnie Abel vont se voir confier des responsabilités dans Romans nouvellement libérée, au sein des autorités civiles comme des autorités militaires.

Roger Raoux (Morgan) est nommé administrateur de Romans, Pierre Dornic, membre du comité de libération, représentant du Front national et Pierre Cuminal, secrétaire général adjoint de la mairie de Romans.

Le capitaine Crouau sera nommé, dans les premiers jours de septembre, adjoint au commandant du secteur Drôme Nord et de la place de Romans-Bourg-de-Péage, et le lieutenant Bleicher chef du 2e bureau.

Après le retour des Allemands à Romans et Bourg-de-Péage le 27 août, durant lequel deux anciens de la compagnie sont tués, les deux villes sont définitivement libérées le 30 août.

Pour les anciens de la compagnie Abel comme pour leurs camarades des autres unités du Vercors et des maquis de la Drôme, c’est à nouveau l’heure du choix. Des hommes vont être démobilisés et rentrer dans leurs foyers : des jeunes, des soutiens de famille, des agriculteurs, des étudiants et bien sûr les blessés.

Certains vont s’engager dans le bataillon de sécurité en cours de formation qui dépend de la subdivision militaire commandée par le colonel Arnaud.

D’autres enfin, choisissent de poursuivre le combat.

Des anciens de la compagnie Abel vont s’engager dans le 11e régiment de cuirassiers qui quitte Romans le 11 septembre pour aller combattre dans les Vosges et en Alsace jusqu’en février 1945. Trois seront tués à Lure, à Besançon et à Sélestat.

D’autres anciens de la compagnie Abel vont choisir de s’engager au sein de la 2e demi-brigade de la Drôme. Ils vont contribuer à en former le 1er bataillon (bataillon Phi-Phi). Le capitaine Crouau fera fonction de capitaine adjudant-major avant d’en prendre le commandement le 25 octobre.

Le bataillon est officiellement formé le 18 septembre et quitte Romans le 21. Il combat en Haute-Maurienne jusqu’en novembre. Il contribue ensuite à former le 159e régiment d’infanterie alpine qui assure la défense de Strasbourg jusqu'au 23 février 1945 puis rejoint les Alpes et pénètre en Italie à la fin du mois d’avril.

En 1945, environ 270 anciens membres de la compagnie Abel se retrouveront au sein de la section de Romans-Bourg-de-Péage de l’Amicale des Pionniers du Vercors et feront perdurer les liens d'amitié forgés tant dans les jours sombres, que dans les jours glorieux du maquis.


Maurice Bleicher, « La compagnie Abel - Romans-sur-Isère - Bourg-de-Péage - maquis du Vercors - 1943-1944 », in bulletin Le Pionnier du Vercors, numéro spécial 2012, ANPCVV (étude d'une soixantaine de pages).