Emile Bollaert

Légende :

Emile Bollaert, préfet, délégué général du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) auprès du Conseil National de la Résistance

 

Prefect and General Delegate of the French Comittee for the National Liberation (CFLN) with the National Council of the Resistance Emile Bollaert

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Né à Dunkerque le 13 novembre 1890 dans une famille de musiciens, Emile Bollaert obtient sa licence en droit et opte en 1913 pour l’administration qu’il rejoint comme attaché de cabinet du préfet du département du Nord.

Officier de chasseurs alpins pendant la guerre de 1914-1918, il y gagne la légion d’honneur et cinq citations.

Entré dans la carrière préfectorale en 1919, il occupe divers postes en départements (Loire, Gers, Aube, Vaucluse, Finistère, Haute-Marne, Vosges, Maine-et-Loire) puis, radical-socialiste, devient chef de cabinet d’Edouard Herriot. De 1932 à 1934, il est directeur général des Beaux-Arts.

En 1934, il est préfet du Rhône où il retrouve Edouard Herriot, maire de Lyon. Le 25 septembre 1940, il refuse de prêter serment au maréchal Pétain et se fait révoquer. Il ne demande aucune compensation à l’Etat et occupe alors un emploi de courtier d’assurance. Surveillé à Lyon, il tente de rentrer à Paris mais n’ayant pas d’autorisation, il doit attendre avril 1941 pour obtenir un ausweiss lui permettant de gagner la capitale. En 1942, il est désigné comme futur préfet de Police, puis comme commissaire à l'Intérieur à la Libération.

Dans la Résistance, sous le pseudonyme de «Beaudoin», il est nommé par le général de Gaulle, le 1er septembre 1943, délégué général du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) auprès du Conseil National de la Résistance présidé par Georges Bidault depuis l’arrestation de Jean Moulin.

Fin septembre 1943, il retrouve à Paris Pierre Brossolette, chargé de l'aider dans sa prise de fonctions. Emile Bollaert fait alors l'apprentissage de son difficile rôle de Délégué général face aux mouvements de résistance, aidé par ses adjoints, Claude Bouchinet-Serreulles et Jacques Bingen. Appelé à Alger pour rencontrer le général de Gaulle, il s'embarque en février 1944 avec Brossolette et 27 autres passagers à la Pointe de Penmarch; le bateau fait naufrage, il est arrêté près d'Audierne le 3 février 1944 par les Allemands en compagnie de Brossolette.

Il est transféré à Rennes puis à Fresnes le 19 mars, toujours avec Pierre Brossolette. Interrogé comme Pierre Brossolette, qui se donnera la mort le 22 mars 1944 après avoir été torturé au siège de la Gestapo, avenue Foch, il quitte la France par le convoi du 15 août 1944 pour l'Allemagne. Il arrive le 20 août 1944 à Buchenwald. Il est transféré à Dora le 3 septembre 1944. Le 5 avril 1945, il est transféré à Bergen-Belsen où il est élu délégué des 60 000 détenus à la libération du camp par l'Armée britannique le 15 avril 1945. Rapatrié le 29 avril 1945, il est nommé Commissaire de la République pour l'Alsace le 1er juin 1945.

Rapatrié en 1945, il est désigné comme commissaire de la République à Strasbourg. Le 5 mars 1947, il est nommé par Paul Ramadier haut-commissaire de la République en Indochine à la suite de l’amiral Thierry d’Argenlieu. Il tente d’engager des négociations avec Hô Chi Minh qui repousse les conditions françaises d’armistice. Il offre la «liberté» au Vietnam, au Cambodge et au Laos, dans le cadre de l’Union Française. Il négocie par la suite avec Bao Dai lors des entretiens de la baie d’Along. En 1948, les accords de la baie d’Along reconnaissent l’indépendance du Vietnam et le droit à l’unité des trois «Ky» (Tonkin, Annam, Cochinchine) et ont pour conséquence le rétablissement de Bao Dai à la tête de l’Etat. Le 20 octobre 1948, Léon Pignon succède à Emile Bollaert en tant que haut-commissaire en Indochine. De 1949 à 1960, Emile Bollaert est président de la Compagnie Nationale du Rhône jusqu'à sa retraite en 1960. Il meurt le 18 mai 1978 à Paris.

 

Décorations :
Grand Croix de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945, Croix de Guerre 1914-1918 (5 citations), Croix des TOE (théâtres d'opérations extérieures), Médaille de la Résistance avec rosette, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres, Commandeur de l'Ordre des Palmes Académiques, Officier du Mérite Agricole.

 

Publications : 
Sur la voie de l’Union Française, 1948 et Guerre et Paix en Indochine, 1950.

 

 

Born in Dunkerque on November 13th 1890 to a family of musicians, Emile Bollaert obtained his law degree and opted in 1913 join the administration as a prefect for the department of the North.

Officer of Alpine troops during World War from 1914-1918, he won the Legion of Honor and five citations.

Entering into the prefect profession in 1919, he held a variety of posts in departments ranging from the Loire, Gers, Aube, Vaucluse, Finistère, Haute-Marne, Vosges and Maine-et-Loire before becoming, as a radical socialist, head of the Edouard Herriot Cabinet. From 1932 to 1934, he was General Director of the Beaux-Arts.

In 1934, he was prefect of the Rhone where he once again found Edouard Herriot, mayor of Lyon. On September 25th 1940, he refused to give his loyalty to Marshal Pétain and he resigned. The State did not require any compensation and he becomes an insurance broker. Watched in Lyon, he tried to return to Paris but he had to wait for authorization until April 1941 when he could finally obtain an ausweiss that gave him access to the capital. In 1942, he was designated as the future prefect of Police then as the Internal Commissioner of the Liberation.

In the Resistance, under the alias of “Beaudoin,” he was nominated by General de Gaulle, on September 1st 1943, as Delegate General of the Comité Français de Libération Nationale (French Committee for the National Liberation) with the Conseil National de la Résistance (National Council of the Resistance, CNR) headed by Georges Bidault since the arrest of Jean Moulin.

At the end of September 1943, he reconnected in Paris with Pierre Brossolette, who was charged with helping him in his role. Emile Bollaert began the process of learning his difficult role of Délégué général facing the resistance movements, helped by his advisors, Claude Bouchinet-Serreulles and Jacques Bingen. Called to Algiers to meet General de Gaulle, he left in February 1944 with Brossolette and 27 other passengers to the Pointe de Penmarch; when the boat was wrecked, he was arrested near Audierne on the 3rd of February in 1944 by the Germans along with Brossolette.

He was transferred to Rennes, then Fresnes on March 19th, always in the company of Brossolette. Interrogated like Pierre Brossolette, who died on March 22nd 1944 after having been tortured at the Gestapo Headquarters on avenue Foch, he left France with a convey going to Germany on August 15th 1944. He arrived August 20th in Buchenwald and was transferred to Dora on the 3rd of September. On April 5th 1945, he was transferred to Bergen-Belsen where he was elected the delegate of 60 000 detainees after the liberation of the camp by the British Army on April 15th 1945. After returning to France on April 29th 1945, he was appointed Commissaire de la République for Alsace in Strasbourg on June 1st of that year. March 5th 1947, he was nominated by Paul Ramadier as the High Commissioner of the Republic in Indochina following the resignation of Thierry d’Argenlieu. He tried to engage in negotiations with Ho Chi Minh who refused the French conditions for an armistice. He offered the ‘liberation’ of Vietnam, Cambodia and Laos in the name of l’Union Française (the French Union). Subsequently, he negotiated with Bao Dai during the discussion of Halong Bay. In 1948, the Halong Bay Accords recognized the independence of Vietnam and the right to unify the three ‘Ky’ (Tonkin, Annam and Cochin China) which consequently resulted in the reinstatement of Bao Dai as Head of State. On October 20th 1948, Léon Pignon succeeded Emile Bollaert as High Commissioner in Indochina. From 1949-1960, was president of the Compagnie Nationale du Rhone until he retired in 1960. He died on May 18th 1978 in Paris.

Decoration:

Grand Cross of the Legion of Honor, Company of the Liberation – decreed October 16th 1945, Cross of the War of 1914-1918 (5 citations), Cross of the TOE (théâtres d’operations extrérieures, oversea fronts), Medal of the Resistance with rosette, Cross of Voluntary Combat for the Resistance, Commander of the Order of Arts and Letters, Commander of the Order of Academic Palms, Officer of Agricultural Merit. 


D'après le site Internet du Sénat.

Site Internet consacré à Emile Bollaert, animé par Alain Bollaert, son fils cadet.

Traduction : Gabrielle Ciceri.