Entrée des Français à La Rochelle et Saint Trojan

Genre : Image

Type : FIlm

Source : © Institut national de l’audiovisuel Droits réservés

Détails techniques :

Film noir-et-blanc. 
Durée : 8 minutes

Date document : Janvier 1945

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Rochelle

Ajouter au bloc-notes

Analyse média



Images des soldats et blindés français à La Rochelle, sur les routes à Saint Pierre d'Oléron et à Saint Trojan . Le général René de Larminat est accueilli en libérateur dans la région. Un chef de la milice est arrêté et des prisonniers allemands se déplacent en colonnes.


Source : Site internet ina.fr

Contexte historique

Septembre 1944 à mars 1945 : des combats meurtriers sur le front de La Rochelle

Les troupes françaises, après avoir investi les quatre cinquièmes du département en une dizaine de jours, rencontrent à la mi-septembre une résistance allemande plus forte et mieux organisée à l'approche de La Rochelle et Royan. Dans le secteur de La Rochelle, les deux lignes définies par l'accord intervenu le 20 octobre entre le colonel Adeline et le vice-amiral Schirlitz délimitent une sorte de no man's land sans exclure l'éventualité de combats dans cette zone. En dehors d'embuscades et de rencontres de patrouilles peu importantes, mais fréquents, ainsi que tirs sporadiques, on dénombre plusieurs attaques allemandes et tirs français. La dernière étant l'opération "mousquetaire" quelques jours avant la Victoire.

Les attaques allemandes
La première a lieu à Ferrières le 16 septembre. Il semble que le commandement allemand ait voulu mettre un terme à des incursions de patrouilles en réoccupant Ferrières et un hameau voisin avec la volonté bien établie de "faire un exemple" à l'intention des combattants des maquis et de la population civile. Il s'est agi en fait d'une action de représailles tout à fait contraire aux lois de la guerre. Plusieurs civils, dont le maire, furent abattus et, après le départ des Allemands, on découvrit les corps de treize soldats tués, certains d'entre eux abominablement mutilés. Les attaques suivantes sont d'un tout autre ordre. Contrairement à celle de Ferrières, elles ne sont pas improvisées. Elles ont été étudiées dans les moindres détails et elles font appel à des troupes beaucoup plus nombreuses appuyées par l'artillerie et des voitures blindées. On peut décompter six attaques de ce genres :
1) Charron, le 5 octobre avec 1 300 hommes ;
2) Aigrefeuille, le 9 octobre ;
3) Ballon le 4 novembre avec 1 600 hommes ;
4) Aigrefeuille, le 25 novembre avec 2 000 hommes ;
5) Marans, le 15 janvier avec 1 600 hommes ;
6) Saint-Jean-de-Liversay, le 1er mars avec un contigent du même ordre.
Le processus des attaques est toujours le même. Le colonel Adeline le décrit en ces termes : "Il (l'ennemi) attaque le matin en force avec l'appui de son artillerie, sur un front de deux à trois kilomètres. Occupe deux ou trois localités, enlève tous les stocks et tous les animaux, puis il se replie le soir ou le lendemain." Dans la première phase de ces opérations, celle de l'enveloppement, les Allemands font en général un grand nombre de prisonniers (on en dénombre plus de sept cents à la fin de la guerre). Ils atteignent leur objectif au prix de pertes sévères. Les troupes françaises placées aux avant-postes n'ont pas l'armement suffisant pour contenir de telles attaques. Elles ont pour consigne de se replier en "défense élastique" vers les lignes arrière sans cesser de combattre. Mais cela n'est pas toujours possible. Il arrive qu'elles soient surprises par la vitesse de la progression allemande ou qu'elles soient gênées dans leur repli par des obstacles divers (canaux, marais, tirs d'artilleries, etc.).

Les contre-attaques françaises interviennent dans l'après-midi ou le lendemain avec l'aide de l'aviation basée à Cognac. Lors de la dernière attaque allemande, à Saint Jean de Liversay, le 1er mars, les Français purent opposer des chars SOMUA. Les Allemands étaient loin de s'y attendre et ne renouvelèrent plus les incursions de ce genre.

Les attaques françaises
La première de ces attaques eut lieu du 13 au 20 septembre à Yves, entre la Rochelle et Rochefort. Elle avait pour objet de permettre aux troupes françaises de s'emparer d'un village constituant pour l'ennemi une sorte de belvédère d'où il pouvait surveiller tout un paysage de marais et de canaux. Elle fut menée par un groupe de quarante-cinq combattants. Diverses circonstances ont concouru pour que cette opération se solde par un échec. Le bilan fut lourd. Du côté des FFI, il y eut vingt tués et vingt-cinq prisonniers.
La seconde attaque eut lieu à proximité, le 27 novembre 1944. Il s'agissait, là aussi, pour les Français d'investir le village du Grand Agère situé sur une bosse au milieu des marais. L'approche du village eut lieu dans la nuit mais au matin les troupes françaises furent vite repérées. Elle subirent un tir de mitrailleuse nourri et durent se replier en désordre, laissant plusieurs morts derrière elles.

L'opération "Mousquetaire" eut lieu entre le 30 avril et le 5 mai 1945. Elle fut déclenchée dans le but d'exercer une pression psychologique sur l'adversaire au moment où étaient engagés les pourparlers concernant sa prochaine reddition. L'attaque française débute le 30 avril 1945 en direction de Thairé et du Thou qui furent libérées le même jour. De nouveaux assauts permirent la libération de Voutron, d'Yves et du Marouillet le 1er mai ; celle d'Aigrefeuilles, de Virson, du Péré le 2 mai ; de La Martinièe, Saint-Médard, Saint-Christophe le 5 mai ; de Croix-Chapeau le 6 mai. La Rochelle fut libérée le 8 mai. Durant ces quelques jours, les français tirèrent plus de 5 000 obus. A cette époque les troupes françaises comprennent 26 000 hommes, et sont constituées d'anciens maquisards et d'éléments de la 1ère armée et de la 2ème DB.


Yves Tricaud in CD-ROM La Résistance en Charente-Maritime, AERi, 2010.