"Brivistes"

Légende :

Avis informant les habitants de Brive de la reddition de la garnison allemande et de l'entrée des Forces françaises de l'intérieur dans la ville. Il est demandé aux habitants de se montrer calmes et disciplinés.

Genre : Image

Type : Affiche

Source : © Coll. Centre d'études et musée Edmond-Michelet, ville de Brive Droits réservés

Détails techniques :

Affiche imprimée en noir
Dimensions : 59,2 x 39,8 cm

Date document : 15 août 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Limousin) - Corrèze - Brive-la-Gaillarde

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Contexte historique

Capitale régionale de la Résistance en tant que siège des principaux mouvements (Armée secrète et Mouvements unis de la Résistance) et réseaux, Brive-la-Gaillarde est la première ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 août 1944. Elle recevra à ce titre la Croix de guerre 1939-1945.

Le 15 août 1944, à 21 heures, la signature d'une convention permettait à Brive de se libérer par ses propres moyens. Les négociations avaient démarré cinq jours plus tôt. Cette reddition est l'aboutissement d'une négociation entre le lieutenant-colonel Böhmer, commandant des garnisons allemandes de Tulle et Brive, et l'Armée secrète, par l'entremise du sous-préfet de Brive, Pierre Chaussade. Recevant des informations des deux parties, il évalue mieux que quiconque les déterminations et les craintes de chacune. Il est une garantie de crédibilité pour le lieutenant-colonel Böhmer ; pour la Résistance, il est un défenseur des intérêts de la France.

Dès le 7 août, par l'intermédiaire de Wolff (le gérant de l'hôtel de l'Étoile), Pierre Chaussade sait que les Allemands seraient prêts à se rendre. Du 10 au 15 août, se succèdent les prises de contacts avec l'occupant. Le sous-préfet s'efforce de faire comprendre qu'il faut éviter l'affrontement ; les troupes allemandes, si elles se battaient, trouveraient, selon Pierre Chaussade, devant elles non pas quelques bandes sans organisation, mais une véritable armée encadrée par des officiers disciplinés et bien équipés ; si les résistants décidaient d'assiéger la ville, le combat serait extrêmement meurtrier pour la population civile. En fait, si les résistants étaient vraisemblablement au moins aussi nombreux que les Allemands de la garnison, ils étaient nettement moins bien équipés que les troupes occupantes. En outre, leur organisation convenait mieux à une tactique de guérilla qu'à un combat conventionnel. Pour le lieutenant-colonel Böhmer, il s'agit surtout de limiter les risques tragiques qu'il redoute pour ses troupes. Il confie d'ailleurs à Pierre Chaussade qu'il n'est pas dupe : il considère que les menaces que le sous-préfet fait peser sur les Allemands sont exagérées. Il laisse comprendre que, peut-être, tout serait plus facile s'il avait pour interlocuteur des membres de l'armée régulière ou de l'armée anglaise. Pour ce militaire, le déshonneur de la reddition ne doit pas être accentué par le fait de devoir se rendre à un groupe militaire non officiel. De plus, il se méfie du sort qui serait réservé à lui et ses hommes aux mains de « soldats » peut-être mal encadrés et prompts à la vengeance. C'est dans ces circonstances qu'intervient Jacques Poirier qui passe pour le captain Jack de l'armée britannique. Celui-ci, membre du réseau de renseignement britannique Buckmaster, avait le double avantage d'être effectivement membre d'un organe officiel de l'armée et de parler anglais. La présence du captain Jack a donc rassuré le colonel allemand qui était, de fait, en présence d'un représentant d'une armée régulière. Au même moment, Michel Baluze, chef militaire des FTP, prévient les chefs de l'Armée secrète qu'il laisse ses troupes à disposition afin d'appuyer l'action entreprise pour la Libération. 


Source : http://www.brive.maville.com  (Texte rédigé avec l'aide du Centre d'études Edmond-Michelet).