La prise du Central téléphonique des archives

Légende :

Louis Félix, opérateur de prise de vue du Comité de libération du cinéma français, évoque la prise du central téléphonique des archives

Genre : Son

Type : Témoignage audio

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Entretien réalisé par Sylvie Lindeperg
Durée
: 34 secondes

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Après le débarquement du 6 juin 1944, Hervé Missir, reporter d'actualités, a l'idée de réaliser un reportage sur la libération de Paris. Cinq personnes sont désignées pour le seconder : Nicolas Hayer (chef opérateur), René Blech (responsable de la section cinéma du Front national), Roger Mercanton (monteur), André Zwobada (réalisateur) et Jean Jay (ancien directeur de l'Association de la presse filmée). C'est une véritable ruche qui s'active bientôt au 78, Champs-Elysées, quartier général du Comité de libération du cinéma français (CLCF). La préparation est conçue comme une véritable production et le plan de travail établi avec minutie. Paris est divisé en dix secteurs, Nicolas Hayer prend la direction d'une véritable troupe d'opérateurs (d'anciens journalistes de Gaumont, Pathé ou Eclair, employés à France-Actualités depuis 1942, et des indépendants, free-lance) qu'il répartit en équipes de deux ou trois. Parmi eux se trouvent notamment Gilbert Larriaga et Louis Félix… Le 18 août, les premiers affrontements ont lieu, les opérateurs sont à leur poste ; les bobines enregistrées sont livrées par des cyclistes aux sept permanences réparties dans la capitale puis acheminées vers un laboratoire de la rue Carducci remis en route pour la circonstance, et enfin envoyées vers les Buttes-Chaumont, où Roger et Victoria Mercanton et Suzanne de Troye en effectuent le montage. C'est Hervé Missir qui, au bout de la chaîne, choisit les documents à conserver pour le film.

Le 25 août 1944 au matin, une auto-mitrailleuse allemande entre au Central téléphonique de la rue des archives. Le contrôle du Central est particulièrement important car il assure les communications téléphoniques à distance. Les FFI attaquent immédiatement pour empêcher toute tentative de sabotage. Les Allemands s'y retranchent. L'attaque continue grâce aux renforts de policiers et de gendarmes. L'ennemi fait diversion en lançant des opérations contre la mairie du IIIe arrondissement et le square du Temple. Le capitaine Dronne, dont le détachement du IIIe RMT est depuis la veille autour de l'Hôtel de Ville, est sollicité par les FFI en difficulté pour dégager le Central, toujours occupé par les Allemands et miné par surcroît. Dronne forme deux groupes : l'un aux ordres du lieutenant Michard, prend la rue des Archives et pousse des éclaireurs jusqu'à la place de la République. L'autre commandé par le lieutenant Hélias s'engage dans la rue du Temple où il essuie des tirs d'armes automatiques. L'adjudant Caron est mortellement blessé. L'assaut du Central est donné et l'objectif atteint. Les chars du IIIe RMT du capitaine Dronne arrivent pour seconder les FFI. L'officier allemand qui a miné le central est contraint de désamorcer les charges sous le contrôle des hommes du génie et de spécialistes venus de la Préfecture de police. 31 Allemands sont faits prisonniers dont un officier.


Source : DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004