Badauds devant un char d’assaut allemand à Romans-sur-Isère en juin 1940

Légende :

Le char est à l’angle de la place Jean-Jaurès et de la rue Jacquemart.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Association de Sauvegarde du Patrimoine romanais et péageois Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique, format 16 x 21 cm, noir et blanc.

Date document : Entre le 22 juin 1940 et le 5 juillet 1940

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Le 22 juin 1940, les Allemands entrent dans Romans-sur-Isère. Un char d'assaut est arrêté au carrefour de la rue Jacquemart, du cours Bonnevaux (aujourd'hui Pierre Didier) et de la place Jean Jaurès.

Des badauds, curieux, se pressent autour du char, des Romanais, souvent jeunes, viennent regarder calmement, admirer (?) sans animosité apparente un Panzer Kpfw II A ou B. L'attitude du soldat allemand traduit une sérénité certaine. Il est en train de déboucler calmement son ceinturon portant un pistolet.
S'approcher aussi près du tank laisse penser que la photo a été prise après l'arrivée des Allemands et les derniers combats, fin juin 1940 et avant le 5 juillet 1940. L'ambiance sera totalement différente en août 1944.

On peut remarquer aussi la petite taille de ce char, Panzer II, qui a fait la campagne de France. Il est faiblement armé d'un canon de 20 mm et d'une mitrailleuse MG34. Il sera vite remplacé par des chars plus puissants comme le Mark V "Panther" qui combattront en août 1944, lors de la retraite allemande dans la vallée du Rhône pendant la bataille dite de Montélimar.


Auteurs : Alain Coustaury

Contexte historique

La rivière Isère marque la limite méridionale de l’avancée allemande dans la vallée du Rhône en juin 1940. Les derniers accrochages de la campagne de France dans cette région ont lieu le long de cette rivière. L’obstacle que représentait le cours d’eau était renforcé par la destruction des ponts qui l’enjambaient. À Romans, c’est l’imminence de l’armistice qui a fait que les Allemands n’ont pas franchi la rivière, non l’opposition des éléments, rapidement constitués, de l’armée française. Au nord et au sud de cette rivière ont eu lieu également les derniers combats aériens. Le sous-lieutenant Henri Raphenne a été abattu à Mours-Saint-Eusèbe, au nord de Romans le 24 juin 1940, le sous lieutenant Marchelidon abat le même jour un appareil d’observation HS 126 allemand vers Châteauneuf-sur-Isère.

Jean Bruller (alias « Vercors ») a bien décrit dans son ouvrage La bataille du silence l’arrivée des Allemands à Romans-sur-Isère.

Le département de la Drôme n’est donc envahi en juin 1940 qu’au nord de la rivière Isère, affluent du Rhône. Ce n’est qu’en novembre 1942 que tout le département sera envahi par l’armée allemande. Mais d'après les accords entre l'Allemagne et l'Italie, ce sont les Italiens qui ont administré la Drôme jusqu'en septembre 1943. Les Allemands les ont remplacés jusqu'au 31 août 1944.


Auteurs : Alain Coustaury
Sources : Collection Association de Sauvegarde du Patrimoine romanais-péageois. Jean Bruller (alias « Vercors »), La bataille du silence, Editions Crémille, Genève, 1970. Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.