Barricade du 30 rue Saint-Jacques, Paris 5e

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris Ve

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Contexte historique

Les barricades parisiennes sont une exception dans l’été de la Libération, et découlent directement de l’histoire de la capitale. Leur signification est autant - sinon davantage - politique que militaire : comme en 1830, 1848 et 1870, elles concrétisent une mobilisation citoyenne autour de la conquête des lieux du pouvoir national. En 1944, ceux-ci ont été pris par les FFI dès le 19 août 1944, premier jour de l’insurrection. Les premières barricades ne surgissent que dans la soirée du 21 août, pour protéger les acquis des insurgés et dans l’attente de l’intervention alliée, en l’occurrence la 2e DB du général Leclerc qui réduira le 25 août les points d’appui allemands, avec l’aide d’une division américaine.

« Sur la barricade Saint-Jacques, les défenseurs ont piqué de grands portraits d’Hitler, Goëring et Mussolini, pour que les boches criblent leurs grands hommes de mitraille », note Galtier-Boissière dans son journal le 24 août, au retour de sa « promenade matinale aux barricades ». Car les combats sont sporadiques : les quelque 600 barricades compliquent toute circulation et les Allemands ne sortent que rarement de leurs points d’appui. Les FFI et la population n’en auront pas moins payé l’essentiel de l’impôt du sang pour la libération de Paris, les pertes des « Leclerc » étant limité à moins d’une centaine d’hommes. Les barricades sont immédiatement popularisées par la carte postale, sans pour autant conduire à mythifier leur rôle : sur ce carnet-souvenir – bilingue, il est vrai, donc destiné aussi aux troupes alliées - c’est l’unique carte qui leur est consacrée, la plupart montrant le défilé des troupes américaines et françaises ainsi que les chefs alliés. Elle a été prise juste avant ou après la libération - impossible de savoir. Comme dans bien des photos similaires de l’été 1944, le sourire des protagonistes est moins lié à la satisfaction de « poser » personnellement pour la postérité qu’à celle de témoigner collectivement pour la liberté retrouvée. 


Auteur : Bruno Leroux

Sources : Bruno Leroux, Traces de Résistance, Fondation de la Résistance, 2011 ;
Christine Levisse-Touzé, « Les barricades de la libération de Paris » in DVD-Rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004 ;
Jean Galtier-Boissière, Mon journal pendant l’occupation, La jeune parque, 1944.