Le massacre du fort de Romainville

Légende :

Extrait du film "La libération de Paris" réalisé par le Comité de libération du cinéma français.
La séquence débute à 3 minutes 20 secondes.

Genre : Film

Type : Actualités filmées

Source : © Institut national de l’audiovisuel Droits réservés

Lieu : France - Ile-de-France - Seine-Saint-Denis - Romainville

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Analyse média

Détail des différents plans : 
- Vue de l’entrée du fort de Romainville 
- Vue des cadavres.


Ce plan des fusillés de Romainville marqua durablement les spectateurs du film comme l'atteste notamment cette note de 1946 rédigée par Olga Wormser : "Le nom du fort de ROMAINVILLE évoque pour le public les photos des corps qui ont figuré dans les films de la libération de PARIS (…) ces exécutions ont été perpétrées alors que le dernier convoi avait depuis plusieurs jours emmené vers RAVENSBRUCK, les dernières prisonnières de ROMAINVILLE." (Réf. : Archives nationales, 72 AJ 2147 (document dactylographié intitulé "Introduction à l'histoire de l'internement et de la déportation").


Contexte historique

A la une du journal Ce Soir du 24 août 1944, une photo prise au fort de Romainville montre les cadavres de neuf hommes et deux femmes gisant sur le sol. Ils ont tous été massacrés, fusillés à bout portant. Les corps furent découverts le matin du 21 août. Les Allemands avaient quitté les lieux le 18 août, ne restaient sur place que des Georgiens de l'armée Vlassov, déjà responsables de l'assassinat d'un inspecteur de police, Louis de Riz, sur la place de la mairie de Romainville le 19 août. Le lendemain, la garnison géorgienne abandonne le fort après avoir tué les derniers prisonniers. Il s'agissait vraisemblablement de personnes arrêtées dans les communes avoisinantes entre le 18 et le 20 août. Parmi les victimes figurait Roland Godaint, originaire de Roissy-en-Brie, capturé quelques jours auparavant. Les corps des victimes furent transportés à l'église puis inhumés provisoirement au cimetière des Lilas. 

Le 21 août, l'adjudant-chef Hans Schnerr, du bataillon d'instruction de la 6e division de chasseurs, est capturé par des FFI qui le conduisent au fort et lui montrent les cadavres. Dans sa déposition, il parle de dix hommes et une femme. Cette femme serait originaire de Saint-Maur et aurait été arrêtée le 19 août pour avoir hébergé des aviateurs alliés. Aujourd'hui dans le fort une plaque commémore ce massacre.


Gilles Primout, "le massacre du fort de Romainville" in dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004