Retour de Marcel Barbu auprès de sa communauté en 1945

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : Inconnu

Source : © Collection Robert Serre Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique noir et blanc.

Date document : 1945

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Valence-sur-Rhône

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Analyse média

Photographie prise au moment du retour de Marcel Barbu à Valence en 1945, auprès de sa communauté. Il est au centre du cliché. On le reconnaît grâce à ses lunettes.

Cette photographie est certainement prise dans l’enceinte de son usine de fabrication de boîtiers de montres, l’entreprise Boimondau.

Marcel Barbu a 34 ans en octobre 1942 lorsqu’il est arrêté une première fois et interné à Fort-Barraux. Libéré, il est à nouveau pris à Paris par la Gestapo le 14 avril 1944. Emprisonné à Fresnes, il est déporté le 21 août à Buchenwald, puis transféré à 80 km du camp, dans le kommando de Mühlhausen qui fabrique des pièces d’avion Junkers.
Il est libéré le 11 avril 1945. Les membres de la communauté ont été prévenus par deux télégrammes du retour de Marcel Barbu. Deux d’entre eux partent à sa rencontre sur une moto équipée d’un tan-sad. C’est l’arrivée au milieu de toute la communauté réunie dans l’atelier Terminage. La « Chère Maison » éclate. An nom de tous les camarades Marcel Mermoz remet à Barbu une montre, reproduction exacte de celle que lui ont volée les nazis. Barbu répond en quelques mots et c’est l’apéritif d’honneur au cours duquel la chorale interprète Libres sont les Pensées. Moment de joie terni par la nouvelle parvenue quelques jours avant de l’exécution de Hermann.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Historique de l’entreprise Boimondau :

Boimondau, acronyme de « Boitîer de montre du Dauphiné (BMD) » est une entreprise de fabrication de boîtiers de montres située à Valence (Drôme).

Née à l'initiative de Marcel Barbu, elle a suivi différentes étapes :
- Début 1941 : Marcel Barbu crée une entreprise à son nom.
- 1944 : l'entreprise est remise à la communauté de travail Marcel Barbu (sous certaines conditions : le chef de la communauté est Marcel Barbu avec son épouse comme adjointe).
- 1944 - 1945 : Marcel Barbu est déporté. L'intérim est assuré par Marcel Mermoz.
- 1945 : Retour de Marcel Barbu. Pendant que Marcel Mermoz assure la direction de la communauté, Marcel Barbu veut développer les communautés de travail. Il se lance dans la politique, est élu député de la Drôme, propose des textes de loi pour faire reconnaître les communautés de travail. Son texte n'est pas voté et il n'est pas député longtemps.
- 1946 : La reprise de la communauté devient difficile, les compagnons préfèrent la conduite de Marcel Mermoz. En juillet, Marcel Barbu quitte la communauté (sous certaines conditions) et crée la Cité Donguy - Hermann à Valence. - 1947 : C'est cette année que la communauté prend officiellement le nom de BOIMONDAU (ce nom a été utilisé la première fois par Économie et humanisme*).
- 1948 : BMD devient SCOP. Il devient de plus en plus difficile d'expliquer le rôle de la communauté et de l'entreprise.
- 1972 : Fin de la SCOP BOIMONDAU

(*) Économie et humanisme est une association française d’origine catholique, fondée en 1941 par Louis-Joseph Lebret, qui a développé un concept d’économie humaine. Elle a mené, depuis Lyon des travaux d’études sur le développement, les politiques et pratiques sociales, l'emploi, la coopération et la solidarité internationales. Elle a également eu une activité de publication, de formation et d'animation de débats. Elle cesse de fonctionner en octobre 2007.


Auteurs : Robert Serre
Sources : ADD, 1920 W, 132 J 30, 132 J 1, 133 J 62. Journal Officiel 1989. Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, éd. Peuple Libre / Notre Temps, avril 2006. Fondation pour la mémoire de la déportation, le Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945, Paris, éditions Tirésias, 2004. tome I, 1 446 pages, tome II, 1 406 pages, tome III, 1 406 pages, tome IV, 1 282 pages. arch. VB. PAF, Pons, Lad, Micoud, Lefèvre, Montluc. Le Lien, bulletin bi-mensuel de la communauté Barbu (collection R. Serre). Mémorial de l’Oppression (fascicule 1), Lyon, Commissariat de la République (région Rhône-Alpes). Site internet wikipedia.