André Cochet

Légende :

André Cochet en 1930.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Denise Cochet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique sepia

Date document : 1930

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain

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Contexte historique

André Cochet est né le 4 novembre 1905 à Polliat où ses parents tiennent un café-restaurant. Après son certificat d'études, il est placé dans une ferme ; à dix-sept ans, il est embauché à la banque Tendret-Rives où il devient comptable. Marié en 1927, il est père de deux enfants avant la guerre. A force de travail, il devient VRP aux Laboratoires pharmaceutiques Fournier de Dijon.

En 1940, coupé de la maison-mère par la ligne de démarcation, il trouve un emploi de chef-magasinier à la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) à Ambérieu-en-Bugey. La même année, avec Paul Pioda, ils se promettent de réunir des hommes pour une action commune "anti-boche".

Dès le début de 1941, ils organisent le département en deux districts. Paul Pioda se réserve la partie à l'ouest de la rivière d'Ain (Bourg-en-Bresse, Bresse et Dombes) et André Cochet, la partie est (Ambérieu-en-Bugey et le Bugey). A la fin du printemps, par leur rencontre avec "Yvon" Morandat, envoyé du général de Gaulle, ils intègrent leur organisation au mouvement Libération-Sud. Sous le pseudonyme de "Badoit", André Cochet participe, de même que Gaston Brücher et Marcel Démia, à l'organisation de la résistance d'Ambérieu-en-Bugey où s'engagent des éléments sûrs comme Lecoq, Tortey, Amblard et d'autres.

En 1942, ses qualités d'organisateur font "monter" André Cochet à Lyon comme inspecteur régional de Libération. Ayant repris sa profession de VRP, cette couverture lui permet de sillonner en toute légalité la Région R1. Il reprend ses habitudes, sous son identité réelle, dans les hôtels et restaurants où il est bien connu. La serviette bourrée de bulletins de commandes et autres papiers constitue une cachette idéale pour les documents secrets qu'il transporte entre les feuillets. Mais, pour ceux qu'il rencontre clandestinement, il est alors "Boyer", "Carrier" et enfin " Pélissier". Ce strict cloisonnement et la couverture de sa profession lui permettent de passer à travers toutes les embûches, parfois de justesse.

Après les rafles de dirigeants -"vendus" par trahison- en mars 1944, André Cochet est affecté au Directoire régional des MUR (Mouvements unis de Résistance), auprès d'"Alban" Vistel et de "Darciel". Au débarquement du 6 juin, sur ordre, il rejoint à Bourg-en-Bresse le Directoire départemental auprès de René Greusard, "Dupleix". Puis il est envoyé à Nantua, pré-libérée, jusqu'aux attaques ennemies du 10 juillet et, de là, rejoint Bourg-en-Bresse jusqu'à la Libération. Membre du CDL (Comité départemental de libération) au titre de représentant du MLN (Mouvement de libération nationale), il en préside la commission de la presse. En 1945, il participe à la rédaction du Courrier de l'Ain avec Gilbert Coltice. En 1948, il reprend jusqu'à sa retraite ses activités de VRP aux Laboratoires Fournier. Marcel Cochet, son frère, a participé activement à la Résistance au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse avant d'être déporté.


Jean Léty in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013.