Parcours de Jean Prévost (Goderville) et de ses compagnons

Légende :

La grotte des Fées, lieu de repli de Jean Prévost, dit Goderville, et de ses compagnons, au cours de la dispersion de la compagnie qu'il commandait

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Jean Jullien

Source : © Archives Jean Jullien Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur (1990).

Date document : 1990

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Agnan-en-Vercors

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Analyse média

La photographie, prise par Jean Jullien, instituteur à la retraite et très bon connaisseur des lieux de repli du maquis du Vercors, représente l’entrée de la Grotte des Fées, où Jean Prévost et ses compagnons trouvèrent refuge après la dispersion de leur compagnie (dite Goderville, du pseudonyme de Jean Prévost, son commandant). La situation de la grotte est difficile à trouver, dans les bois dominant le hameau des Valets sur Saint-Agnan-en-Vercors, où Jean Prévost avait loué une maison ; y résidaient son épouse, leurs deux fils, et son beau-frère, Roland Bechmann, son épouse et leur bébé. L’entrée se fait par une chatière de 60 cm, ici représentée, ouvrant sur une salle propice au refuge.


Philippe Huet

Contexte historique

Les parcours de dispersion étudiés ont été analysés selon une grille commune décrivant les différents aspects concrets du « vécu » des maquisards pendant la dure période de la dispersion.

Anticipation de l’ordre :

Le repli de la Compagnie Goderville aurait été prévu sur les hauts de Valchevrière, ce que la situation des forces et l’avance allemande ne permirent pas. Il fallut donc improviser.

 

Prise de connaissance :

Le PC de Goderville reçoit l’ordre de dispersion le 23 juillet, selon Roland Bechmann.

 

Mise en œuvre :

La Compagnie abandonna donc ses positions, notamment à Herbouilly et au Pas de la Sambue, passa près de Roybon (Baraque Magnan), atteignit la plaine de la Sarna, où l’ordre fut donné d’éclater en petits groupes de guérilla. Le groupe de Jean Prévost gagna la grotte des Fées pour la quitter quelques jours plus tard, et tenter de rejoindre les maquis de l’Isère.

 

Itinéraire pour la compagnie :

Herbouilly-Baraque Magnan-La Sarna, puis, et, après l'éclatement du groupe, la grotte des Fées.

Pour Jean Prévost et ses compagnons : l’itinéraire commun avec les blessés (Jean Prévost portait l’un deux), puis la grotte des Fées, au-dessus du hameau des Valets.

 

Lieu de repli :

La grotte des Fées, au-dessus du hameau des Valets.

Le petit groupe comprend au moins Louis Bouchier (Loulou), Georges Borel (de Tourte, près de Saint-Martin-en-Vercors), Jean Veyrat, Jean Thiaville et Marcel Baudry.

 

Les armes :

Pas d’indication ; cependant Jean Jullien note :

- ce n’est pas le tempérament de Prévost d’abandonner les armes ;

- l’éclatement en petits groupes de guérilla suppose qu’ils soient armés ;

- après le massacre à Pont-Charvet, un Allemand aurait dit : "Les terroristes avaient leurs armes dans les sacs".

 

Eau et Ravitaillement :

Selon le maquisard Louis Bouchier, « De l’eau coulait au fond de la grotte ».

Selon Marcel Peyronnet, au début, fromage de Roquefort (caché dans une grotte d’Herbouilly, puis viande de mouton crue (pas de feu) grâce à un berger de Darbounouze, farine (venant de la Baraque Magnan), puis fruits abondants (fraises, myrtilles, framboises).

 

Liaisons :

Louis Bouchier et Georges Borel sortent assez souvent (ravitaillement sûrement, liaisons mais avec qui ?).

                       

Accrochage et proximité des Allemands :

La proximité des Allemands est crainte, qui conduit à surveiller l’enfant et le chien qui accompagnent le groupe (selon Louis Bouchier). Jean Prévost a quitté la grotte une fois, une demi-journée pour descendre chez lui aux Valets, dans la vallée de la Vernaison. Une patrouille allemande a été vue par ses compagnons dans le secteur, mais ne l’a pas repéré.

Date de retour en plaine :

Jean Prévost veut reprendre le combat hors du Vercors. Louis Bouchier veut l'en dissuader, en vain. Il accompagne un groupe de huit personnes au-dessus de Corrençon, dont Jean Prévost. Celui-ci le quitte et descend vers Sassenage, accompagné de Jean Veyrat, André Jullien du Breuil, Charles Loyrel, Alfred Leizer. Ils seront tués au Pont-Charvet, surpris par les Allemands, le 31 juillet 1944.


Auteurs : Philippe Huet et Jean Jullien.

Sources : 

Archives Jean Jullien - Témoignage d’Alphonse Bonthoux à Odile Yelnih, 1975.

Archives Jean Jullien - Lettres de Louis Bouchier à Odile Yelnih, 1975.

Archives Jean Jullien - Entretien de Marin Dentella avec Jean Jullien, vers 1990.

Collectif, Jean Prévost aux avant-postes, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2006.

Collectif, Hommage à Jean Prévost, colloque du 14 mai 1992, Paris, éditions BNF.

Michel Prévost, Retrouver Jean Prévost, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2002.