Jeep du colonel Chappuis sur la Canebière, 22-23 août 1944

Légende :

Sur la Canebière, la jeep du colonel Chappuis arborant des drapeaux blancs, Marseille, 22-23 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Photographie Jacques Belin

Source : © ECPAD - TERRE 270-6021 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 22-23 août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Le général de Lattre de Tassigny convoque, le 22 août 1944 après-midi, une réunion de l'état-major à laquelle assistent les généraux Larminat, Guillaume et Monsabert au PC de Gémenos. La veille, Monsabert avait décidé de lancer deux bataillons du 7e régiment de tirailleurs algériens (RTA) en partance d'Aubagne vers Marseille par le massif de l'Etoile et le Garlaban, sans l'autorisation formelle de De Lattre. Après une discussion orageuse, il est décidé qu'aucune troupe ne pénetrera dans la cité phocéenne sans ordre du général de Lattre, qui croit utile de rédiger des instructions formelles dans ce sens.    

Cependant, à peine rédigées, les instructions de De Lattre sont déjà dépassées tandis que dans la soirée du 22 août, les tirailleurs algériens du colonel Chappuis atteignent les faubourgs de Marseille en trois points différents : Saint-Antoine, les Olives et Saint-Julien. Le lendemain, ils pénètrent dans la ville, très chaleureusement accueillis par la population.

Le 23 août 1944, vers 15 heures, le colonel Chappuis, commandant le 7e RTA, annonce qu'une courte trêve est accordée pendant l'entrevue des généraux de Goislard de Monsabert et Schaeffer. Au cours de l'entretien, le commandant de la 3e DIA exige la reddition immédiate des Allemands. Refusée par l'officier allemand, les combats reprendront en fin d'après-midi.


Equipe PACA

D'après Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947), Midi rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2011, pp. 73-74.

Contexte historique

Le général de Lattre de Tassigny, en 1949, dans son Histoire de la Première armée française, soulignera l'importance de cet épisode :
" À l'heure où mes instructions sont rédigées, le 22 août au soir, la tête de la colonne venant d'Aubagne est parvenue aux lisières est de Marseille, dans le faubourg de Saint-Julien. La grande ville est là, toute proche, proie tentante et, semble-t-il, offerte. La nouvelle de l'arrivée de nos soldats s'est répandue comme une traînée de poudre dans toute la ville. Par centaines, hommes et femmes ont contourné les postes allemands pour venir acclamer l'armée libératrice et hâter sa venue. Cet accueil délirant est un véritable appel. Le 23, au lever du jour, le colonel Chappuis commandant le 7e RTA qui est en tête de cette avant-garde [...] n'y tient plus, il se laisse littéralement aspirer par la foule méridionale au milieu de laquelle tirailleurs et blindés ont peine à se frayer un passage et plonge d'un trait vers la cité. "


Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947), Midi rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2011, p. 74.

De Lattre de Tassigny, Histoire de la Première armée française, Paris, Plon, 1949.