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Compte-rendu d'attaque aérienne sur Tarascon le 25 juin 1944

Légende :

Compte-rendu de l'attaque aérienne du 25 juin 1944 sur Tarascon

Genre : Image

Type : Compte rendu

Source : © AD Bouches-du-Rhône - 76 W 121 Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de 2 pages (recto-verso).

Date document : Juin 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Tarascon

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Analyse média

Ce compte-rendu, comme son titre l'indique, est assez laconique... Il n'est ni daté ni signé. Il commence par préciser les cibles présumées des bombardements, à savoir la gare ainsi que le pont du chemin de fer de Tarascon. Il précise que la population a été alertée à 9 heures 13, afin qu'elle ait le temps de se tenir à l'abri, la première salve de bombardements ayant été déclenchée vers 10 heures 10. La ville a été survolée par une trentaine d'avions postés à plus de 3 000 mètres d'altitude, déchargeant des bombes d'environ 200 kilogrammes durant une vingtaine de minutes. Aucune bombe à retardement n'a été retrouvée.

Il est alors question des conséquences de ces bombardements : tout d'abord, le dénombrement des victimes, porté à deux tués et six blessés légers. Les civils n'ont pas cédé à l'affolement. Sur le plan matériel, les destructions et les dégats sont passés au crible (le bureau des PTT, la Kommandantur, etc.)

Enfin, le document rend compte du déploiement des équipes de la Défense passive, organisées autour d'un service de secours, d'un service d'incendie et d'un service sanitaire.


Paulina Brault

Contexte historique

Dans le courant de l’été 1944, la vallée du Rhône est un dispositif central dans la stratégie de guerre allemande (acheminement d’hommes et d’armes), comme, en riposte,  dans celle des stratégies de bombardements ciblés alliés.

Dans le cadre de bombardements stratégiques ou d’attaques au sol des objectifs fixes et mobiles, les ponts - ferroviaires et routiers - sont prioritairement visés. 
En remontant la vallée du Rhône depuis Arles, deux ponts relient l’actuelle région PACA à celle du Languedoc-Roussillon, à Beaucaire-Tarascon. Le plus gros trafic routier et ferroviaire entre Sud-Est et Sud-Ouest s’effectue en grande partie par ces deux ouvrages, les plus importants de la partie sud du Rhône.

D’une importance capitale pour l’armée allemande en retraite, la Wehrmacht renforce le tablier du pont ferroviaire par un platelage en madrier permettant le passage de véhicules et de blindés lourds, les ouvrages routiers voisins sur le Rhône ne se prêtant pas à cette opération.

Ce pont est le seul, entre Avignon et l’embouchure du fleuve, qui permette le passage d’engins blindés lourds, soit sur des plateformes, soit par leurs propres moyens. Il permet à des unités blindées stationnées dans le Sud-Ouest ou dans la région de Nîmes de venir renforcer les unités qui s’opposent au débarquement allié prévu sur les plages de Provence. Il permet aussi à des unités de se replier en conservant toutes leurs capacités tactiques.
Pour ces raisons, les ponts sont des objectifs particulièrement importants pour l’aviation alliée.


D'après Marguerite Berlandier, Bulletin de l'association Les Amis du Vieux-Tarascon, hors-série, juin 2006.