Brassard "TAM"

Légende :

Brassard du groupement "Tours Angers Le Mans" relevant de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA)

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Eric Pierret Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en toile

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre)

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Contexte historique

TAM pour "Tours Angers Le Mans" (Indre et Loire / Maine et Loir / Sarthe) est un groupement de l’ORA, créé en août 1943 par le commandant Antoine Madelin (arrêté le 14 juin 1944) et remplacé par le lieutenant de vaisseau Jean Eynaud de Faÿ.

Sous-lieutenant pendant la guerre du Rif, Antoine Madelin est blessé grièvement au bras droit et reçoit la Légion d’honneur. En 1931, il est capitaine au 117e régiment d’infanterie basé au camp d’Auvours près du Mans. Reçu en 1939 à l’École de Guerre, il est ensuite nommé sur la ligne Maginot au moment de la déclaration de guerre. Au moment de l’armistice, il est fait prisonnier par les Allemands et tente de s’évader à plusieurs reprises. Rapatrié en France le 11 avril 1943 pour raison sanitaire, il cherche à rejoindre l’armée d’Afrique du Nord et prend contact avec son cousin Henri Zeller, Chef de l'Organisation de résistance de l'armée pour la zone Sud. Henri Zeller le rattache au commandant Masson (qui se trouve être son ancien camarade de promotion) au Ministère de la Guerre.

Après une mission de renseignement à Saint-Malo confiée par l’armée, le commandant Masson demande à Antoine Madelin d’examiner les possibilités de recruter en Touraine des groupes de résistance et de rechercher le chef qui pourrait prendre la direction d’un tel mouvement. Sur l’insistance du commandant Masson, Antoine Madelin qui désire toujours rejoindre l’Afrique du Nord pour se battre, accepte de prendre cette responsabilité. Il rencontre en août 1943 Chambarran (alias le commandant Cogny), commandant de la Zone Nord. On demande au capitaine Madelin d’organiser la résistance en Touraine, Anjou, Maine (TAM), dans le cadre plus général de l’ORA (Organisation de résistance de l'armée) et en liaison avec Londres. Aux derniers jours de 1943, le commandant puis lieutenant colonel Madelin, alias René Château, commande quatre départements : Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe. Il possède d’autres noms de guerre : Nicolas, Méneval, Demones et est doublé par le capitaine puis commandant de Nadaillac, alias Simon.

Il constitue trois groupes : les groupes de réserve, les groupes actifs et les groupes territoriaux. Le PC est installé à Saint-Germain-d'Arcé au lieu-dit Le Potireau. Le 14 juin 1944, le PC est cerné, Madelin et son état-major arrêtés par la Gestapo. Le 16 juin, Antoine Madelin est transféré à la prison d’Angers et mis au secret. Le 21 juillet 1944, il est déporté à Buchenwald puis à Stassfurt dans une mine de sel transformée en mine souterraine. Le 11 avril 1945 devant l’avance américaine, le commando est évacué précipitamment, les malades, les traînards sont jetés à terre à coup de bâton puis abattus d’un coup de feu. Le 6 mai, le détachement est compté pour la dernière fois. Il reste 194 survivants sur les 400 Français qui ont quitté Stassfurt le 11 avril. Le 8 mai 1945 à Anaberg, c’est la panique et les SS fuient en abandonnant le détachement qui se disperse. Antoine Madelin finit par atteindre un camp de travailleurs du STO. Il est recueilli et conduit dans un autre camp plus grand rassemblant des Français, des Belges, des Tchèques, des Hollandais. Il est ensuite rapatrié en France et arrive en héros à l’hôtel Lutétia, à Paris.

Après l'arrestation de Madelain, le groupeent TAM est pris en charge par Jean Eynaud de Fay. Entré à l'École navale en 1926, Jean Eynaud du Faÿ est spécialiste des transmissions. Chef du service transmissions du croiseur Colbert au moment de l'armistice, il passe sur le Dupleix l'année suivante. Après le sabordage, il est placé en congé d'armistice au printemps 1943, date à laquelle il s'installe à Angers, où il devient secrétaire général de l'Union provinciale de la Corporation Paysanne. Comme pour beaucoup de ses camarades mis en congé d'armistice, son nouvel emploi civil lui sert de couverture, tandis qu'il s'engage dans la Résistance active. Il devient, en effet, en avril 1943, chef de l'Organisation civile et militaire (OCM) du département de Maine-et-Loire puis, en novembre 1943 de la même année, chef départemental de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) sous le pseudonyme Rousseau.

La mission qui incombe au TAM est de préparer le combat, de saboter les voies de communications, les lignes téléphoniques et de rechercher des terrains de parachutage.


Fabrice Bourrée

Sources :
Colonel A. de Dainville, L'ORA, la résistance de l'armée, éd. Lavauzelle, 1974
Notices wikipedia de Jean Eynaud de Fay et Antoine Madelin, consultées le 1er juin 2016
Jack Vivier, "
Touraine Anjou Maine ou TAM" in CD-ROM La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, 2005