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Procès-verbal n° 990-1 de l'audition du témoin Jules Cal, 21 septembre 1944

Légende :

Procès-verbal n° 990-1 du 21 septembre 1944, dressé par l'inspecteur principal Alfred Delahaye suite à l'audition du témoin Jules Cal

Genre : Image

Type : Procès-verbal

Source : © DAVCC Caen - 27 P244, Bouches-du-Rhône, charnier de Signes Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié sur papier pelure de 2 pages (recto-verso). Voir aussi l'onglet "Album".

Date document : 21 septembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Signes

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Analyse média

Ce procès-verbal de l’audition du témoin Jules Cal permet de préciser les circonstances de la découverte du charnier de Signes. Il signale avoir été informé par le bûcheron Maurice Percivalle, à la fin du mois de juillet 1944, que des exécutions avaient eu lieu sur le territoire de la commune de Signes, à proximité du Camp (Var). Il précise que, le 5 septembre 1944, il a été contacté par René Guerlan (alias Pic), chef du service des renseignements des FFI de Marseille, à propos de ce massacre et qu’ils se sont rendus sur place le mardi 12 septembre 1944 en compagnie de Maurice Percivalle et du commandant de la brigade de gendarmerie du Camp, le brigadier Taillefer. Ce jour-là, Percivalle, qui était venu sur place peu après les fusillades du 19 juillet 1944 et avait alors vu l’emplacement d’une fosse, est étonné de découvrir une deuxième fosse. Un sondage effectué par deux prisonniers allemands montre que des corps sont bien ensevelis dans ces fosses. C’est le 16 septembre, en présence de Francis Leenhardt (alias Lionel), vice-président du CDL des Bouches-du-Rhône, et du commandant FFI Vauban, que les 38 corps sont extraits des fosses par des prisonniers allemands du camp de Coulin (Gémenos), placés dans des cercueils et transportés vers le cimetière Saint-Pierre, à Marseille.
D’autres sources citent un témoin, Jeannot Bartolomici, qui aurait assisté aux exécutions, bien que son nom ne figure pas dans les procès-verbaux d’audition de l’inspecteur principal Delahaye.

On pourra prendre connaissance, dans l'onglet "Album", de documents d'archives complémentaires liés à la découverte du charnier. 


Pierre Ciantar

Contexte historique

Les Allemands quittent la région du Camp le 19 août 1944 ; Marseille est libérée le 28 août 1944. Les familles et les résistants recherchent alors leurs proches, dont ils n’ont plus de nouvelles depuis leur arrestation. À Marseille, le dénommé Ernest Quirot, rescapé de la fusillade du 18 juillet 1944 et libéré de l’hôpital Salvador le 10 août 1944 par une évasion collective organisée par les Groupes-francs (GF) des MUR, a témoigné devant Madeleine Baudoin, agent de liaison de ces GF. Celle-ci déclare à l’inspecteur principal Delahaye : « Dès la Libération, notre groupement (Groupe-Franc des M.U.R.) a prévenu la Préfecture de l’existence d’un charnier à Signes ». C’est à partir de cette déclaration que René Guerlan, alias Pic, recherche des informations sur ces exécutions et qu’il rencontre Jules Cal à Cuges. Le rapport du capitaine de gendarmerie Gamard, commandant de la section de Toulon, et daté du 20 septembre 1944, note :

« Ce n’est qu’après la libération de la commune par les troupes françaises que cette affaire a été portée à la connaissance de la gendarmerie. Dès la Libération de la région, des investigations ont été entreprises en collaboration avec les groupes FFI du Camp et de Marseille sous la direction de Monsieur PIC. »


Pierre Ciantar