Franck Gardes (1920-1944)

Légende :

Photographie extraite du Mémorial de l'Alliance, 1948

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Mémorial de l'Alliance, 1948 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie noir et blanc

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Poitou-Charentes) - Charente-Maritime - La Rochelle

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Grutier aux chantiers navals Delmas-Vieljeux, il est convaincu avec son beau-frère Louis Gravot, fin 1942-début 1943, de rejoindre le réseau Alliance. Mis en relation par Philippe Koenigswerther avec Jean Godet, ils s’engagent et prennent respectivement les pseudonymes de « Homard » et de « Cabillaud ».
Démissionnant de son emploi aux Chantiers, Franck Gardes se fait embaucher par la Kriegsmarine Werft au printemps 1943 comme conducteur de pont roulant à l'intérieur d'une alvéole de la base sous-marine, excellent poste d'observation dans un site stratégique. Il choisit autant que possible les horaires de nuit pour se déplacer plus facilement et mieux surveiller les activités. Les informations recueillies, chiffrées, sont déposées par sa femme Alice, dans une boîte aux lettres en ville.

De ces renseignements reçus à Londres, la RAF fait bon usage. En août 1943, J. Godet mentionne dans son rapport : "Cinq sous-marins sortant de La Pallice sont signalés à la RAF". Quelques jours plus tard, cette dernière fait savoir que ces cinq sous-marins ont été coulés dans le golfe de Gascogne. Le 25 septembre 1943, Alliance signale sur le port de La Pallice des objectifs précis que la RAF bombarde peu de temps après. Les résultats sont positifs : cale sèche inutilisable, nombreux ateliers détruits, trois bateaux coulés. D'autre part leur efficacité a été reconnue par les Allemands qui citent les noms de Graveau et Gardes dans l'acte d'accusation de Léon Faye le chef militaire du réseau, lors de son procès.

Lorsque le 7 décembre 1943, P. Koenigswerther est pris à Bordeaux, les armes à la main, Franck Gardes l'ignore mais apprend très vite l'arrestation de ses deux beaux-frères au domicile de P. Audevie, le 22 décembre. Il décide de fuir, accompagné de sa femme. Caché quelques jours, et, sans moyens, craignant aussi que son père ne soit pris comme otage, il décide de reprendre son travail. Il regagne dans la nuit du 6 janvier 1944 son domicile à Saint-Maurice où sa femme l'a précédé afin de récupérer leur fille confiée à sa grand-mère, mais aussi pour le convaincre de fuir. Quelques heures plus tard, le matin du 7, à 4h00, la Gestapo l'arrête en même temps que Christian de La Motte-Rouge. Il subit prisons et interrogatoires à Lafond, à La Pierre levée à Poitiers, à Fresnes avant d’être envoyé au camp de Schirmeck où il est mis au cachot jusqu'à la veille de son exécution, l'enquête et les interrogatoire se poursuivant. Il est assassiné comme son beau-frère L. Gravot et l'ensemble des membres rochelais du réseau, dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, sans savoir que, le 2 août, sa femme a donné naissance à leur fils Michel.


Michel Gardes