Maurizio Lazzaro de Castiglioni, commandant de la Ve division alpine italienne

Légende :

Le major-général comte Maurizio Lazzaro de Castiglioni, commandant de la Ve armée - division alpine italienne, dite Pusteria - sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection G. Giraud Droits réservés

Détails techniques :

Reproduction de photographie analogique en noir et blanc (voir recto-verso).

Date document : Sans date

Lieu : Italie

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Analyse média

Maurizzio Lazzaro de Castiglioni est né le 27 mars 1888, de vielle souche lombarde. Il décède en 1982.

Il est promu major-général (général de division) le 1er juillet 1942.

Il commande successivement :

      Le 11 octobre 1942 : la 5e division alpine, dite la Pusteria,

      Le 11 novembre 1945 : la 11e zone territoriale de défense,

      En 1946 : la zone de sécurité d’Aoste,

      De 1951 à 1952 : les forces alliées de l’OTAN de l’Europe du Sud, au titre de commandant en chef.

 

Le repli, les combats de la Roya (Alpes-Maritimes) et la dissolution de La Pusteria

La conférence de Casalecchia (Bologne), réunissant, le 15 août 1943, les deux commandements suprêmes des forces de l’Axe, autorisa le rapatriement progressif des troupes italiennes à l’est du Rhône. Celles-ci devaient être remplacées par des divisions de la Wehrmacht. Pour les Alpes du Nord, il s’agissait de la Pusteria, relevée par la 157e DR allemande. Les partants devaient laisser aux arrivants le matériel français (canons, mitrailleuses) récupéré comme prise de guerre.

Les mouvements de la Pusteria devaient s’effectuer du 6 au 12 septembre. Le Général De Castiglioni avait incité ses commandants de régiment à utiliser la force si les Allemands tentaient de s’opposer à leur rapatriement. Des combats ont lieu notamment à Gap et en Savoie. De Castiglioni rejoint Rome le 6 septembre, où il est convoqué à une réunion du Haut commandement italien.
Ce même jour, à Grenoble, le général Magliano, commandant la Pusteria par intérim, et plusieurs officiers de son état-major, dînaient avec le général Pflaum commandant le 157 ID, et des officiers allemands à l’Hôtel des Trois-Dauphins. Les Allemands les retinrent prisonniers à l’Hôtel Lesdiguières. Le repli des troupes italiennes s’effectua dans une réelle confusion ; certaines unités déposant les armes devant les forces allemandes.

Le 8 septembre, le général De Castiglioni rejoint la France et tente de résister aux Allemands par les armes dans la Roya, en particulier à Tende (Alpes-Maritimes), qui va de Menton à Limone Piemonte. Le 11 septembre il se replie sur les crêtes frontalières dans la région de Tende (06).
Le 12 septembre, il reçoit l’ordre du général Vercellino de démobiliser la division. Il quitte le commandement de la Pusteria.


Auteur : Guy Giraud

Sources :

Jean-Louis PANICACCI, L'occupation italienne, Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Collection Histoire, Presses Universitaires de Rennes, 2010, 439p.

Archives de l’Armée italienne déposées en 1946 (USSME, cartella 2121/A/S-Service historique de l’armée italienne) communiquées par l'historien Jean-Louis Panicacci de l’association azuréenne des Amis du musée de la Résistance (Nice). Traduction en français par M. et Mme Brochier (Barcelonnette - 04).

Site Wikipedia, article "Ve Division alpine La Pusteria".

Site Internet Generals.dk, consulté le 22 septembre 2016.

Contexte historique

Approche psychologique de l’occupation 

Le général de Castiglioni s’est signalé par une attitude souvent clémente par rapport aux brutalités à venir sous l’occupation allemande. Sa priorité est de garantir l’ordre public et la sécurité des troupes face aux actions menées par la Résistance.

Dès le début, le général italien assurait au préfet que « la présence de mes troupes dans le département ne veut pas avoir un caractère inamical envers les autorités françaises, et que les soldats italiens ne se livreraient pas à des perquisitions ou à des réquisitions ».

Les juifs et les étrangers pourchassés par les Allemands trouvent à ses côtés une réelle protection, par humanisme certes, mais aussi pour manifester son opposition, parfois « musclée » aux Allemands. Ceux-ci, d’ailleurs, se méfient du comportement des Italiens et s’infiltrent progressivement (la 157e Division de Réserve allemande) dans leur dispositif : dans la vallée du Rhône, en Isère (38) et Savoie (73-74) ainsi que dans la région de Nice (06).

Son comportement en tant que commandant de l’occupation illustre les valeurs qui l’animaient. II a sans doute contribué à la réputation - au mythe ? – du « brave Italien ».  {…..}. »

Cette bonne volonté politique a parfois été contredite par la malveillance de certains combattants à l’égard de la population et des biens. La francophilie de certains officiers contrebalance la morgue et la dureté de certains autres. Elle ne mentionne pas les actions des services secrets italiens (l’Organisation de surveillance et de répression de l’antifascisme - OVRA) qui ont parfois procédé à des actes de tortures.

 

Pour en savoir plus :

Rapport militaire sur l'activité déployée par le général de division Maurizio Lazzaro de Castiglioni,
commandant la 5e division alpine, dite Pusteria - IVe armée italienne - 6 au 12 septembre 1943 et jusqu'au 4 juin 1944 (transcription)


Auteur : Guy Giraud

Sources :

Jean-Louis PANICACCI, L'occupation italienne, Sud-Est de la France, juin 1940-septembre 1943, Collection Histoire, Presses Universitaires de Rennes, 2010, 439 pages.