Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans la Drôme - le Vercors (2007)

René ROBERT



Alias "André Revol"

Etat-civil

Né(e) le/en 21 mai 1907 à Romans-sur-Isère


Profession en 1940 : Ajusteur
Domicile en 1940 : Romans

Résistance

Lieux d'action : Drôme
Organisation de Résistance : FTPF

Arrestation et détention

Date d'arrestation : 5 avril 1944
Déportation

Lieux : Neue-Brem
Date de libération ou de rapatriement : Evadé

Commentaires

René Robert est né le 21 mai 1907 à Romans. Il est mécanicien-ajusteur dans une grande entreprise, l'EGTM (installation et entretien des centrales hydrauliques notamment).

En 1938, on le trouve membre de l'association "les Amis de la Nature", association issue du mouvement déclenché par le Front populaire pour organiser les loisirs des travailleurs, avec Aimé Arsac, son futur beau-frère.
Il fait partie de la liste établie par le préfet de la Drôme pour la visite du Président Lebrun à Montélimar le 2 avril 1939 "d'éléments communistes qui devront faire l'objet d'une surveillance particulière" à cette occasion. Tous militants à Romans ou Bourg-de-Péage. On les retrouvera, en grande majorité, presque deux ans après, parmi les internés du camp de Loriol.
Le 9 novembre 1939, au cours d'une permission, René Robert épouse Lucienne Clot. Il avait été mobilisé dans la marine à Toulon. Il est ensuite allé à Cherbourg, à Dunkerque, puis en Angleterre. Les marins français sont d'abord bien accueillis par les Anglais, mais ils sont internés dans un camp après la "bataille" de Mers El-Khébir (3 juillet 1940). Il revient à Toulon le 7 août 1940 et est démobilisé le 8 août, jour de la naissance de leur fils Alain. Il est de retour à Romans le 12 août 1940.
René Robert reprend son travail dans l'entreprise dirigée par Victor Boiron et son activité de militant communiste et de syndicaliste à Romans.
Le 30 novembre 1940, le commissaire de police fait une perquisition à son domicile où il saisit, d'après le rapport de police, un carnet d'adresses de membres du parti communiste, sa carte d'adhérent, une carte de chômeur, ses cartes syndicales (Confédération des métaux) de 1936, 1940, sa carte de membre du Comité régional, un paquet de 6 photos, un autre de 5 photos, les Cahiers du bolchevisme, n° 3 de mars 1939.
Arrêté une première fois, le 14 janvier 1941, il est interné au camp de Loriol avec 26 autres militants communistes ou syndicalistes drômois de Romans, Bourg-de-Péage et Valence. Il est libéré le 4 mars suivant. Mais il est arrêté une seconde fois, le 10 octobre 1941, et envoyé au camp de Saint-Paul-d'Eyjaux, en Haute-Vienne, d'octobre 1941 au 18 mai 1942. 
Il peut s'échapper au moment où on venait l'arrêter pour la troisième fois.
Il part alors, en octobre 1942, à la ferme d'Ambel, un des premiers maquis du Vercors. Il fait partie du 1er bataillon FTPF-FFI du 1er janvier 1943 au 3 avril 1944. Il a participé à des actions dans la région d'Alès, dans le Gard.
Le 3 avril 1944, René Robert est en mission à Avignon. À sa descente du train, il est entouré de miliciens et de membres de la Gestapo. Il est enfermé à la prison sous responsabilité allemande Il y est torturé et condamné à la détention puis déporté au camp de Neue-Bremm. C'est un camp d'extermination pour NN, au régime éprouvant, les hommes étant contraints à des exercices de "gymnastique" pendant des heures et à une ronde infernale dans la cour. Il s'en échappe, avec quatre compagnons, suite à un bombardement de Sarrebruck, sachant qu'ils devaient être envoyés au camp de Mauthausen, et deux d'entre eux peuvent rejoindre les lignes américaines.
Après la Libération, il reprend son travail de mécanicien-ajusteur mais Victor Boiron a été tué, son entreprise est fermée. Il travaille alors dans diverses entreprises comme mécanicien d'entretien. Aux Tanneries Gras, il est victime d'un grave accident du travail au cours duquel il perd la main droite. Il a alors 49 ans. Au bout d'un an de rééducation et de formation, il peut entrer au service des Eaux de la mairie de Romans où il reste jusqu'en 1970.

En 1946, naît sa fille Joëlle.

Après 1946, il est président de la section locale de la FNDIRP et a été membre du bureau régional et national de cette fédération.
Il meurt le 19 août 1992.

Auteur : Jean Sauvageon



Décorations et récompenses

  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
Sources complémentaires

  • Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 514546
  • Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 664366
En savoir plus

Retrouvez la biographie détaillée de René ROBERT dans le CD(DVD)-ROM :