Jean, Paul, Albert MUSSET

Agriculteur à Loisy-sur-Marne, il rejoint en avril 1943 le groupe Yes de Jacques de La Fournière rattaché au réseau SOE Juggler-Robin. Il fait aussi partie du groupe BOA de Loisy-sur-Marne intégré au groupe Tritant de Châlons-sur-Marne et au groupe FFI constitué à Loisy-sur-Marne par Maurice Dargelas après le démantèlement du groupe Yes en juillet 1943.
Jean Musset effectue avec ses attelages des transports d'armes parachutées. Après l'arrestation de la famille Nicolas, il déplace un dépôt d'armes implanté à Thibie pour les cacher à Loisy avec l'aide de Louis Bourgeois. Il participe à un sabotage sur la voie ferrée Paris-Nancy le 11 août 1943. Selon le témoignage de son fils Gilbert, il porte secours à Jacques Cohen, juif évadé d'un train de déportation.

Le 14 septembre 1943, apprenant que son camarade Louis Bourgeois est arrêté, il déplace en hâte le dépôt d'armes de Loisy avant d'être arrêté à son tour. Ce dépôt sert en août 1944 à armer le maquis de Blacy constitué par  Abel Bontoux.

Jean Musset est incarcéré à Châlons-sur-Marne, puis interné à Compiègne et déporté comme résistant le 22 janvier 1944 à Buchenwald (matricule 42 453). Il est affecté en mars 1944 au Kommando de Saalfeld, dit Laura, puis transféré fin août 1944 à Dora, et début novembre 1944 au Kommando d'Osterhagen.

En avril 1945, il fait partie d'un groupe de déportés embarqués sur un train à destination de Hambourg par leurs gardiens qui fuient l'avance des troupes alliées. Arrivés le 12 avril 1945 à Gardelegen au Nord-ouest de Magdebourg, ces déportés sont enfermés le lendemain dans une grange située à l'écart de la ville, qui est incendiée. Une unité de la 102e Division d'infanterie américaine arrivée sur les lieux quelques heures plus tard découvre les restes calcinés de 1 016 déportés. Le major américain Keating oblige la population de Gardelegen à venir constater l'horreur du massacre, puis à creuser des tombes individuelles pour y enterrer les cadavres. Jean Musset dont le corps, comme celui de la plupart des victimes, n'a pu être identifié, est inhumé sur place. Le JO du 14 décembre 1997 confirme Gardelegen comme lieu de son décès en le datant du 12 avril 1945.

Un Mémorial érigé sur les lieux du massacre, à proximité de la nécropole de Gardelegen, honore la mémoire des victimes  avec l'inscription (en allemand) : « Vous vous trouvez devant le mur en ruine d'une grange où, le 13 avril 1945, fut perpétré l'un des crimes les plus atroces du fascisme. Dans la nuit précédant leur libération, quelques heures avant la jonction des forces armées alliées, furent ici sauvagement et inhumainement brûlés vifs 1 016 résistants internationaux contre le fascisme. Dans la lutte contre le fascisme et le danger de guerre impérialiste, vous ne devez jamais vous laisser envahir par l'indifférence et la faiblesse. Puisez une force nouvelle chez nos inoubliables morts."

À Loisy-sur-Marne, le nom de Jean Musset figure sur la plaque 1939-1945 du monument aux morts et sa mémoire est honorée par une plaque déposée sur une sépulture familiale dans le nouveau cimetière communal.

Jean Musset est Combattant volontaire de la Résistance, mention DIR et titulaire de la médaille de la Résistance.

Auteurs : Jocelyne et Jean-Pierre Husson

• Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 438182
• Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 519 430
• Service historique de la Défense, Caen : AC 21 P 102594
• Arolsen Archives : Individual Files (male) - Concentration Camp Buchenwald - (voir)