Auguste MUDRY

Auguste Mudry est électricien à la Société d'Electro-chimie à l'usine de Pomblière Saint-Marcel. Il est responsable de la section communiste de Tarentaise en 1939. Il est également membre du bureau régional du Parti communiste. Son activité politique lui vaut d'être condamné le 20 mars 1940 à un an de prison. Emprisonné à Chambéry pendant neuf mois, il est ensuite interné à Fort-Barraux (Isère) en octobre 1941 avant de connaître le transfert au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).

En mars 1943, Auguste Mudry parvient à s'évader et rejoint le maquis de Planvillard, rattaché à l'Armée secrète (AS), organisé par Camille Cote et installé sur le territoire de la commune de Villette, près d'Aime en Tarentaise. Mais, le 4 mai, le maquis est attaqué par la Gendarmerie. Il est arrêté et incarcéré à la prison de Chambéry. Le 13 août, il parvient, une nouvelle fois, à s'évader lors de son transfert vers les prisons de Lyon. Réfugié dans un premier temps aux Echelles, grâce à l'intermédiaire de son ami Modelon, il rejoint la Haute-Savoie où il prend en main le premier sous-secteur des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF).

En mars 1944, Auguste Mudry est nommé commandant de la R I 2 (Savoie et Haute-Savoie) jusqu'en juillet. En mai, il échappe de justesse à une arrestation dans les rues d'Aix-les-Bains et reste le seul membre de l'etat-major en activité, après que tous les responsables ont été appréhendés. C'est lui qui demande que la voie ferrée de Maurienne soit coupée, ce sont les sabotages du Pont de la Pouille les 2-3 et 24 juin. Durant le mois de juin, Auguste Mudry assure encore directement le commandement de la R I 2 avant de passer le relais à Elie Montagnani, "Noiret". Au même moment, il se trouve dans les Bauges afin d'y rencontrer les principaux chefs de l'AS. Aux environs du 13 juin, il rencontre, au Châtelard, le capitaine Georges Héritier, et vers la mi-juin, au col du Haut du Four, Charles Planche, commandant départemental des Forces françaises de l'intérieur (FFI). En juillet, Auguste Mudry passe à l'interrégion et devient responsable du secteur des Alpes, comprenant la Haute-Savoie, la Savoie, l'Isère, les Hautes-Alpes et la Drôme, sous le pseudonyme de "Martin". Le 22 août, il tient une réunion, dans la Villa Ménager, qui abritait le quartier général de la Gestapo, avec Elie Montagnani, Jean Santucci, Girod, et deux représentants FTP lyonnais. Il est décidé d'appeler en renfort des compagnies FTP de Haute-Savoie.

Après la guerre, Auguste Mudry devient secrétaire fédéral du Parti communiste français (PCF). Il entame une carrière politique. Il élu député, sur la liste d'Union de Gauche, avec Pierre Cot lors des élections législatives des 2 juin et 10 novembre 1946 puis seul le 2 janvier 1956. Il est élu maire de la commune de Bellentre en 1947 puis conseiller général d'Aiguebelle en 1951. Gros travailleur, dirigeant actif et populaire, il marque le PCF de Savoie de sa forte personnalité. Il meurt en mai 1973.

Auguste Mudry est nommé au grade de Chevalier de la Légion d'honneur en 1947. Il est titulaire de la médaille de la Résistance française en 1946, de la Croix de Guerre 1939-1945.

Auteur : Eric Le Normand